Ce Conte s’adresse à l’Intelligence du lecteur qui met les choses en scène,
elle-même. / S.M.
[INTRODUCTION]
Ancienne étude
QUAND les souffles de ses ancêtres veulent souffler la bougie, (grâce à laquelle peut-être subsistent les caractères du grimoire) — il dit « Pas encore ! »
Lui-même à la fin, quand les bruits auront disparu, tirera une preuve de quelque chose de grand (pas d’astres ? le hasard annulé ?) de ce simple fait qu’il peut causer l’ombre en soufflant sur la lumière —
Puis — comme il aura parlé selon l’absolu — qui nie l’immortalité, l’absolu existera en dehors — lune, au- dessus du temps : et il soulèvera les rideaux, en face.
Igitur, tout enfant, lit son devoir à ses ancêtres.
[ARGUMENT]
4 MORCEAUX :
1. Le Minuit
2. L’escalier
3. Le coup de dés
4. Le sommeil sur les cendres, après la bougie soufflée.
A peu près ce qui suit : Minuit sonne — le Minuit où doivent être jetés les dés. Igitur descend les escaliers, de l’esprit humain, va au fond des choses : en « absolu » qu’il est. Tombeaux — cendres (pas sentiment, ni esprit) neutralité. Il récite la prédiction et fait le geste. Indifférence. Sifflements dans l’escalier. « Vous avez tort » nulle émotion. L’infini sort du hasard, que vous avez nié. Vous, mathématiciens expirâtes — moi projeté absolu. Devais finir en Infini. Simplement parole et geste. Quant à ce que je vous dis, pour expliquer ma vie. Rien ne restera de vous — L’infini enfin échappe à la famille, qui en a souffert,
— vieil espace — pas de hasard. Elle a eu raison de le nier, — sa vie — pour qu’il ait été l’absolu. Ceci devait avoir lieu dans les combinaisons de l’Infini vis-à-vis de l’Absolu. Nécessaire — extrait l’Idée. Folie utile. Un des actes de l’univers vient d’être commis là. Plus rien, restait le souffle, fin de parole et geste unis — souffle la bougie de l’être, par quoi tout a été. Preuve.
(Creuser tout cela)
I – LE MINUIT
Certainement subsiste une présence de Minuit. L’heure n’a pas disparu par un miroir, ne s’est pas enfouie en tentures, évoquant un ameublement par sa vacante sonorité. Je me rappelle que son or allait feindre en l’absence un joyau nul de rêverie, riche et inutile survivance, sinon que sur la complexité marine et stellaire d’une orfèvrerie se lisait le hasard infini des conjonctions.
Révélateur du Minuit, il n’a jamais alors indiqué pareille conjoncture, car voici l’unique heure qu’il ait créée ; et que de l’Infini se séparent et les constellations et la mer, demeurées, en l’extériorité, de réciproques néants, pour en laisser l’essence, à l’heure unie, faire le présent absolu des choses.
Et du Minuit demeure la présence en la vision d’une chambre du temps où le mystérieux ameublement arrête un vague frémissement de pensée, lumineuse brisure du retour de ses ondes et de leur élargissement premier, cependant que s’immobilise (dans une mouvante limite), la place antérieure de la chute de l’heure en un calme narcotique de moi pur longtemps rêvé; mais dont le temps est résolu en des tentures sur lesquelles s’est arrêté, les complétant de sa splendeur, le frémissement amorti, dans de l’oubli, comme une chevelure languissante, autour du visage éclairé de mystère, aux yeux nuls pareils au miroir, de l’hôte, dénué de toute signification que de présence.
C’est le rêve pur d’un Minuit, en soi disparu, et dont la Clarté reconnue, qui seule demeure au sein de son accomplissement plongé dans l’ombre, résume sa stérilité sur la pâleur d’un livre ouvert que présente la table; page et décor ordinaires de la Nuit, sinon que subsiste encore le silence d’une antique parole proférée par lui, en lequel, revenu, ce Minuit évoque son ombre finie et nulle par ces mots : J’étais l’heure qui doit me rendre Dur.
Depuis longtemps morte, une antique idée se mire telle à la clarté de la chimère en laquelle a agonisé son rêve, et se reconnaît à l’immémorial geste vacant avec lequel elle s’invite, pour terminer l’antagonisme de ce songe polaire, à se rendre, avec et la clarté chimérique et le texte refermé, au Chaos de l’ombre avorté et de la parole qui absolut [sic] Minuit.
Inutile, de l’ameublement accompli qui se tassera en ténèbres comme les tentures, déjà alourdies en une forme permanente de toujours, tandis que, lueur virtuelle, produite par sa propre apparition en le miroitement de l’obscurité, scintille le feu pur du diamant de l’horloge, seule survivance et joyau de la Nuit éternelle, l’heure se formule en cet écho, au seuil de panneaux ouverts par son acte de la Nuit : « Adieu, nuit, que je fus, ton propre sépulcre, mais qui, l’ombre survivante, se métamorphosera en Éternité. »
II – IL QUITTE LA CHAMBRE ET SE PERD DANS LES ESCALIERS
(au lieu de descendre à cheval sur la rampe)
L’ombre disparue en l’obscurité, la Nuit resta avec une douteuse perception de pendule qui va s’éteindre et expirer en lui ; mais à ce qui luit et va, expirant en soi, s’éteindre, elle se voit qui le porte encore; donc, c’est d’elle que, nul doute, était le battement ouï, dont le bruit total et dénué à jamais tomba en son passé.
D’un côté si l’équivoque cessa, une motion de l’autre, dure, marquée plus pressante par un double heurt, qui n’atteint plus ou pas encore sa notion, et dont un frôlement actuel, tel qu’il doit avoir lieu, remplit confusément l’équivoque, ou sa cessation : comme si la chute totale qui avait été le choc unique des portes du tombeau, n’en étouffait pas l’hôte sans retour; et dans l’incertitude issue probablement de la tournure affirmative, prolongée par la réminiscence du vide sépulcral du heurt en laquelle se confond la clarté, se présente une vision de la chute interrompue de panneaux, comme si c’était soi-même, qui, doué du mouvement suspendu, le retournât sur soi en la spirale vertigineuse conséquente ; et elle devait être indéfiniment fuyante, si une oppression progressive, poids graduel de ce dont on ne se rendait pas compte, malgré que ce fût expliqué en somme, n’en eût impliqué l’évasion certaine en un intervalle, la cessation; où, lorsqu’expira le heurt, et qu’elles se confondirent, rien en effet ne fut plus ouï : que le battement d’ailes absurdes de quelque hôte effrayé de la nuit heurté dans son lourd somme par la clarté et prolongeant sa fuite indéfinie.
Car, pour le halètement qui avait frôlé cet endroit, ce n’était pas quelque doute dernier de soi, qui remuait ses ailes par hasard en passant, mais le frottement familier et continu d’un âge supérieur, dont maint et maint génie fut soigneux de recueillir toute sa poussière séculaire en son sépulcre pour se mirer en un soi propre, et que nul soupçon n’en remontât le fil arachnéen — pour que l’ombre dernière se mirât en son propre soi, et se reconnût en la foule de ses apparitions comprises à l’étoile nacrée de leur nébuleuse science tenue d’une main, et à l’étincelle d’or du fermoir héraldique de leur volume, dans l’autre; du volume de leurs nuits; telles, a présent, se voyant pour qu’elle se voie, elle, pure, l’Ombre, ayant sa dernière forme qu’elle foule, derrière die, couchée et étendue, et puis, devant elle, en un puits, l’étendue de couches d’ombre, rendue à la nuit pure, de toutes ses nuits pareilles apparues, des couches à jamais séparées d’elles et que sans doute elles ne connurent pas — qui n’est, je le sais, que le prolongement absurde du bruit de la fermeture de la porte sépulcrale dont l’entrée de ce puits rappelle la porte.
Cette fois, plus nul doute ; la certitude se mire en l’évidence : en vain, réminiscence d’un mensonge, dont die était la conséquence, la vision d’un lieu apparaissait-elle encore, telle que devait être, par exemple, l’intervalle attendu, ayant, en effet, pour parois latérales l’opposition double des panneaux, et pour vis-à-vis, devant et derrière, l’ouverture de doute nul répercutée pot le prolongement du bruit des panneaux, où s’enfuit le plumage, et dédoublée par l’équivoque exploré, la symétrie parfaite des déductions prévues démentait sa réalité; il n’y avait pas à s’y tromper c’était la conscience de soi (à laquelle l’absurde même devait servir de lieu) — sa réussite.
Elle se présente également dans l’une et dans l’autre face des parois luisantes et séculaires ne gardant d’elle que d’une main la clarté opaline de sa science et de l’autre son volume, le volume de ses nuits, maintenant fermé : du passé et de l’avenir que parvenue au pinacle de moi, l’ombre pure domine parfaitement et finis, hors d’eux. Tandis que devant et derrière se prolonge le mensonge exploré de l’infini, ténèbres de toutes mes apparitions réunies, à présent que le temps a cessé et ne les divise plus, retombées en un lourd somme, massif (lors du bruit d’abord entendu), dans le vide duquel j’entends les pulsations de mon propre cœur.
Je n’aime pas ce bruit : cette perfection de ma certitude me gêne : tout est trop clair, la clarté montre le désir d’une évasion ; tout est trop luisant, j’aimerais rentrer en mon Ombre incréée et antérieure, et dépouiller par la pensée le travestissement que m’a imposé la nécessité, d’habiter le cœur de cette race (que j’entends battre ici) seul reste d’ambiguïté.
A vrai dire, dans cette inquiétante et belle symétrie de la construction de mon rêve, laquelle des deux ouvertures prendre, puisqu’il n’y a plus de futur représenté par l’une d’elles ? Ne sont-elles pas toutes deux, à jamais équivalentes, ma réflexion ? Dois-je encore craindre le hasard, cet antique ennemi qui me divisa en ténèbres et en temps créés, pacifiés là tous deux en un même somme ? et n’est-il pas par la fin du temps, qui amena celle des ténèbres, lui-même annulé ?
(chuchotement)
En effet, la première venue ressemble à la spirale précédente : même bruit scandé, — et même frôlement : mais comme tout a abouti, rien ne peut plus m’effrayer : mon effroi qui avait pris les devants sous la forme d’un oiseau est bien loin : n’a-t-il pas été remplacé par l’apparition de ce que j’avais été ? et que j’aime à réfléchir maintenant, afin de dégager mon rêve de ce costume.
Ce scandement n’était-il pas le bruit du progrès de mon personnage qui maintenant le continue dans la spirale, et ce frôlement, le frôlement incertain de sa dualité ? Enfin ce n’est pas le ventre velu d’un hôte inférieur de moi, dont la lueur a heurté le doute, et qui s’est sauvé avec un volètement, mais le buste de velours d’une race supérieure que la lumière froisse, et qui respire dans un air étouffant, d’un personnage dont la pensée n’a pas conscience de lui-même, de ma dernière figure, séparée de son personnage par une fraise arachnéenne et qui ne se connaît pas : aussi, maintenant que sa dualité est à jamais séparée, et que je n’ouïs même plus à travers lui le bruit de son progrès, je vais m’oublier à travers lui, et me dissoudre en moi.
Il quitte la chambre.
Son heurt redevient chancelant comme avant d’avoir la perception de soi : c’était le scandement de ma mesure dont la réminiscence me revint prolongée par le bruit dans le corridor du temps de la porte de mon sépulcre, et par l’hallucination : et, de même qu’elle a été réellement fermée, de même elle doit s’ouvrir maintenant pour que mon rêve se soit expliqué.
L’heure a sonné pour moi de partir, la pureté de la glace s’établira, sans ce personnage, vision de moi — mais il emportera la lumière! — la nuit ! Sur les meubles vacants, le Rêve a agonisé en cette fiole de verre, pureté, qui renferme la substance du Néant.
III VIE D’IGITUR
(SCHÈME)
Écoutez, ma race, avant de souffler ma bougie — le compte que j’ai à vous rendre de ma vie — Ici : névrose, ennui (ou Absolu !)
J’ai toujours vécu mon âme fixée sur l’horloge. Certes, j’ai tout fait pour que le temps Heures vides purement négatives. qu’elle sonna restât présent dans la chambre, et devînt pour moi la pâture et la vie — j’ai épaissi les rideaux, et comme j’étais obligé pour ne pas douter de moi de m’asseoir en face de cette glace, j’ai recueilli précieusement les moindres atomes du temps dans des étoffes sans cesse épaissies. — L’horloge me fait souvent grand bien.
(Cela avant que son Idée n’ait été complétée ? En effet, Igitur a été projeté hors du temps par sa race.)
Voici en somme Igitur, depuis que son Idée a été complétée : — Le passé compris de sa race qui pèse sur lui en la sensation de fini, l’heure de la pendule précipitant cet ennui en temps lourd, étouffant, et son attente de l’accomplissement du futur, forment du temps pur, ou de l’ennui, rendu instable par la maladie d’idéalité : cet ennui, ne pouvant être, redevient ses éléments, tantôt, tous les meubles fermés, et pleins de leur secret ; et Igitur comme menacé par le supplice d’être éternel qu’il pressent vaguement, se cherchant dans la glace devenue ennui et se voyant vague et près de disparaître comme s’il allait s’évanouir en le temps, puis s’évoquant ; puis lorsque de tout cet ennui, temps, il s’est refait, voyant la glace horriblement nulle, s’y voyant entouré d’une raréfaction, absence d’atmosphère, et les meubles, tordre leurs chimères dans le vide, et les rideaux frissonner invisiblement, inquiets ; alors, il ouvre les meubles pour qu’ils versent leur mystère, l’inconnu, leur mémoire, leur silence, facultés et impressions humaines, — et quand il croit être redevenu lui, il fixe de son âme l’horloge, dont l’heure disparaît par la glace, ou va s’enfouir dans les rideaux, en trop-plein, ne le laissant même pas à l’ennui qu’il implore et rêve. Impuissant de l’ennui.
Il se sépare du temps indéfini et il est ! Et ce temps ne va pas comme jadis s’arrêter en un frémissement gris sur les ébènes massifs dont les chimères fermaient les lèvres avec une accablante sensation de fini, et, ne trouvant plus à se mêler aux tentures saturées et alourdies, remplir une glace d’ennui où, suffoquant et étouffé, je suppliais de rester une vague figure qui disparaissait complètement dans la glace confondue; jusqu’à ce qu’enfin, mes mains ôtées un moment de mes yeux où je les avais mises pour ne pas la voir disparaître, dans une épouvantable sensation d’éternité, en laquelle semblait expirer la chambre, elle m’apparût comme l’horreur de cette éternité. Et quand je rouvrais les yeux au fond du miroir, je voyais le personnage d’horreur, le fantôme de l’horreur absorber peu à peu ce qui restait de sentiment et de douleur dans la glace, nourrir son horreur des suprêmes frissons des chimères et de l’instabilité des tentures, et se former en raréfiant la glace jusqu’à une pureté inouïe, — jusqu’à ce qu’il se détachât, permanent, de la glace absolument pure, comme pris dans son froid, — jusqu’à ce qu’enfin les meubles, leurs monstres ayant succombé avec leurs anneaux convulsifs, fussent morts dans une attitude isolée et sévère, projetant leurs lignes dures dans l’absence d’atmosphère, les monstres figés dans leur effort dernier, et que les rideaux cessant d’être inquiets tombassent, avec une attitude qu’ils devaient conserver à jamais.
IV LE COUP DE DÉS
(Au tombeau)
(SCHÈME)
Bref dans un acte où le hasard est en jeu, c’est toujours le hasard qui accomplit sa propre Idée en s’affirmant ou se niant. Devant son existence la négation et l’affirmation viennent échouer. Il contient l’Absurde — l’implique, mais à l’état latent et l’empêche d’exister : ce qui permet à l’Infini d’être.
Le Cornet est la Corne de licorne — d’unicorne.
Mais l’Acte s’accomplit.
Alors son moi se manifeste par ceci qu’il reprend la Folie : admet l’acte, et, volontairement, reprend l’Idée, en tant qu’Idée : et l’Acte (quelle que soit la puissance qui l’ait guidé) ayant nié le hasard, il en conclut que l’Idée a été nécessaire. — Alors il conçoit qu’il y a, certes, folie à l’admettre absolument : mais en même temps il peut dire que, par le fait de cette folie, le hasard étant nié, cette folie était nécessaire. A quoi ? (Nul ne le sait, il est désolé de l’humanité.)
Tout ce qu’il en est, c’est que sa race a été pure : qu’elle a enlevé à l’Absolu sa pureté, pour l’être, et n’en laisser qu’une Idée elle-même aboutissant à la Nécessité : et que quant à l’Acte, il est parfaitement absurde sauf que mouvement (personnel) rendu à l’Infini : mais que l’Infini est enfin fixé.
SCÈNE DE THÉÂTRE ANCIEN IGITUR
Un coup de dés qui accomplit une prédiction, d’où a dépendu la vie d’une race. « Ne sifflez pas « aux vents, aux ombres – si je compte, comédien, jouer le tour – les I2 – Pas de hasard dans aucun sens.
Il profère la prédiction, dont il se moque au fond. Il y a eu folie.
Igitur secoue simplement les dés — mouvement, avant d’aller rejoindre les cendres, atomes de ses ancêtres : le mouvement qui est en lui est absous. On comprend ce que signifie son ambiguïté.
Il ferme le livre — souffle la bougie, — de son souffle qui contenait le hasard : et, croisant les bras, se couche sur les cendres de ses ancêtres.
Croisant les bras — l’Absolu a disparu, en pureté de sa race (car il le faut bien puisque le bruit cesse).
Race immémoriale, dont le temps qui pesait est tombé, excessif, dans le passé, et qui pleine de hasard n’a vécu, alors, que de son futur. — Ce hasard nié à l’aide d’un anachronisme, un personnage, suprême incarnation de cette race, — qui sent en lui, grâce à l’absurde, l’existence de l’Absolu, a, solitaire, oublié la parole humaine en le grimoire, et la pensée en un luminaire, l’un annonçant cette négation du hasard, l’autre éclairant le rêve où il en est. Le personnage qui, croyant à l’existence du seul Absolu, s’imagine être partout dans un rêve (il agit au point de vue Absolu) trouve l’acte inutile, car il y a et n’y a pas de hasard — il réduit le hasard à l’Infini — qui, dit-il, doit exister quelque part.
V – IL SE COUCHE AU TOMBEAU
Sur les cendres des astres, celles indivises de la famille, était le pauvre personnage, couché, après avoir bu la goutte de néant qui manque à la mer. (La fiole vide, folie, tout ce qui reste du château ?) Le Néant parti, reste le château de la pureté.
Stéphane Mallarmé
Igitur / 1869
Voir : Stéphane Mallarmé, un coup de dés, jamais
La chambre le quitte.
L’heure a sonné la substance du Néant, le Rêve vacant emporte la fiole de verre de mon sépulcre dans le corridor de mes réminiscences, maintenant !
La porte du temps redevient la pureté agonisante de la nuit, sans ce personnage, que mon rêve établira comme avant la vision de moi , prolongée par le heurt, et par l’hallucination, : et de même qu’il est temps pour moi de partir, la mesure de la glace s’établira, sur les meubles chancelants, de même elle emporte la lumière – pureté !
SM
(petit exercice de style)
Je réponds au vide perfide par le rien qui meuble le tout.
Je réponds au vide perfide par le rien qui meuble le tout. Avide d’abimes je submerge le puits de mes chutes et je jibule d’extase car du fin fond de mes soupirs le ciel n’est qu’un petit cercle de rien du tout.
Ce fragment tiré d’un recueil qui n’a pas encore vu le jour s’inscrit dans mon souci de faire parler le silence. Un premier pas qu’en pensera-t-on