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le Grand palindrome / Georges Perec

Un palindrome de 1247 mots.

Trace l’inégal palindrome. Neige. Bagatelle, dira Hercule. Le brut repentir, cet écrit né Perec. L’arc lu pèse trop, lis à vice-versa.
Perte. Cerise d’une vérité banale, le Malstrom, Alep, mort édulcoré, crêpe porté de ce désir brisé d’un iota. Livre si aboli, tes sacres ont éreinté, cor cruel, nos albatros. Etre las, autel bâti, miette vice-versa du jeu que fit, nacré, médical, le sélénite relaps, ellipsoïdal.
Ivre il bat, la turbine bat, l’isolé me ravale : le verre si obéi du Pernod – eh, port su ! – obsédante sonate teintée d’ivresse.
Ce rêve se mit – peste ! – à blaguer. Beh ! L’art sec n’a si peu qu’algèbre s’élabore de l’or évalué. Idiome étiré, hésite, bâtard replié, l’os nu. Si, à la gêne secrète – verbe nul à l’instar de cinq occis -, rets amincis, drailles inégales, il, avatar espacé, caresse ce noir Belzébuth, ô il offensé, tire ! L’écho fit (à désert) : Salut, sang, robe et été. Fièvres.
Adam, rauque ; il écrit: Abrupt ogre, eh, cercueil, l’avenir tu, effilé, génial à la rue (murmure sud eu ne tire vaseline séparée ; l’épeire gelée rôde : Hep, mortel ?) lia ta balafre native. Litige. Regagner (et ne m’…). Ressac. Il frémit, se sape, na ! Eh, cavale! Timide, il nia ce sursaut. Hasard repu, tel, le magicien à morte me lit. Un ignare le rapsode, lacs ému, mixa, mêla : Hep, Océano Nox, ô, béchamel azur ! Éjaculer ! Topaze ! Le cèdre, malabar faible, Arsinoë le macule, mante ivre, glauque, pis, l’air atone (sic). Art sournois : si, médicinale, l’autre glace (Melba ?) l’un ? N’alertai ni pollen (retêter : gercé, repu, denté…) ni tobacco. Tu, désir, brio rimé, eh, prolixe nécrophore, tu ferres l’avenir velu, ocre, cromant-né ?
Rage, l’ara. Veuglaire. Sedan, tes elzévirs t’obsèdent. Romain ? Exact. Et Nemrod selle ses Samson !
Et nier téocalli ?
Cave canem (car ce nu trop minois – rembuscade d’éruptives à babil – admonesta, fil accru, Têtebleu ! qu’Ariane évitât net. Attention, ébénier factice, ressorti du réel. Ci-git. Alpaga, gnôme, le héros se lamente, trompé, chocolat : ce laid totem, ord, nil aplati, rituel biscornu ; ce sacré bedeau (quel bât ce Jésus !). Palace piégé, Torpédo drue si à fellah tôt ne peut ni le Big à ruer bezef. L’eugéniste en rut consuma d’art son épi d’éolienne ici rot (eh… rut ?). Toi, d’idem gin, élèvera, élu, bifocal, l’ithos et notre pathos à la hauteur de sec salamalec ? Élucider. Ion éclaté : Elle ? Tenu. Etna but (item mal famé), degré vide, julep : macédoine d’axiomes, sac semé d’École, véniel, ah, le verbe enivré (ne sucer ni arrêter, eh ça jamais !) lu n’abolira le hasard ? Nu, ottoman à écho, l’art su, oh, tara zéro, belle Deborah, ô, sacre ! Pute, vertubleu, qualité si vertu à la part tarifé (décalitres ?) et nul n’a lu trop s’il séria de ce basilic Iseut.
Il a prié bonzes, Samaritain, Tora, vilains monstres (idolâtre DNA en sus) rêvés, évaporés : Arbalète (bètes) en noce du Tell ivre-mort, émeri tu : O, trapu à elfe, il lie l’os, il lia jérémiade lucide. Pétard ! Rate ta reinette, bigleur cruel, non à ce lot ! Si, farcis-toi dito le coeur ! Lied à monstre velu, ange ni bête, sec à pseudo délire : Tsarine (sellée, là), Cid, Arétin, abruti de Ninive, Déjanire… Le Phénix, éve de sables, écarté, ne peut égarer racines radiales en mana : l’Oubli, fétiche en argile. Foudre. Prix : Ile de la Gorgone en roc, et, ô, Licorne écartelée, Sirène, rumb à bannir à ma (Red n’osa) nière de mimosa : Paysage d’Ourcq ocre sous ive d’écale ; Volcan. Roc : tarot célé du Père. Livres.
Silène bavard, replié sur sa nullité (nu à je) belge : ipséité banale. L’(eh, ça !) hydromel à ri, psaltérion. Errée Lorelei… Fi ! Marmelade déviré d’Aladine. D’or, Noël : crèche (l’an ici taverne gelée dès bol…) à santon givré, fi !, culé de l’âne vairon. Lapalisse élu, gnoses sans orgueil (écru, sale, sec). Saluts : angiome. T’es si crâneur !


Rue. Narcisse ! Témoignas-tu ! l’ascèse, là, sur ce lieu gros, nasses ongulées…
S’il a pal, noria vénale de Lucifer, vignot nasal (obsédée, le genre vaticinal), eh, Cercle, on rôde, nid à la dérive, Dèdale (M. . . !) ramifié ?
Le rôle erre, noir, et la spirale mord, y hache l’élan abêti : Espiègle (béjaune) Till : un as rusé.
Il perdra. Va bene.
Lis, servile repu d’électorat, cornac, Lovelace. De visu, oser ?
Coq cru, ô, Degas, y’a pas, ô mime, de rein à sonder : à marin nabab, murène risée.
Le trace en roc, ilote cornéen.
O, grog, ale d’élixir perdu, ô, feligrane! Eh, cité, fil bu ! ô ! l’anamnèse, lai d’arsenic, arrérage tué, pénétra ce sel-base de Vexin. Eh, pèlerin à (Je : devin inédit) urbanité radicale (elle s’en ira…), stérile, dodu. Espaces (été biné ? gnaule ?) verts.
Nomade, il rue, ocelot. Idiot-sic rafistolé : canon ! Leur cruel gibet te niera, têtard raté, pédicule d’aimé rejailli.
Soleil lie, fléau, partout ire (Métro, Mer, Ville…) tu déconnes. Été : bétel à brasero. Pavese versus Néandertal ! O, diserts noms ni à Livarot ni à Tir ! Amassez. N’obéir. Pâli, tu es ici : lis abécédaires, lis portulan : l’un te sert-il ? à ce défi rattrapa l’autre ? Vise-t-il auquel but rêvé tu perças ? Oh, arobe d’ellébore, Zarathoustra! L’ohcéan à mot (Toundra ? Sahel ?) à ri : Lob à nul si à ma jachère, terrain récusé, nervi, née brève l’haleine véloce de mes casse-moix à (Déni, ô !) décampé.
Lu, je diverge de ma flamme titubante : une telle (étal, ce noir édicule cela mal) ascèse drue tua, ha, l’As.
Oh, taper ! Tontes ! Oh, tillac, ô, fibule à rêve l’Énigme (d’idiot tu) rhétoricienne. Il, Oedipe, Nostradamus nocturne et, si né Guelfe, zébreur à Gibelin tué (pentothal ?), le faiseur d’ode protège. Ipéca… : lapsus.
Eject à bleu qu’aède berça sec. Un roc si bleu ! Tir. ital. : palindrome tôt dialectal. Oc? Oh, cep mort et né, mal essoré, hélé. Mon gag aplati gicle. Érudit rossé récit, ça freine, benoit, net. Ta tentative en air auquel bête, turc, califat se (nom d’Ali-Baba !) sévit, pure de – d’ac ? – submersion importune, crac, menace, vacilla, co-étreinte… Nos masses, elles dorment ? Etc… Axé ni à mort-né des bots. Rivez ! Les Etna de Serial-Guevara l’égarent. N’amorcer coulevrine. Valser. Réfuter. Oh, porc en exil (Orphée), miroir brisé du toc cabotin et né du Perec: Regret éternel. L’opiniâtre. L’annu-lable. Mec, Alger tua l’élan ici démission. Ru ostracisé, notarial, si peu qu’Alger, Viet-Nam (élu caméléon !), Israël, Biafra, bal à merde : celez, apôtre Luc à Jéruzalem, ah ce boxon! On a écopé, ha, le maximum Escale d’os, pare le rang inutile. Métromane ici gamelle, tu perdras. Ah, tu as rusé! Caïn ! Lied imité la vache (à ne pas estimer) (flic assermenté, rengagé) régit. Il évita, nerf à la bataille trompé. Hé, dorée, l’Égérie pelée rape, sénile, sa vérité nue du sérum : rumeur à la laine, gel, if, feutrine, val, lieu-crèche, ergot, pur, Bâtir ce lieu qu’Armada serve : if étêté, éborgnas-tu l’astre sédatif ? Oh, célérités ! Nef ! Folie ! Oh, tubez ! Le brio ne cessera, ce cap sera ta valise ; l’âge : ni sel-liard (sic) ni master-(sic)-coq, ni cédrats, ni la lune brève. Tercé, sénégalais, un soleil perdra ta bêtise héritée (Moi-Dieu, la vérole !) Déroba le Serbe glauque, pis, ancestral, hébreu (Galba et Septime-Sévère). Cesser, vidé et nié. Tétanos. Etna dès boustrophédon répudié. Boiser. Révèle l’avare mélo, s’il t’a béni, brutal tablier vil. Adios. Pilles, pâle rétine, le sel, l’acide mercanti. Feu que Judas rêve, civette imitable, tu as alerté, sort à blason, leur croc. Et nier et n’oser. Casse-t-il, ô, baiser vil ? à toi, nu désir brisé, décédé, trope percé, roc lu. Détrompe la. Morts : l’Ame, l’Élan abêti, revenu. Désire ce trépas rêvé : Ci va ! S’il porte, sépulcral, ce repentir, cet écrit ne perturbe le lucre : Haridelle, ta gabegie ne mord ni la plage ni l’écart.
Georges Perec
la Clôture et autres poèmes / 1980.

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Espèces d’espaces / Georges Perec

L’inhabitable : la mer dépotoir, les côtes hérissées de fils de fer barbelés, la terre pelée, la terre charnier, les monceaux de carcasses, les fleuves bourbiers, les villes nauséabondes

L’inhabitable : l’architecture du mépris et de la frime, la gloriole médiocre des tours et des buildings, les milliers de cagibis entassés les uns au-dessus des autres, l’esbroufe chiche des sièges sociaux

L’inhabitable : l’étriqué, l’irrespirable, le petit, le mesquin, le calculé au plus juste

L’inhabitable : le parqué, l’interdit, l’encagé, le verrouillé, les murs hérissés de tessons de bouteilles, les judas, les blindages

L’inhabitable : les bidonvilles, les villes bidons

L’hostile, le gris, l’anonyme, le laid, les couloirs du métro, les bains-douches, les hangars, les parkings, les centre de tri, les guichets, les chambres d’hôtel

les fabriques, les casernes, les prisons, les asiles, les hospices, les lycées, les cours d’assises, les cours d’école

l’espace parcimonieux de la propriété privée, les greniers aménagés, les superbes garçonnières, les coquets studios dans leur nid de verdure, les élégants pied-à-terre, les triples réceptions, les vastes séjours en plein ciel, vue imprenable, double exposition, arbres, poutres, caractère, luxueusement aménagé par décorateur, balcon, téléphone, soleil, dégagements, vraie cheminée, loggia, évier à deux bacs (inox), calme, jardinet privatif, affaire exceptionnelle

On est prié de dire son nom après dix heures du soir

L’aménagement :
39533/43Kam/J – 6 novembre 1943
Objet : collecte des plantes destinées à garnir les fours crématoires I et II du camp de concentration d’une bande de verdure.
Réf. : Conversation entre le SS-Obersturmbannführer Höss, Cdt du camp et le Sturmbannführer Bishoff.
Au SS-Sturmbannführer Ceasar, chef des entreprises agricoles du camp de concentration d’Auschwitz (Haute-Silésie).
Conformément à une ordonnance du SS-Obersturmbannführer Höss, commandant du camp, les fours crématoires I et II du camp de concentration seront pourvus d’une bande verte servant de limite naturelle au camp.
Voici la liste des plantes qui devront être prises dans nos réserves forestières :
200 arbres à feuilles de trois à cinq mètres de haut ; 100 rejetons d’arbres à feuilles de un mètre et demi à quatre mètres de haut ; enfin, 1000 arbustes de revêtement de un à deux mètres et demi de haut, le tout pris dans les réserves de nos pépinières.
Vous êtes prié de mettre à notre disposition ces provisions de plantes.
Le chef de la division centrale du bâtiment des Waffen SS et de la police à Auschwitz : signé : SS-Obersturmbannführer

(cité par David Rousset / le Pitre ne rit pas / 1948)

J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources :

Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serais né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le jour de ma naissance), le grenier de mon enfance empli de souvenirs intacts…

De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner ; il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête.

Mes espaces sont fragiles : le temps va les user, va les détruire : rien ne ressemblera plus à ce qui était, mes souvenirs me trahiront, l’oubli s’infiltrera dans ma mémoire, je regarderai sans les reconnaître quelques photos jaunies aux bords tout cassés. Il n’y aura plus écrit en lettres de porcelaine blanche collées en arc de cercle sur la glace du petit café de la rue Coquillière : « Ici, on consulte le Bottin » et « Casse-croûte à toute heure ».

L’espace fond comme le sable coule entre les doigts. Le temps l’emporte et ne m’en laisse que des lambeaux informes :

Ecrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose : arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes.
Georges Perec / Espèces d’espaces / 1974
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