Archive pour la Catégorie 'Plèbe'

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Atelier de philosophie plébéienne – samedi 25 janvier 2014 – Ferme Courbet de Flagey

Ateliers…
cela veut dire un essai d’abandon de l’autorité  du maître et de la posture d’élève au profit d’une tentative de production en commun

10h -12h30 « Des gestes, pas des idées »
Philippe Roy

Je défendrai l’idée suivante : il y a politique et philosophie plébéiennes quand elles se présentent par des gestes et non par des idées. Etant entendu qu’un geste concerne autant la pensée, un énoncé, l’imagination, la perception, les affects, que les attitudes et actes corporels et qu’un geste peut être individuel ou collectif. Il faudra donc penser ce qui fait la différence entre geste et idée et quel est l’enjeu politique de leur opposition (recoupant celle entre patricien et plébéien).

12h30- 14h Buffet (gratuit)

14h-16h30 « Divagations autour d’une « littérature plébéienne » (?) »
Cédric Cagnat

Plébéiens sans visages. Plébéiens sans noms. Plébéiens sans voix. Si la littérature est débordement – « dans tous les sens et littéralement » – peut-il exister quelque chose comme du littéraire au sein de ce dénuement ? Faut voir. Et aussi lire.

Ces ateliers se déroulent dans le cadre de l’ethnopole Pays de Courbet, pays d’artiste
Centre de Documentation et de Réflexion sur les Philosophies Plébéiennes
Ouvert à tous et gratuit

Atelier de philosophie plébéienne
Samedi 25 janvier 2014 – Ferme Courbet de Flagey (25)

fichier pdf Flyer atelier 25 01 14

Ferme Courbet de Flagey
28 grande rue 25 330 FLAGEY
Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans
Possibilités de transport depuis les gares de Besançon

Inscription et renseignements :
crdpp25@gmail.com ou Philippe Roy 06 51 38 43 45
http://centre.philoplebe.lautre.net/

la-servante-hanyo-the-housemaid-15-08-2012-03-11-1960-2-g
Hanyo (La Servante) / Kim-Ki Young / 1960

À propos du Plébien enragé d’Alain Brossat / Tony Ferri

Ce qui est d’emblée frappant à la lecture de ce livre, c’est qu’il est d’une densité rare, en ce qu’il mêle originalement littérature, cinématographie, philosophie et politique. Pour donner une idée de l’emboîtement de ces domaines disciplinaires, de leurs échos, de leurs circularités, de leurs compositions correspondantes, on pourrait dire que l’analyse y est conceptuelle et philosophique, que le matériau y est littéraire et cinématographique, et que l’enjeu y est politique. En effet, ceci se manifeste ici à plusieurs niveaux : d’une part, si les protagonistes des récits choisis par l’auteur ont fondamentalement rapport au politique, ce n’est pas parce qu’il s’agirait de nier leur lien avec l’aspect esthétique de l’œuvre de laquelle ils sont indissociables, c’est bien plutôt parce qu’ils acquièrent, tout au long de la réflexion, un statut particulier progressivement mis en lumière à l’aune des postures politiques singulières qu’ils adoptent ou s’inventent. Et il y a lieu de voir que ces postures, positives ou négatives, se présentent concrètement tantôt sous la forme d’une quête d’émancipation, tantôt sous l’aspect du calcul et de la ruse, tantôt encore sous la manifestation d’un aveuglement vindicatif, tantôt enfin sous les apparences de la fuite, du retrait ou de la veulerie. C’est donc sous une forme pour ainsi dire diffractée, éclatée, fracturée, que ces attitudes se matérialisent et s’enchaînent au cours de l’analyse. D’autre part, sur le plan philosophique, A. Brossat nous donne à voir comment, à partir de l’étude de ces récits riches et foisonnants, peuvent être cernés, là encore par-delà leur particularité esthétique indéniable rappelée par l’auteur, des personnages-concepts, un topos de la figure centrale de l’ouvrage, à savoir le plébéien. En d’autres termes, il y a lieu, pour l’auteur, d’élaborer philosophiquement un concept qui soit suffisamment opératoire pour délimiter les contours d’un théâtre, précisément celui de l’espace démocratique moderne, où le plébéien trouve encore, plus que jamais, à évoluer.
Où l’on voit que la portée aiguë, obsédante et stimulante de ce livre concerne la question de l’égalité dans les sociétés modernes. Insistons- y : cette question, qui interroge, en filigrane, les événements, les soubresauts, les insurrections, les revers qui ont accompagné le devenir des sociétés modernes occidentales, se donne comme le leitmotiv lancinant de l’analyse. Le fil conducteur philosophique du livre porte sur la promesse de l’instauration de l’égalité, telle que les idées neuves de la Révolution française l’avaient mise en exergue. Y a-t-il eu, au bout du compte, dépassement du clivage des origines sociales et des conditions d’existence ? Y a-t-il eu réellement l’établissement de l’égalité ? Les règles du jeu social ont-elles été objectivement changées, refondues,  aplanies ?, nous invite à nous demander, de manière insidieusement permanente, l’auteur. Ce type de questionnement est d’autant plus pressant qu’A. Brossat montre bien à quel point on assiste au quotidien à l’inobservation des règles que les démocraties occidentales se sont elles-mêmes pourtant prescrites :
« Pour autant que la démocratie serait le régime de la politique qui correspond à la condition de modernité, alors il conviendrait de dire : la démocratie moderne n’est pas le régime de l’égalité instituée, elle est le régime de la politique sous lequel sont constamment susceptibles de surgir des situations ayant l’égalité pour enjeu, dans lesquelles l’égalité se présente comme une ‘évidence’, mais une évidence constamment fuyante, démentie et bafouée ; moins comme une norme que comme un désir sans cesse renaissant, car alimenté par le manque ; comme l’objet d’un litige ou plutôt d’un différend inépuisable entre ceux d’en haut et ceux d’en bas ; comme l’ininstituable d’un côté, l’inoubliable (à quoi l’on ne saurait renoncer) de l’autre. La question de l’égalité va donc, désormais, être établie dans un champ d’indétermination, tout en constituant un horizon indépassable » (p. 133).
Disons-le d’ores et déjà : ce livre est d’une charge symbolique sombre, ombrageuse, ténébreuse, sinistre, dans la mesure où il se présente comme l’histoire de l’échec de cette promesse de l’établissement d’un monde nouveau ou meilleur, comme l’histoire de la défaite d’un idéal : celui de l’égalité au sens démocratique. La tonalité y est donc puissamment noire, nocturne, lunaire et pessimiste, et tranche avec l’autre livre d’A. Brossat, qui peut, et même doit être lu en miroir, à savoir Le serviteur et son maître. Essai sur le sentiment plébéien (Paris, Léo Scheer/Lignes, 2003), où les personnages de Jacques dans Jacques le fataliste de Diderot ou de Figaro dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais offraient des visages plus rieurs, joyeux, allègres. Ce pessimisme procède du fait que le projet de l’accomplissement de l’égalité se révèle ici être finalement un fiasco, et du fait que, selon nous, après la lecture du livre, le lecteur ne peut manquer de se poser, à de nouveaux frais, l’une des grandes questions kantiennes : dès lors, que nous est-il, ici et maintenant, permis d’espérer ?
De sorte que ce livre est un succès d’agitation et de bouillonnement. Non pas seulement en ce qu’il agite une question de fond sur la pertinence de la confiance dans les promesses et les institutions démocratiques, mais aussi en ce qu’il parvient à tourmenter gravement le lecteur, selon un procédé rhétorique ascensionnel fin : le mauvais goût dans la bouche va effectivement crescendo tout au fil de la lecture, avant de retomber, vers la fin du livre – après la tempête tumultueuse annoncée au lendemain de la Révolution française et le champ de ruines laissé par le retour lancinant de ce que l’auteur nomme « la guerre des espèces » (nous y reviendrons) -, sur une destruction des repères habituels et un aplatissement, voire une annihilation de l’espérance. Cependant, si la force de cet « accablement » retombe petit à petit, à mesure qu’on s’approche de l’épilogue du livre, et si une telle accalmie semble pouvoir soulager en conséquence le lecteur pris irrésistiblement dans la spirale infernale de l’agitation et du questionnement, il n’en demeure pas moins qu’une question reste, selon nous, en suspens, ou plutôt ouverte, du point de vue de la praxis, et qu’il y a lieu alors de se demander, au total, ceci : dans ces conditions, que pouvons-nous faire, plutôt que rien ?
Tony Ferri
Recension Le Plébéien enragé, par Alain Brossat / 2013
Suite et texte intégral à télécharger :
fichier pdf Le plébéien enragé recension Tony Ferri
Extrait à lire sur le Silence qui parle
Alain Brossat
le Plébéien enragé. Une contre-histoire de la modernité de Rousseau à Losey
Éditions Le Passager clandestin /2013
l'enragé

Atelier de philosophie plébéienne / 7 décembre Ferme de Courbet à Flagey

Centre de Documentation et de Réflexion sur les Philosophies Plébéiennes
Ferme Courbet de Flagey (25) samedi 7 décembre 2013
Atelier de philosophie plébéienne 2013-2014
Ouvert à tous et gratuit

Ateliers… cela veut dire un essai d’abandon de l’autorité du maître et de la posture d’élève au profit d’une tentative de production en commun

10h -12h30 « Zombie et revenant : les personnages “gestuels” de la contestation politique (Romero / Carpenter) » / Joachim Dupuis
Romero et Carpenter proposent, chacun, en plébéiens, une esthétique visuelle qui conteste, différemment, le capitalisme et le biopouvoir dans lesquels nous vivons. Le premier met en scène des zombies dont les gestes font écho à ceux du réalisateur et qui nous portent vers l’horreur. Le second joue davantage sur la suggestion par des « gestes revenants » que les spectateurs et les personnages doivent sans cesse affronter. Ce sont deux exemples d’“innervation” filmique.

12h30- 14h Buffet (gratuit)

14h-16h30 « Quels modèles pour analyser l’assujettissement contemporain ? » / Philippe Coutant
L’étude de l’évolution du capitalisme nous confronte au passage du corps à l’esprit. Après le travail du corps et la société disciplinaire, la subjectivité humaine est devenue une des matières premières de l’exploitation et de la domination d’aujourd’hui. Ce capitalisme, qui attaque la vie, nous propose un monde commun où notre existentiel est plus ou moins fortement intégré à cette méga-machine. Les anciens modèles transmis par les théories critiques sont en difficulté. Il nous faut donc reprendre ce travail et l’articuler à la puissance du « non » qui se manifeste de diverses manières.

Ferme Courbet de Flagey 28 grande rue 25 330 FLAGEY
Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans
Possibilités de transport depuis les gares de Besançon
Inscription et renseignements : crdpp25@gmail.com
ou Philippe Roy 06 51 38 43 45

http://centre.philoplebe.lautre.net/

Ces ateliers se déroulent dans le cadre de l’ethnopole Pays de Courbet,
pays d’artiste.

fichier pdf Flyer atelier 7 12 13
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