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Mutualité, Paris, 24 janvier 2010
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les Fleurs / Nymphes des bois et des fontaines, Amies bienfaisantes, je suis là. Ne vous cachez pas, mais venez m’aider car je suis fort en peine de tant de fleurs cueillies.
Je veux choisir dans toute la forêt une pauvre hamadryade aux bras levés, et dans ses cheveux couleur de feuilles je piquerai ma plus lourde rose.
Voyez : j’en ai tant pris aux champs que je ne pourrai les rapporter si vous ne m’en faites un bouquet. Si vous refusez, prenez garde :
Celle de vous qui a les cheveux orangés je l’ai vue hier saillie comme une bête par le satyre Lamprosathès, et je dénoncerai l’impudique.
la Rivière de la forêt / Je me suis baignée seule dans la rivière de la forêt. Sans doute je faisais peur aux naïades car je les devinais à peine et de très loin, sous l’eau obscure.
Je les ai appelées. Pour leur ressembler tout à fait, j’ai tressé derrière ma nuque des iris noirs comme mes cheveux, avec des grappes de giroflées jaunes.
D’une longue herbe flottante, je me suis fait une ceinture verte, et pour la voir je pressais mes seins en penchant un peu la tête.
Et j’appelais : « Naïades ! naïades ! jouez avec moi, soyez bonnes. » Mais les naïades sont transparentes, et peut-être, sans le savoir, j’ai caressé leurs bras légers.
la Rencontre / Je l’ai trouvée comme un trésor, dans un champ, sous un buisson de myrte, enveloppée de la gorge aux pieds dans un péplos jaune brodé de bleu.
« Je n’ai pas d’amie, m’a-t-elle dit ; car la ville la plus proche est à quarante stades d’ici. Je vis seule avec ma mère qui est veuve et toujours triste. Si tu veux, je te suivrai. »
« Je te suivrai jusqu’à ta maison, fût-elle de l’autre côté de l’île et je vivrai chez toi jusqu’à ce que tu me renvoies. Ta main est tendre, tes yeux sont bleus. »
« Partons. Je n’emporte rien avec moi, que la petite Aphroditê qui est pendue à mon collier. Nous la mettrons près de la tienne, et nous leur donnerons des roses en récompense de chaque nuit. »
Pierre Louÿs
les Chansons de Bilitis, roman lyrique / 1894