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Colloque « Pourquoi une philosophie plébéienne ? » / samedi 25 octobre 2014 – Fertans et Flagey

Le colloque est organisé par le Centre de Réflexion et de Documentation sur les Philosophies Plébéiennes (programme de l’ethnopôle Pays de Courbet, pays d’artiste) et par l’association « Voyons où la philo mène… »

Il s’agira de se demander lors de ces journées en quoi une philosophie se présentant comme plébéienne fait-elle la différence avec d’autres philosophies et pourquoi a-t-elle à la faire. 

Samedi 25 octobre

Chaque intervention sera suivie d’une discussion.

Matin : au gîte « le Closet » de Fertans

10h Philippe Roy « Postures et impostures d’une philosophie plébéienne »

11h Alain Naze « La philosophie plébéienne est dans l’escalier »

Repas au gîte

Après-midi : à la ferme Courbet de Flagey

14h Noël Barbe « Une anthropologie plébéienne est-elle possible ? »

15h Joachim Dupuis « À quoi reconnait-on la philosophie plébéienne ?
Elle est baroudeuse, hétérotope, mort-vivante »

16h Alexandre Costanzo « Les possibles latéraux »

17h « Songe rouge »
Lecture théâtralisée de et par Marco Candore
Un labyrinthe de mots, de corps et de choses, avec ses pièges et passages secrets, ses monstres et ses rêves / Mécanoscope

Repas au gîte

Possibilité d’hébergement au gîte vendredi soir et/ou samedi soir.
Tarif à la nuit : 15 €

Tarif de chaque repas du samedi : 10 €

Inscription par mail à l’adresse voyonsoulaphilomene@gmail.com
ou par téléphone au 06 51 38 43 45

Colloque « Pourquoi une philosophie plébéienne ? »

Le 25 octobre au gîte « le Closet » de Fertans (25)
et à la ferme Courbet de Flagey (25)

Télécharger le programme : fichier pdf Colloque Philo Plèbe

les demoiselles

Une philosophie plébéienne / Centre de réflexion et de documentation sur les philosophies plébéiennes / Atelier du 2 novembre 2013, ferme Courbet de Flagey

La philosophie, comme le reste des activités créatrices, est largement embourbée dans le marécage de la « culture ». Comme telle, elle se résume à produire des marchandises qui possèdent une (petite) valeur d’échange sur le marché culturel. Ses produits sont pourtant particuliers en tant qu’ils prétendent toujours être aussi tout autre chose que des marchandises : une voie vers le salut, la sagesse, la révolution ou le bonheur (comme bien-être essentiellement). Or, c’est précisément cette prétention qui produit leur valeur d’échange, le « supplément d’âme » philosophique comme facette originale du divertissement. On consomme de la philosophie pour prendre plaisir à une suspension illusoire du cycle de production-consommation aliéné qu’est notre existence. Le point d’extériorité transcendant à partir duquel parle la philosophie mainstream, que ce soit la Vérité, le Bien, l’Homme, la Nature, la Vie, l’Événement, toutes ces superstitions, produit un plaisir particulier d’inquiétude-réassurance : inquiétude face aux turpitudes du présent, réassurance dans la contemplation dernière qui l’explique et le justifie. Elle reste de ce point de vue une philosophie patricienne en tant qu’elle justifie l’état de choses actuel, ou suspend sa critique à la contemplation d’un état futur, de toute façon elle légitime des positions sociales supérieures, au nom de transcendances inaccessibles, comme l’ont toujours fait toutes les « noblesses ».
Face à cette figure, par ailleurs très ancienne, de la philosophie, il faut réactualiser, partout où c’est possible, un geste de sécession à l’image du « camp sans général » de la plèbe romaine en 494 avant J.-C. La multitude rejette alors le principe d’autorité théologique et traditionnel qui la prive de parole et démontre ainsi sa capacité d’autonomie. Son horizon n’est, ni un système social séculaire qui détermine le présent, ni le rêve d’une société future qui devrait guider pas à pas un processus révolutionnaire. C’est une position d’extériorité critique qui témoigne du caractère « politique relatif » et non « naturel absolu » de l’ordre du présent et donc de la possibilité indéterminée de le modifier. La seule conséquence réellement prescriptive de ce geste, c’est que désormais tous les citoyens ont droit à la parole, pas à n’importe quelle parole, à une parole de mise en question effective de la validité et de la légitimité des discours de commandement. Le vrai et le juste sont sur la table.
Ce geste, on le retrouve sans difficulté dans la vie et les engagements de Courbet : influencé jeune par le fouriérisme, toujours pacifiste, contre l’Empire et contre l’Empereur, militant pour une autonomie régionale démocratique incluse dans une Europe fédérale, élu de la Commune, condamné pour avoir eu le projet du « déboulonnement » de la Colonne Vendôme, il doit ensuite partir en exil. Ces engagements ne peuvent pas être détachés du travail de Courbet, véritable « peinture socialiste » selon Proudhon, parce qu’il a intégré le social et le politique dans son art. Sans se faire le messager d’une cause dite avant son art, il a fait du geste de peindre un geste politique.
En suivant cette inspiration, une philosophie plébéienne repose sur un geste de critique radicale, permanente et indéfinie. Son but n’est pas de retrouver un fondement mais de supprimer la possibilité de penser tout fondement de vérité ou d’autorité. Elle est donc farouchement anti-théologique. Elle joue Socrate contre Platon. De même l’œuvre de Courbet ne fait pas parler une « divinité rageuse », pas de Liberté à la Delacroix ou d’allégories à la Papety, tout juste en 1848 un homme sur une barricade. La politique n’est pas ici une présence massive, elle est l’affaire des hommes, elle est immanence. Le spectateur ne contemple pas l’aliénation, il y pénètre, enfoncé avec les personnages dans une terre qui n’a pas de sol. Sur le sol marchent des sujets, pris par la terre, il n’y a plus de sujet, mais un être en proie à sa finitude, à la dureté de sa condition, à une fragilité qui déjoue toute certitude de la maîtrise.
Inévitablement, une pratique plébéienne de la philosophie refuse les dignités académiques nécessaires pour obtenir les « biens et les honneurs » sur le marché officiel. Dignité qui permet également de rendre prégnante la ligne imaginaire entre « philosophe » et « non-philosophe ». Elle s’adresse à tous autant qu’elle peut être produite par tous. De même, elle ne repose pas sur le commentaire de la tradition sacralisée. Son but n’est jamais d’expliquer un texte par un autre texte (au final de commenter le commentaire d’un commentaire d’un commentaire…) mais de disséquer une situation présente dans laquelle elle est prise. Elle enquête sur les conditions de possibilité de notre actualité. Même inspiration dans le projet de Courbet, avec Claudet et Buchon, de reprendre l’art populaire, de le faire reconnaître comme art, de constituer des passages d’un art populaire à l’autre, d’entrer dans les vies du peuple en s’incorporant dans ce qui est peint. Tendre à une forme d’engagement dans un lieu qu’il ne s’agit pas seulement de décrire mais où il est question d’introduire de la démocratie tout en le décrivant, « si vous voulez que le peuple vous comprenne, endossez vite sa blouse bleue, dans vos œuvres ; enfoncez-vous vite son casque à mèche jusque sur la nuque, chaussez vite ses gros souliers » écrit Buchon.
Finalement, la philosophie plébéienne est une analyse critique du présent, en particulier des prétentions de vérité et de légitimité des différentes formes d’exercice du savoir et du pouvoir, afin d’en démontrer les contradictions, lacunes, tours de passe-passe, mécanismes de domination, effets de pouvoir inaperçus. Son but n’est pas de retrouver l’Un qui se perdrait dans les ramifications chaotiques d’un présent en manque de repères, mais de faire bouger les lignes qui structurent ce présent, en trouvant des marges de manœuvre de pensée, et donc d’action, dans les relations entre la multiplicité des éléments qui le constituent.« En concluant à la négation de l’idéal et de tout ce qui s’ensuit, j’arrive en plein à l’émancipation de la raison, à l’émancipation de l’individu, et finalement à la démocratie. Le réalisme est, par essence, l’art démocratique. » (Courbet au Congrès d’Anvers en 1861).
Un Centre de réflexion et de documentation sur les philosophies plébéiennes ne serait donc pas un lieu où l’on vient se cultiver, mais où l’on vient produire des outils pour démonter les agencements de pensée du présent. Il ne s’agit pas d’éducation populaire ici, mais de rendre possible un geste artisanal et commun de critique radicale. Or, face à l’hégémonie académique et médiatique de la philosophie patricienne, nous avons d’abord besoin d’un travail de réappropriation et de consolidation théorique de la démarche d’une philosophie plébéienne, vouée sinon à l’invisibilité et à la dissémination. Un séminaire annuel de réflexion sur les philosophies plébéiennes permettrait d’en clarifier les enjeux conceptuels et méthodologiques. Cette élaboration appuierait le repérage et le recueil des discours et des gestes qui donnent corps à cette pratique plébéienne de la philosophie. Un centre de documentation dépassant de loin les limites de la philosophie universitaire et des seules ressources textuelles permettrait de réunir autour de ce fil directeur des formes de pensée et d’action qui se vivent aujourd’hui largement sur le mode de la dispersion et de l’isolement. Il donnerait certainement à voir des liaisons inattendues et fertiles entre des démarches théoriques, artistiques, politiques hétérogènes. Enfin, un colloque annuel relayé par des publications dédiées permettraient d’ouvrir le débat et d’en permettre la publicité. Il reste qu’un défi majeur de ce qui reste de l’ordre de la production et de la transmission d’un savoir, sera la capacité de dépasser la relation pédagogique en permettant la participation active du plus grand nombre. Non pas dans l’idée d’une « vulgarisation » de la connaissance, mais avec l’obsession de l’utilité épistémologique, éthique et politique de ces outils de pensée critique.

Atelier du 2 novembre :

10h -12h30 « Dans la glèbe ou sur le terrain : de CoriolanL’Établi »
Christiane Vollaire

Le Coriolan de Shakespeare oppose, à la plèbe considérée comme un simple ventre affamé, l’héroïsme des guerriers. A ceux qui ne sont pas véritablement sortis de la glèbe, ceux dont le corps s’offre aux blessures pour la défense du territoire. La tradition philosophique, vouée depuis Platon à la contemplation, s’abstrait autant de l’un que de l’autre. Ce faisant, elle méconnaît le rapport au terrain comme part nourricière de l’activité intellectuelle. On veut promouvoir ici l’oxymore que semble constituer une philosophie de terrain, à travers des figures telles que celles de George Orwell, de Simone Weil ou de Robert Linhart. Un terrain qui n’est ni celui de la sociologie, ni celui de l’anthropologie, mais fait de la pensée un lot commun, enraciné dans les pratiques et la pluralité des expériences qu’on interroge. Faire un entretien, ce n’est pas considérer l’interlocuteur comme ce « témoin » en position d’infériorité qu’un juge met à la question, mais comme le sujet d’un discours réflexif et nourricier, indispensable à l’usage affûté des concepts.

12h30- 14h Buffet (gratuit)

14h-16h30 « Rendre visible, faire du bruit » Noël Barbe
Courbet envoie Une Après-dinée à Ornans au Salon en 1849 ; entre 1955 et 1957 Bernard Clavel écrit Vorgine, premier roman publié ; Maurice, son homonyme, fait paraître en 1974, les Paroissiens de Palente ; Armand Gatti tourne à Montbéliard Le Lion, la cage et ses ailes entre 1975 et 1977 ; François Bon, en 1982, publie Sortie d’usine. Souligner la grandeur, lutter contre l’effacement, faire entendre des voix inaudibles ou œuvre polyphonique, réaliser avec, produire des éclats de réalité, se faire ou non porte-parole. Figurer ou représenter ceux qui ne le sont pas, et pour cela entretenir avec eux des rapports différenciés, tel est l’un des points communs de ces différentes œuvres – peinture, littérature, cinéma. C’est aux différents dispositifs qu’elles construisent pour ce faire que nous nous intéresserons.

Ferme Courbet de Flagey
28 grande rue 25 330 FLAGEY
Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans
Possibilités de transport depuis les gares de Besançon
Inscription et renseignements :
crdpp25@gmail.com ou Philippe Roy 06 51 38 43 45

http://centre.philoplebe.lautre.net/
Une philosophie plébéienne / Centre de réflexion et de documentation sur les philosophies plébéiennes / Atelier du 2 novembre 2013, ferme Courbet de Flagey dans Dehors bartok-pirate

La philosophie dans tous ses éclats, usages et pratiques de la philosophie plébéienne / Colloque 21-22 septembre 2013 Ferme Courbet de Flagey / Ateliers de philosophie plébéienne, programme 2013-2014

Ce colloque se déroule dans le cadre du Centre de réflexion et de documentation sur les philosophies plébéiennes qui est un programme de l’ethnopole Pays de Courbet, Pays d’artiste.

Il doit être considéré comme ouvrant une  série d’ateliers philosophiquesvoir plus bas le programme à télécharger – dans le cadre du centre (dont l’ambition est de développer aussi un fonds documentaire). La première, courant de novembre  2013 à juin 2014, tentera de repérer les pratiques plébéiennes d’analyse du présent, d’en définir les méthodes et les enjeux conceptuels, et d’en produire des outils. Atelier…cela veut dire un essai d’abandon de l’autorité  du maître et de la posture d’élève au profit d’une tentative de production en commun. Tous peuvent participer à ces analyses et  repérages. Une revue sera publiée à la fin de la série qui intégrera les textes des intervenants et ceux qui seront écrits par des participants aux ateliers.

Nous nous interrogerons, à l’occasion de ce colloque, sur les possibilités de pratiques de la philosophie qui ne soient soumises ni aux conditions de la distinction académique, ni à celles des industries du loisir.
Nous nous y demanderons dans quelle mesure la philosophie a la capacité d’opérer ces déplacements destinés à ce qu’elle change de position dans le monde, de locuteur, à ce qu’elle adopte des gestes inédits.
Nous expérimentons, dans cet esprit, un autre point de vue de la philosophie : celui du plébéien qui, tirant argument de l’égalité des intelligences, vient faire entendre une voix discordante dans les espaces immunisés de la philosophie.

Programme
samedi 21 septembre
10h Présentation du projet du centre de réflexion et de documentation sur les philosophies plébéiennes
10h15 « Une émancipation plébéienne » Alain Naze (Enseignant en philosophie, ayant publié Temps, récit et transmission chez W.Benjamin et P.P. Pasolini)
11h « Les dehors de l’Université. De quelques gestes de provocation aux savoirs » Orgest Azizaj (Traducteur et doctorant en philosophie)
11h45 « Rendre visible, faire du bruit » Noël Barbe (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain)
12h30 Repas
14h15 « Avant l’excommunication. Petite histoire immédiate de la constitution d’un centre de philosophie plébéienne » Cédric Cagnat (Philosophe, et plus, dernier ouvrage paru, Politiques de la violence, l’Harmattan, 2012)
15h « La force de l’aporie » Olivier Razac (Philosophe, site internet : www.philoplebe.lautre.net)
15h45 Pause
16h15 « Quels modèles pour analyser l’assujettissement contemporain ? » Philippe Coutant (Technicien informatique, étudiant en philosophie sans titre ayant publié Le sujet et le capitalisme contemporain (http://1libertaire.free.fr)
17h00 « Des gestes, pas des idées » Philippe Roy (Enseignant en philosophie, dernier ouvrage paru, Tombeau pour Pierre Rivière, l’Harmattan, 2013 )

dimanche 22 septembre
10h « Commentaire d’une phrase de Diderot dans Le rêve de d’Alembert » Alain Brossat (Enseignant en philosophie, dernier ouvrage paru, Les serviteurs sont fatigués, l’Harmattan, 2013)
10h45 « Les gestes dans le cinéma » Joachim Dupuis (Enseignant en philosophie et en Lettres, dernier ouvrage paru, Gilles Deleuze, Félix Guattari et Gilles Châtelet, De L’expérience diagrammatique, l’Harmattan, 2012)
11h30 « La part de la plèbe » Alexandre Costanzo (Professeur de philosophie)
12h15 Repas

http://centre.philoplebe.lautre.net/

Lieu des événements (colloque et ateliers : Ferme Courbet de Flagey
28, Grande Rue / 25330 Flagey
Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans
Possibilités de transport en gares de Besançon
Renseignements : crdpp25@gmail.com ou
Philippe Roy 06 51 38 43 45
philoplebe.lautre.net/

Evénements gratuits (buffet du midi compris avec inscription obligatoire)

« Moi, qui crois que tout artiste doit être son propre maître, je ne puis pas songer à me constituer professeur »
« Vous serez forcé d’avouer que mes trois lettres sont d’une politesse méritoire, eu égard à la circonstance et à mon origine plébéienne. »

Gustave Courbet

Programme du colloque à télécharger fichier pdf Programme colloque

Programme des ateliers sur 2013-2014 à télécharger fichier pdf Programme ateliers

La philosophie dans tous ses éclats, usages et pratiques de la philosophie plébéienne / Colloque 21-22 septembre 2013 Ferme Courbet de Flagey / Ateliers de philosophie plébéienne, programme 2013-2014 dans Brossat courbet-autoportrait




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