Archive pour le Tag 'Théâtre'

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Pense-bêtes / Roland Topor

Cette période historique
M’a insufflé la Panique
J’ai conservé le dégoût
De la foule et des gourous
De l’ennui et du sacré
De la poésie sucrée
Des moisis des pisse-froid
Des univers à l’étroit
Des collabos des fascistes
Des musulmans intégristes
De tous ceux dont l’idéal
Nie ma nature animale
A se nourrir de sornettes
On devient pire que bêtes
Je veux que mon existence
Soit une suprême offense
Aux vautours qui s’impatientent
Depuis les années quarante
En illustrant sans complexe
Le sang la merde et le sexe
Roland Topor
Pense-bêtes
Voir aussi Bas de gamme
Pense-bêtes / Roland Topor dans Anarchies topor

L’É-Cri des murs, opéra de poche pour musique électroacoustique, une danseuse et un comédien / Alain Engelaere, Aude Antanse, Marco Candore / d’après des textes de Leyla Zana et Bobby Sands / 20 octobre

Les murs gardent une mémoire des lieux qu’ils cernent, ils sont des témoins muets, des gardiens d’histoire. Les murs des prisons sont sans doute parmi les plus terribles d’entre eux. Les pierres peuvent libérer les soupirs, les souffrances contenues, les cris étouffés qui les ont tailladés, qui les ont meurtris. Il suffit d’écouter la pluie tomber mettant en résonance ces blocs ou le vent faisant vibrer ces géants éternels.
Ici une femme, un homme, Leyla Zana, Bobby Sands ; la première, emprisonnée en Turquie dans les années 90, l’autre décédé en 1981 dans une prison d’Irlande du nord. L’un ici, tout près de nous, l’autre plus loin, là-bas. Tous les deux revendiquant un statut de prisonnier politique. Dans cette pièce, leurs écrits de prison se mêlent au son, au souffle des pierres.

« Depuis plusieurs années je compose ma musique avec des pierres et de l’eau. La pierre est stable, porteuse de mémoire, elle traverse le temps. L’eau est mouvement, action quand elle percute une pierre dans un torrent, lorsqu’elle la fait chanter, rouler et percuter d’autres pierres, c’est un opéra naturel aux rebondissements incertains et perpétuels.
Mais, un troisième élément intervient : le vent, porteur des drames de l’eau et de la pierre, faisant résonner ici ou là ses mélodies.
Les souffles de Marco Candore, de Aude Antanse et moi-même, se joignent au vent pour matérialiser cette histoire et rendre lisible ce drame. » / Alain Engelaere

samedi 20 octobre / 19h
Portes ouvertes des ateliers d’artistes de Montreuil
entrée libre / durée 40 minutes

Alain Engelaere / composition et musique électroacoustique
Aude Antanse / danse et chorégraphie
Marco Candore / comédien
Francine Garnier / installation

Pour en savoir plus : Mécanoscope et site de Aude Antanse
Egalement sur le Silence qui parle : les Bâtons de pluie et Drap d’eau
Image de prévisualisation YouTube
Steve McQueen
Hunger / 2008
A lire par Olivier Razac l’article publié dans la revue Appareil :
« Sur le film Hunger, ou la question des prisonniers politiques en démocratie »

Et : Bobby Sands jusqu’au bout / Denis Hearn / Ed. CETIM et Ed. de l’Epervier
Ecrits de prison / Leyla Zana / Ed. des Femmes

Portrait de Félix Guattari en auteur dramatique / Flore Garcin-Marrou / Chimères n°77 / Lire Chaosmose

Félix Guattari aura été à la fois romancier, poète, auteur dramatique, scénariste – même si cet aspect de sa pensée est relativement passé sous silence. Son formidable récit autobiographique intitulé Ritournelles, publié aux éditions Lume en 2007 grâce à Jean-Baptiste Thierrée, montre que Félix Guattari s’est forgé pendant de longues années un style poétique, surréaliste, donnant vie à une prose branchée sur son propre stream of consciousness, dans la lignée des poètes de la Beat Generation. Aujourd’hui, il faut aller plonger dans les archives du fonds Félix Guattari, s’installer studieusement dans la nef de l’abbaye d’Ardenne de l’Institut Mémoire des Editions Contemporaines à Caen, pour découvrir, entre autres, le recueil de poésie Crac en plan, pas un pli, de multiples versions du scénario Un Amour d’UIQ et douze pièces de théâtre composées entre 1979 et 1990, qui restent à ce jour inédites. L’Affaire du sac de chez Lancel (1979), Le Maître de lune, Psyché Ville Morte, Socrate, Visa le noir tua le blanc (1985-1986) et La Nuit, la fin des moyens (1990) sont les six pièces les plus abouties : de multiples versions montrent qu’elles ont été travaillées à plusieurs reprises. Elles circuleront du vivant de Félix Guattari entre les mains de ses amis artistes : il y aura une suite pour deux d’entre elles. Socrate, dans une version remaniée par Enzo Cormann, donnera lieu à une conférence-spectacle présentée au Théâtre Ouvert, à Paris, le 18 janvier 1988. La Nuit, la fin des moyens sera lue au Festival d’Avignon en 1990. Mais il existe aussi des dialogues moins aboutis et non datés (Dialogue théâtral entre Toc, Tric et Mistrac, Dialogue théâtral entre Elodie, Robinson et Arsinoé, Dialogue entre Thérèse et Ugo), des pièces d’inspiration beckettienne Ding, Les Cubes, ainsi qu’une réécriture dadaïste d’un dialogue philosophique Parménide. Pour quelles raisons Félix Guattari s’est-il autant investi dans l’écriture dramatique ? À quel type de théâtre son écriture fait-elle référence ? Écrit-il, comme Jean-Paul Sartre, un théâtre à thèse développant sur scène les problématiques questionnées au sein de son œuvre théorique ? Non, son théâtre prend le contre-pied absolu de cet horizon d’attente car ce théâtre comique, potache et d’inspiration dada, témoigne d’une posture existentielle que l’auteur n’a pas cessé de revendiquer : celle de ne jamais être là où on l’attend, de ne jamais habiter le centre des choses et d’explorer plutôt les périphéries et les marges. Viser l’écriture théâtrale est une façon de rejoindre d’autres territoires d’expérimentation, de se prêter à un devenir-nomade. Si ces pièces de théâtre ont été oubliées et ont peu suscité d’envie chez les metteurs en scène, est-ce pour autant le signe qu’il faudrait les oublier ?
Flore Garcin-Marrou
Portrait de Félix Guattari en auteur dramatique / 2012
Extrait du texte publié dans Chimères n°77 / Lire Chaosmose
Chaosmose 1, Penser avec Félix Guattari
Sortie octobre 2012
Présentation du numéro en présence des auteurs
à la Maison populaire de Montreuil vendredi 19 octobre

Portrait de Félix Guattari en auteur dramatique / Flore Garcin-Marrou  / Chimères n°77 / Lire Chaosmose dans Chimères mummenschanz

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