Archive pour le Tag 'anne querrien'

Cultiver le dissensus et la production singulière d’existence / workshop l’Unebévue samedi 11 avril / cinéma l’Entrepôt

Séance de la matinée : Amok Time – Hétérogénèse et paradigme esthétique :
la performance du pilote de la Lufthansa

Quelques extraits de l’intervention de Félix Guattari à l’école d’art à Los angeles en 1991, « Produire une culture du dissensus : hétérogenèse et paradigme esthétique » :
On est en train de vivre une époque privilégiée, je dirais malheureusement mais enfin c’est comme ça, où on voit un événement absurde mais qui marque l’histoire, l’histoire collective et individuelle ; on a l’exemple de la production de ces types d’objets complexes.
À ce moment-là on se dit : « qu’est-ce que ça représente ça ? » est-ce que ça représente un malade, un schizophrène qui a pris le pouvoir par hasard, ou est- ce que ça représente une schize subjective très grave ? La production d’altérité ce n’est pas seulement un voyage touristique dans l’autre mais c’est une hétérogenèse. C’est d’une certaine façon produire l’autre comme autre, c’est désirer l’altérité, l’altérité dans sa consistance d’altérité, donc dans sa dimension éthique, existentielle la plus spécifique. c’est donc quelque chose qui va tout à fait à l’encontre d’une politique du consensus mais qui va dans le sens d’une culture du dissensus. C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Il s’agit encore une fois de cette perspective de substituer aux anciens paradigmes idéologiques un nouveau type de paradigme esthétique – ces anciens paradigmes étaient d’ailleurs profondément marqués par des dimensions scientistes.
On devra considérer les symptômes et les incidents hors-norme comme des indices d’un travail potentiel de subjectivation. Les Trois écologies p. 45.

Séance de l’après-midi : La crise du divan
Deux vidéos proposées par François pain nous serviront de base, celle réalisée à bruxelles en 1981 lors d’un congrès organisé par l’Institut d’études de la Famille et des systèmes humains sur le thème «thérapies familiales et pratiques de réseaux», qui réunissait Mony Elkaïm, Félix Guattari, Ronald Laing et Carl Whitaker, et celle que nous pourrions intituler “une performance de Félix Guattari”. D’autres aussi, selon le temps dont nous disposerons et ce que nécessiteront… nos différences.

La cartographie écosophique n’aura donc pas pour fin première de signifier et de communiquer mais de produire des agencements d’énonciation aptes à capter les points de singularité d’une situation. Dans cette perspective, des réunions à caractère politique ou culturel auront vocation à devenir analytique et, inversement, le travail psychanalytique sera appelé à prendre pied dans de multiples registres micropolitiques. La rupture de sens, le dissensus, au même titre que le symptôme pour le freudisme, deviennent alors une matière première privilégiée. Les « problèmes personnels » devront pouvoir faire irruption sur la scène privée ou publique de l’énonciation écosophique. Chaosmose, p.177.

L’écologie sociale devra travailler à la reconstruction des rapports humains à tous les niveaux du socius. Elle ne devrait jamais perdre de vue que le pouvoir capitaliste s’est délocalisé, déterritorialisé, à la fois en extension, en étendant son emprise sur l’ensemble de la vie sociale, économique et culturelle de la planète et, en « intension » en s’infiltrant au sein des strates subjectives les plus inconscientes. Ce faisant, il n’est plus possible de prétendre s’opposer à lui seulement de l’extérieur par les pratiques syndicales et politiques traditionnelles. Il est devenu également impératif d’affronter ses effets dans le domaine de l’écologie mentale au sein de la vie quotidienne individuelle, domestique, conjugale, de voisinage, de création et d’éthique personnelle. Loin de chercher un consensus abêtissant et infantilisant, il s’agira à l’avenir de cultiver le dissensus et la production singulière d’existence. La subjectivité capitalistique, telle qu’elle est engendrée par des opérateurs de toutes natures, de toutes tailles, se trouve manufacturée de façon à prémunir l’existence contre toute intrusion d’événements susceptibles de déranger et de perturber l’opinion. Selon elle, toute singularité devrait soit être évitée, soit passer sous la coupe d’équipement et de cadres de références spécialisés. Les Trois écologies, p.43

Documents sur le Silence qui parle :

Produire une culture du dissensus : hétérogenèse et paradigme esthétique

Vertige de l’immanence

samedi 11 avril
le matin de 9h30 à 12h
au bar-forum du rez de chaussée
l’après-midi de 14h à 16h30 à la Galerie d’art du 1er étage
à l’Entrepôt
7 à 9 rue Francis de Pressensé
Paris 14ème – métro Pernety

Télécharger le flyer : fichier pdf workshop du 11 avril 2015

Télécharger les documents : fichier pdf 1-Produire une culture du dissensus fichier pdf 2-Texte constitutif fichier pdf 3- la crise du divan fichier pdf 4- Lacan. 14 oct 1972

L’Unebévue

École Lacanienne de Psychanalyse

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Les hérétiques de la sensation / revues Chimères et l’Unebévue / samedi 22 novembre / salle de l’Ageca, Paris

« C’est l’érotisme qui va changer, érotisme devenu électrique, fluide, qui n’aura plus rien des complaisances de la nature libidineuse. Une autre et suprême force l’a attrapé. [...] Il devient difficile de retrouver l’amour dans sa naïveté. Serait-ce pour cette raison vaguement soupçonnée, que d’instinct une certaine unanimité se fait contre les habitués de la drogue. Pour une fois d’accord, amoureux comme puritains, jeunes et vieux, hommes et femmes, ouvriers et bourgeois se sentent spontanément de l’humeur, de l’hostilité, de l’indignation dès qu’il est question de ces scandaleux hérétiques de la sensation. »
Henri Michaux
L’Infini turbulent – « Le problème d’Éros » / 1957

« Toutes les drogues concernent d’abord les vitesses, et les modifications de vitesse.
Nous disons que les problèmes de drogue ne peuvent être saisis qu’au niveau où le désir investit directement la perception, et où la perception devient moléculaire, en même temps que l’imperceptible devient perçu. La drogue apparaît alors comme l’agent de ce devenir. C’est là qu’il y aurait une pharmaco-analyse, qu’il faudrait à la fois comparer et opposer à la psychanalyse. Car, de la psychanalyse, il y a lieu de faire à la fois un modèle, un opposé, et une trahison. [...] l’inconscient est à faire, non pas à retrouver. Il n’y a plus une machine duelle conscience-inconscient, parce que l’inconscient est, ou plutôt est produit, là où va la conscience emportée par le plan. La drogue donne à la conscience l’immanence et le plan que la psychanalyse n’a cessé de rater.
Comment la causalité immanente du désir, moléculaire et perceptive, échoue dans l’agencement-drogue. Les drogués ne cessent de retomber dans ce qu’ils voulaient fuir, une segmentarité plus dure à force d’être marginale, une territorialisation d’autant plus artificielle qu’elle se fait sur des substances chimiques, des formes hallucinatoire et des subjectivations fantasmatiques. Les dorgués peuvent être considérés comme des précurseurs ou des expérimentateurs qui retracent inlassablement un nouveau chemin de vie. (…) Le tort des drogués serait-il chaque fois de repartir à zéro, soit pour prendre de la drogue, soit pour l’abandonner, alors qu’il faudrait prendre un relais, partir « au milieu », bifurquer au milieu ? »
Deleuze-Guattari
Mille plateaux / extraits du Plateau 10 / 1980

Texte à télécharger : fichier pdf Deleuze Guattari Journée Chimères-Unebévue

ou à lire sur le Silence qui parle ICI

« Je ne vois pas que démocratiser l’enseignement de la psychanalyse pose d’autre problème que celui de la définition de notre démocratie.
Matérialisons [les effets de la science] sous la forme des divers produits qui vont des tranquillisants jusqu’aux hallucinogènes. Cela complique singulièrement le problème de ce qu’on a jusque-là qualifié d’une manière purement policière de toxicomanie. Du point de vue de la jouissance, qu’est-ce qu’un usage ordonné de ce qu’on appelle plus ou moins proprement des toxiques, peut avoir de répréhensible, sauf si le médecin entre franchement dans ce qui est la deuxième dimension caractéristique de sa présence au monde, à savoir la dimension éthique. Ces remarques qui peuvent sembler banales ont tout de même l’intérêt de démontrer que la dimension éthique est celle qui s’étend dans la direction de la jouissance.
Ce que j’appelle jouissance au sens où le corps s’éprouve, est toujours de l’ordre de la tension, du forçage, de la dépense, voire de l’exploit. Il y a incontestablement jouissance au niveau où commence d’apparaître la douleur, et nous savons que c’est seulement à ce niveau de la douleur que peut s’éprouver toute une dimension de l’organisme qui autrement reste voilée. »
Jacques Lacan
Place de la psychanalyse dans la médecine / (extraits) / 1966

Texte à télécharger : fichier pdf lacan Journée Chimères-Unebévue

Nous visionnerons un film en commun, le matin, et nous en débattrons ensemble jusqu’à 12h30.
Nous reprendrons à 14h30, avec des interventions d’Anne Coppel et Mayette Viltard.
Les discussions sont prévues jusqu’à 18h.

Revues Chimères et l’Unebévue
Les Hérétiques de la sensation / 2014

Samedi 22 novembre 2014 – de 9h à 18h
Salle de l’Ageca, 177 rue de Charonne – Paris 11°
PAF 20 euros, tarif réduit 10 euros

Télécharger le flyer : fichier pdf Les hérétiques de la sensation-1

fichier pdf Les hérétiques de la sensation-2

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Chimères n°83 Devenirs révolutionnaires / sommaire complet

Éditorial Christiane Vollaire, Valentin Schaepelynck, Florent Gabarron-Garcia, Jean-Philippe Cazier, Marco Candore, Devenirs révolutionnaires

Concept
Judith Butler, Démocratie radicale. Entretien avec Jean-Philippe Cazier.
Pierre Macherey, Il n’y a pas de bon sens de l’histoire. Entretien avec Jean-Philippe Cazier.
Orazio Irrera, Michel Foucault – Une généalogie de la subjectivité militante

Politique
Alain Brossat, Un geste actif perpétuellement
Hamit Bozarslan, Des tentatives révolutionnaires à l’heure des fragmentations sociales. Entretien avec Christiane Vollaire.
René Schérer, Des modalités du ressentiment dans les devenirs révolutionnaires

Agencements
Hanane et Sy, Femmes en lutte 93. Entretien avec Valentin Schaepelynck.
Samia Ammar, Autour de la condition féminine en Tunisie
François Longérinas, Les Fralibs, de la résistance ouvrière à l’alternative coopérative
Alain Brossat, Jean-Marc Izrine, Le Yiddishland, une déterritorialisation révolutionnaire. Entretien avec Marco Candore.
Sophie Wahnich, L’auto-contrôle de la cruauté des foules révolutionnaires

Esthétique
Dan Mihaltianu, Vie liquide et plaques tournantes. Entretien avec Christiane Vollaire.
Marc Estève, Tresse solidaire

Terrain
Jon Solomon, Le Printemps de Taïwan : quand les Transformers envahissent les boîtes noires
Philippe Borrel, L’urgence de ralentir. Entretien avec Alexandra de Séguin.
Philippe Coutant, Réinventer le politique : autour de la ZAD de N.D. des Landes
Group Guattari New York, Devenir planétaire

Clinique
Florent Gabarron-Garcia, Lucille et la guerre – Clinique, Histoire et Socius

Fiction
Elias Jabre, ID-O

LVE (Lu-Vu-Entendu)
Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, par Christiane Vollaire
Félix Guattari, Qu’est-ce que l’écosophie ?, par Jean-Philippe Cazier
Michel Pastoureau, Histoire d’une couleurLe vert, par Anne Querrien

Chimères n°83 / Devenirs révolutionnaires / octobre 2014

couv C 83

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