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Nécrolibéralisme / Paul B. Preciado

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Le capitalisme financier peut-il produire quelque chose d’autre ? Sommes-nous encore vivants ? Voulons-nous encore agir ?
Paul B. Preciado
Nécrolibéralisme
Publié le 10 avril 2015 dans Libération

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Rêver l’obscur – Femmes, magie et politique / Starhawk

Déesses et dieux : le paysage de la culture
La magie a souvent été pensée comme l’art de faire devenir vrais les rêves ; l’art de réaliser les visions. Mais avant que nous puissions rendre réelle la vision d’une culture intégrée, nous devons la voir. Nous devons avoir de nouvelles images à l’esprit, nous aventurer dans un paysage transformé, raconter de nouvelles histoires. Mais les histoires de la mise à distance ont formé nos esprits ; comment nouslibérer d’elles si une vision nouvelle n’est pas déjà là pour nous aider ?
Les images et les histoires de l’immanence abondent dans notre passé culturel, dans les mythes et les religions de nombreuses cultures contemporaines. Aussi notre recherche de vision nous amène-t-elle invitablement au royaume de la religion, même si nous ne voulons pas y aller : ce que nous nommons religion est le terreau de la culture, dans lequel poussent consciemment ou inconsciemment les systèmes de croyances, les histoires, les formes de pensée sur lesquels sont basés toutes les autres institutions.
Quand nous nous tournons vers les religions de l’immanence, que nous les appelions sorcellerie, paganisme polythéisme ou spiritualité, que nous prenions nos sources dans les mythologies celtique, grecque, amérindienne, orientale ou africaine, nous rencontrons un paradoxe. Nous rencontrons le Dieu/Déesse : le tout, la fabrication intriquée de l’être, la danse, la tisserande et le réseau des connexions, le schème, la spirale. Nous disons « Elle ». Mais Elle est avant le sexe ; celle dont le nom ne peut épelé car Elle est le cercle – avant qu’il soit brisé par un nom qui sépare.
Mais la Déesse a de nombreux noms : Isis, Ceridwen, Astarté, Miriam, Oshun, White Buffalo Woman, Kuan Yin, Diana, Amaterasu, Ishtar, la Femme changeante, Yemaya… et Elle a de nombreux aspects : Jeune Fille, Mère, Vieille, Lune, Terre, Arbre, Étoile, Flamme, Déesse du chaudron, Déesse du foyer, Guérisseuse, Araignée, Dame des choses sauvages. Le Dieu qui est son aspect mâle, l’autre pôle de cette unité à l’origine non brisée, a aussi de nombreux noms : Pan, Dionysos, Osiris, Dumuzi, Baal, Lugh, Coyote, Alegba… et Il a aussi de nombreux aspects : Enfant, Danseur, Père, Semeur, Dieu cornu, Chasseur, Dieu mourant, Guérisseur, Homme vert, Soleil, Arbre, Pierre levée.
Depuis Jung, beaucoup de penseurs qui explorent la mythologie ont considéré les Déesses et les Dieux comme des archétypes qui représentent les structures sous-jacentes de l’âme humaine. Les archétype ont été réalisés en dualités – ils nous disent comment diviser le monde et ss pouvoirs, comment diviser notre nature en parts masculine et féminine, en dépit du fait qu’historiquement les aspects des Déesses et des Dieux se recouvrent et s’échangent (1). Elle peut être Soleil et Lui peut être la Lune ; Elle peut être Ciel et Il peut être Terre ; les deux ont à jouer leur rôle dans le drame de la naissance, de la croissance et de la mort.
Le concept d’archétypes est lui-même un symptôme de la mise à distance ; il est dérivé de la notion platonicienne d’un monde qui n’est pas réel mais n’est qu’une ombre, l’imitation de formes parfaites préexistantes. Pour une sorcière, le monde lui-même est la réalité. Les Déesses et les Dieux ne sont pas de simples entités psychologiques, existant dans l’âme comme si l’âme était une grote retirée du monde ; eux aussi sont réels, ils sont les moyens de penser-en-choses des forces réelles, des expériences réelles.
Starhawk
Rêver l’obscur / 1982 / 2015
Traduction Morbic

Paru chez Cambourakis

À lire sur le Silence qui parle :
Des sorcières à Seattle
Nous sommes la chatte future

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1 Cf. Ochsborn, Judith, The Female Experience and the Nature of the Divine, op. cit.

Philo Plébéienne – Voyons où la philo mène / 13 et 14 mars, ferme Courbet de Flagey / Extraits du colloque d’octobre 2014 / Alain Naze / la Philosophie plébéienne est dans l’escalier

Centre de Documentation et de Réflexion sur les Philosophies Plébéiennes

Association « Voyons où la philo mène »

Ouvert à tous et interventions gratuites

Vendredi 13 mars Librairie Les sandales d’Empédocle à Besançon

19h Christiane Vollaire présentera le livre Le Milieu de nulle part issu du travail commun avec Philippe Bazin (photographies) dans dix-huit centres d’hébergement ou de rétention de réfugiés essentiellement tchétchènes en Pologne.

Samedi 14 mars Ferme Courbet à Flagey

13h30 -15h30 « Le plébéien est-il à gauche ? » Jérôme Ferrand

Cet atelier propose de vivre une expérience éphémère d’élaboration inter-active d’une cartographie de la gauche et de la droite.

Le matière première sera faite de mots, que nous ferons danser, jetterons à la forge de la discussion, et fixerons dans un espace pré-figuré. Cet espace sera édifié, de manière préliminaire et arbitraire, par une carte affichant deux régions signifiées par deux mots : gauche et droite.

À la fin de l’expérience, peut-être serons-nous en mesure de répondre à la question posée : le plébéien est-il à gauche ?

16h-18h « Photographie documentaire et philosophie de terrain » Christiane Vollaire et Philippe Bazin

L’étroite interaction qui articule politique et esthétique mérite d’être explorée dans la multiplicité de ses champs. L’expérience d’un travail de terrain philosophique est ici associée à celle d’une pratique documentaire de la photographie, pour faire surgir, à partir d’une parole politique des migrants radicalement dissociée du témoignage et du discours victimaire, les images des lieux de leur hébergement et de leur rétention.

Le projet se poursuit sur d’autres terrains, continuant d’établir un rapport dialectique et reconstruit de l’image à la parole, destiné à susciter une position revendicatrice.

18h30 Nous vous proposons de continuer les échanges autour d’un verre et d’un repas au gîte « Le Closet » de Fertans ( tarif : 10 €, prestation sous réserve d’un nombre suffisant de participants, inscription obligatoire si possible avant le 7/03. Possibilité d’hébergement au gîte vendredi soir et/ou samedi soir, tarif 15 € la nuitée)

Ferme Courbet de Flagey

28 grande rue 25 330 FLAGEY

Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans

Possibilités de transport depuis les gares de Besançon

Inscription et renseignements :

crdpp25@gmail.com ou Philippe Roy 06 51 38 43 45

 http://centre.philoplebe.lautre.net/

Ces ateliers se déroulent dans le cadre de l’ethnopôle Pays de Courbet, pays d’artiste

Télécharger le programme : fichier pdf Flyer atelier 14 03 15

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Extraits audios du colloque du 25 octobre 2014

Pourquoi une philosophie plébéienne ?

Philippe Roy / Postures et impostures d’une philosophie plébéienne

Alain Naze / La philosophie plébéienne est dans l’escalier

Joachim Dupuis / À quoi reconnait-on une philosophie plébéienne ? Elle est baroudeuse, hétérotope, mort-vivante

« Il serait sans doute assez ridicule, mais aussi contradictoire d’envisager la philosophie plébéienne comme adossée à un projet de forme cartésienne, consistant en l’occurrence à faire table rase de la philosophie patricienne, c’est-à-dire de la philosophie officielle – par exemple telle qu’elle s’illustre dans les manuels scolaires. Ce serait ridicule parce que cela reviendrait précisément à former le projet d’une nouvelle orthodoxie (selon laquelle rien ne pourrait inspirer une philosophie plébéienne de ce qui serait dégagé du corpus de la philosophie patricienne), et parce qu’on conférerait ainsi au projet plébéien un aspect monumental emportant avec lui la désignation d’un propre (parce qu’un tel dessein serait alors visé en dehors de toute démarche du type « marronnage »). Contre ce risque, il s’agirait donc de recommencer autrement que ne le font ordinairement les Français, selon Deleuze, et bien davantage à la manière des Anglais et des Américains, c’est-à-dire, « par le milieu » : « Le recommencement français, c’est la table rase, la recherche d’une première certitude comme d’un point d’origine, toujours le point ferme. L’autre manière de recommencer, au contraire, c’est reprendre la ligne interrompue, ajouter un segment à la ligne brisée, la faire passer entre deux rochers, dans un étroit défilé, ou par-dessus le vide, là où elle s’était arrêtée. Ce n’est jamais le début ni la fin qui sont intéressants, le début et la fin sont des points. L’intéressant, c’est le milieu ». Si la philosophie plébéienne présente bien une consistance, ce n’est pas en tout cas celle que pourrait présenter un bloc, dans son aspect massif et localisable, et il y a donc bien lieu de se démarquer de l’entreprise cartésienne visant à procurer un fondement assuré à l’édifice de la mathesis universalis, dont la philosophie aurait constitué le sommet. Loin de ce modèle d’une philosophie couronnée, c’est bien plutôt en tant que flux discontinu que la philosophie plébéienne peut consister, coulant souterrainement, ou jaillissant en plein jour à certaines occasions. Autant dire que cette dimension plébéienne travaille souterrainement les formes plus aristocratiques de la philosophie, non pas à l’image d’une marge, qui pourrait coexister pacifiquement avec une philosophie ainsi réassurée dans sa centralité même, mais plutôt à l’instar d’un explosif, qui fissure, ici ou là, l’édifice imaginaire de la philosophia perennis. »
Alain Naze / La philosophie plébéienne est dans l’escalier (extrait) /

texte intégral ici

ou télécharger le texte : fichier pdf Alain-Naze.-La-philosophie-plébéienne-est-dans-lescalier

Diagramme : Stéphane Libert à partir de la communication de Philippe Roy

« Postures et impostures d’une philosophie plébéienne »

Philippe-Roy.-Postures-et-impostures-dune-philosophie-plébéienne

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