« Sur les planchers du pont, sur les parvis du bateau, sur la mer, avec le parcours du soleil dans le ciel et celui du bateau, se dessine, se dessine et se détruit à la même lenteur, une écriture, illisible et déchirantes d’ombres, d’arêtes, de traits de lumière brisée reprise dans les angles, les triangles d’une géométrie fugitive qui s’écoule au gré de l’ombre des vagues de la mer. Pour ensuite, de nouveau, inlassablement, encore exister. »
Marguerite Duras / l’Amant de la Chine du Nord
l’Objet écosophique (…)
Parler de machine plutôt que de pulsion, de Flux plutôt que de libido, de Territoire existentiel plutôt que d’instances du moi et de transfert, d’Univers incorporels plutôt que de complexes inconscients et de sublimation, d’entités chaosmiques plutôt que de signifiant ; enchâsser circulairement des dimensions ontologiques plutôt que de découper le monde en infrastructure et superstructure n’est peut-être pas seulement qu’une question de vocabulaire ! Les instruments conceptuels ouvrent et ferment des champs de possible, catalysent des Univers de virtualité. Leurs retombées pragmatiques sont souvent imprévisibles, lointaines, différées. Qui peut savoir ce qui en sera repris par d’autres, pour d’autres usages, à quelles bifurcations ils pourront concourir !
L’activité de cartographie et de métamodélisation écosophique, où l’être devient l’objet ultime d’une hétérogénèse sous l’égide d’un nouveau paradigme esthétique, devrait dons se faire à la fois plus modeste et plus audacieuse que les productions conceptuelles auxquelles l’Université nous a accoutumé. Plus modeste car elle devra renoncer à toute prétention à la pérennité, à toute assise scientifique inamovible, et plus audacieuse pour être partie prise et partie prenante de l’extraordinaire course de vitesse qui se joue actuellement entre les mutations machiniques et leur « capitalisation » subjective. L’engagement dans des pratiques sociales, esthétiques et analytiques novatrices est ainsi corrélatif d’un franchissement du seuil d’intensité de l’imagination spéculative, émanant non seulement des théoriciens spécialisés, mais aussi des agencements d’énonciation confrontés à la transversalité chaosmique propre à la complexité des objets écosophiques. Et le dégagement d’options éthico-politiques relatives aussi bien aux aspects microscopiques de la psyché et du socius, qu’au destin global de la biosphère et de la mécanosphère, appelle désormais une remise en question permanente des fondements ontologiques des modes de valorisation existants dans tous les domaines.
Cette activité cartographique pourra s’incarner de multiples façons. Une préfiguration déformée nous en est fournie par la séance de psychanalyse ou de thérapie familiale, les réunions de l’analyse institutionnelle, les pratiques de réseau, les collectifs socio-professionnels ou de quartier… Le trait commun à toutes ces pratiques paraît être celui de l’expression verbale. Aujourd’hui la psyché, le couple, la famille, la vie du voisinage, l’école, le rapport au temps, à l’espace, à la vie animale, aux sons, aux formes plastiques : tout devrait être remis en position d’être parlé. Cependant, ce n’est pas à ce seul niveau d’expression verbale que s’en tiendra l’approche écosophique (ou schizoanalytique). La parole demeure sans doute un médium essentiel ; mais elle n’est pas le seul ; tout ce qui court-circuite les chaînes significationnelles, les postures, les traits de visagéité, les dispositions spatiales, les rythmes, les productions sémiotiques a-signifiantes (relatives par exemple aux échanges monétaires), les productions machiniques de signe pouvant être impliquées dans ce type d’agencement analytique. La parole elle-même, je ne saurais trop y insister, n’intervient ici que pour autant qu’elle est support de ritournelles existentielles.
La cartographie écosophique n’aura donc pas pour fin première de signifier et de communiquer mais de produire des agencements d’énonciation aptes à capter les points de singularité d’une situation. Dans cette perspective, des réunions à caractère politique ou culturel auront vocation à devenir analytique et, inversement, le travail psychanalytique sera appelé à prendre pied dans de multiples registres micropolitiques. La rupture de sens, le dissensus, au même titre que le symptôme pour le freudisme, deviennent alors une matière première privilégiée. Les « problèmes personnels » devront pouvoir faire irruption sur la scène privée ou publique de l’énonciation écosophique. A cet égard, il est frappant de constater combien le mouvement écologiste français, dans ses diverses composantes, s’est révélé incapable, jusqu’à présent, de faire vivre des instances de base. Il s’est tout entier consacré à un discours d’ordre environnemental ou politique. Si vous interpellez les écologistes sur ce qu’ils comptent faire pour aider les clochards de leur quartier, ils vous répondent généralement que ce n’est pas de leur ressort. Si vous leur demandez comment ils pensent sortir de leurs pratiques groupusculaires et d’un certain dogmatisme, nombre d’entre eux reconnaissent le bien-fondé de la question, mais sont bien embarrassés pour y apporter des solutions ! Alors qu’à la vérité, le problème aujourd’hui n’est plus, pour eux, de se positionner à égale distance de la gauche et la droite, mais de contribuer à réinventer une polarité progressiste, de refonder la politique sur d’autres bases, de réarticuler transversalement le public et le privé, le social, l’environnemental et le mental. Pour aller dans ce sens, de nouveaux types d’instances de concertation, d’analyse, d’organisation devront être expérimentés ; peut-être d’abord à petite échelle et plus largement ensuite. Si le mouvement écologiste, qui se présente en France aujourd’hui sous un jour si prometteur, ne s’attelle pas à cette tâche de recomposition d’instances militante (dans un sens tout à fait nouveau, c’est-à-dire d’agencements collectifs de subjectivation) alors à n’en pas douter, il perdra le capital de confiance dont il se trouve investi, les aspects techniques et associatifs de l’écologie étant récupérés par les partis traditionnels, le pouvoir d’Etat et l’éco-business. Le mouvement écologique devrait donc, à mon sens, se préoccuper en priorité de sa propre écologie sociale et mentale.
En France, il était de tradition que certains chefs de file intellectuels soient investis d’une mission de guide de l’opinion. Mais cette période paraît heureusement révolue. Après avoir connu le règne des intellectuels de la transcendance – les prophètes de l’existentialisme, les « organiques » (au sens de Gramsci) de la grande époque militante, puis, plus près de nous, les prêcheurs de la « génération morale » – peut-être en viendrons-nous à prendre la mesure d’une immanence de l’intellectualité collective, celle qui compénètre le monde des enseignants, celui des travailleurs sociaux, des milieux techniques de toutes sortes. Trop souvent, la promotion par les médias et les maisons d’édition d’intellectuels guides a eu pour effet d’inhiber l’inventivité des Agencements collectifs d’intellectualité, qui ne bénéficient en rien d’un tel système de représentativité. La créativité intellectuelle et artistique, comme les nouvelles pratiques sociales, ont à conquérir une affirmation démocratique qui préserve leur spécificité et leur droit à la singularité. Cela étant, les intellectuels et les artistes n’ont de leçon à donner à personne. Pour reprendre une image que j’ai avancée il y a longtemps, ils confectionnent des boîtes à outils composées de concepts, de percepts et d’affects, dont divers publics feront usage à leurs convenance. Quant à morale, il faut admettre qu’il n’existe pas de pédagogie des valeurs. Les Univers du beau, du vrai et du bien sont inséparables de pratiques d’expression territorialisées. Les valeurs ne prennent de portée d’apparence universelle que dans la mesure où elles sont portées par des territoires de pratique, d’expérience, de puissance intensive qui les transversalisent. C’est parce que les valeurs ne sont pas fixées à un ciel d’Idées transcendantes qu’elles peuvent aussi bien imploser, s’arrimer à des stases chaosmiques catastrophiques. Le Pen est devenu un objet prévalent de la libido collective – pour l’élire ou pour le rejeter – du fait de son habileté à occuper la scène des médias mais aussi principalement en raison de l’affaissement des Territoires existentiels de la subjectivité de ce qu’on appelle la gauche, de la perte progressive de ses valeurs hétérogénétiques relatives à l’internationalisme, à l’antiracisme, à la solidarité, à des pratiques sociales innovatrices… Quoi qu’il en soit, les intellectuels ne devraient plus être sollicités de s’ériger en maîtres à penser ou en donneurs de leçon de morale, mais à travailler, fût-ce dans la plus extrême solitude, à la mise en circulation d’instruments de transversalité.
Les cartographies artistiques ont toujours été un élément essentiel de la charpente de toute société. Mais depuis leur mise en œuvre par des corporations spécialisées, elles ont pu apparaître comme un à-côté, un supplément d’âme, une fragile superstructure, dont on annonce régulièrement la mort. Et pourtant, des grottes de Lascaux à Soho en passant par l’éclosion des cathédrales, elles n’ont cessé d’être un enjeu vital pour la cristallisation des subjectivités individuelles et collectives.
Charpenté dans le socius, l’art, pourtant, ne se soutient que de lui-même. C’est que chaque œuvre produite possède une double finalité : s’insérer dans un réseau social qui se l’appropriera ou le rejettera et célébrer, une fois encore, l’Univers de l’art en tant, précisément, qu’il est toujours menacé de s’effondrer.
C’est sa fonction de rupture avec les formes et significations qui ont cours trivialement dans le champ social, qui lui confère cette pérennité à éclipse. L’artiste, et plus généralement la perception esthétique, détachent, déterritorialisent un segment du réel de façon à lui faire jouer le rôle d’un énonciateur partiel. L’art confère une fonction de sens et d’altérité à un sous-ensemble du monde perçu. Cette prise parole quasi animiste de l’œuvre a pour conséquence de remanier la subjectivité et de l’artiste et de son « consommateur ». Il s’agit, en somme, de raréfier une énonciation qui n’a que trop tendance à se noyer dans une sérialité identificatoire qui l’infantilise et l’annihile. L’œuvre d’art, pour ceux qui en ont l’usage, est une entreprise de décadrage, de rupture de sens, de prolifération baroque ou d’appauvrissement extrême, qui entraîne le sujet vers une recréation et une réinvention de lui-même. Sur elle, un nouvel étayage existentiel oscillera selon un double registre de retérritorialisation (fonction de ritournelle) et de resingularisation. L’événement de sa rencontre peut dater irréversiblement le cours d’une existence et générer des champs de possible « loin des équilibres » de la quotidienneté.
Vues sous l’angle de cette fonction existentielle – c’est-à-dire en rupture de signification et de dénotation – les catégorisations esthétiques ordinaires perdent une grande part de leur pertinence. Peu importent la référence à la « figuration libre », « l’abstraction » ou le « conceptualisme » ! L’important est de savoir si une œuvre concourt effectivement à une production mutante d’énonciation. La focale de l’activité artistique demeure toujours une plus-value de subjectivité ou, en d’autres termes, la mise à jour d’une néguentropie au sein de la banalité de l’environnement – la consistance de la subjectivité ne se maintient qu’en se renouvelant par le biais d’une resingularisation minimale, individuelle ou collective.
L’essor de la consommation artistique, auquel on a assisté ces dernières années, devrait être mis, cependant, en relation avec l’uniformisation croissante de la vie des individus dans un contexte urbain. Il faut souligner que la fonction quasi vitaminique de cette consommation artistique n’est pas univoque. Elle peut aller dans une direction parallèle à cette uniformisation, comme elle peut jouer un rôle d’opérateur de bifurcation de la subjectivité (cette ambivalence est particulièrement sensible avec la portée de la culture rock). C’est à ce dilemme que se heurte chaque artiste : aller dans le « sens du vent », comme l’ont préconisé, par exemple, la Transavantgarde et les apôtres du postmodernisme, ou bien œuvrer au renouvellement de pratiques esthétiques prises en relais par d’autres segments innovateurs du Socius, au risque de rencontrer l’incompréhension et l’isolement de la part du grand nombre.
Certes, il n’est nullement évident de prétendre faire tenir ensemble la singularité de la création et des mutations sociales potentielles. Et il faut bien admettre que le Socius contemporain ne se prête guère à l’expérimentation de cette sorte de transversalité esthétique et éthico-politique. Il n’en demeure pas moins que l’immense crise qui balaie la planète, le chômage chronique, les dévastations écologiques, le dérèflement des modes de valorisation, uniquement fondé sur le profit ou sur une assistance étatique, ouvrent le champ à positionnement différent des composantes esthétiques. Il ne s’agit pas seulement ici de meubler le temps libre des chômeurs et des « émarginés » dans les maisons de la culture ! En fait c’est la production même des sciences, des techniques et des rapports sociaux qui sera amenée à dériver vers des paradigmes esthétiques. Qu’il me suffise ici de renvoyer au dernier livre d’Ilya Prigogine et d’Isabelle Stengers où ils évoquent la nécessité d’introduire en physique un « élément narratif », indispensable à une véritable conception de l’évolution (1).
Nos sociétés sont aujourd’hui le dos au mur et elles devront, pour leur survie, développer toujours davantage la recherche, l’innovation et la création. Autant de dimensions qui impliquent une prise en compte des techniques de rupture et de suture proprement esthétiques. Quelque chose se détache et se met à travailler à son propre compte tout autant qu’au vôtre si vous êtes en mesure de vous « agglomérer » à un tel processus. Une telle remise en question concerne tous les domaines institutionnels, par exemple l’école. Comment faire vivre une classe scolaire comme une œuvre d’art ? Quelles ont les voies possibles de sa singularisation, source de « prise d’existence » des enfants qui la composent (2). Et dans le registre de ce qu’autrefois j’ai nommé des « révolutions moléculaires », le tiers-monde recèle des trésors qui mériteraient d’être explorés (3).
Un rejet systématique de la subjectivité, au nom d’une mythique objectivité scientifique, continue de régner dans l’Université. A la belle époque du structuralisme, le sujet s’est trouvé méthodiquement expulsé de ses matières d’expression multiples et hétérogènes. Il est temps de réexaminer ce qu’il en est des productions machiniques d’image, de signe d’intelligence artificielle, etc. comme nouveau matériau de la subjectivité. Au Moyen Age, l’art et les techniques avaient trouvé refuge dans les couvents qui étaient parvenus à subsister. Aujourd’hui, ce sont peut-être les artistes qui constituent les ultimes lignes de repli de questions existentielles primordiales. Comment aménager de nouveaux champs de possible ? Comment agencer les sons et les formes de telle sorte que la subjectivité qui leur est adjacente reste en mouvement, c’est-à-dire réellement en vie ?
La subjectivité contemporaine n’a pas vocation de vivre indéfiniment sous le régime du repli sur soi, de l’infantilisation mass médiatique, de la méconnaissance de la différence et de l’altérité dans le domaine humain autant que dans le registre cosmique. Ses modes de subjectivation ne sortiront de leur « encerclement » homogénétique que si des objectifs créateurs paraissent à leur portée. C’est de la finalité de l’ensemble des activités humaines dont il s’agit ici. Au-delà des revendications matérielles et politiques émerge l’aspiration à une réappropriation individuelle et collective de la prduction de subjectivité. Ainsi l’hétérogénèse ontologique des valeurs est-elle en passe de devenir le nœud des enjeux politiques qui manquent aujourd’hui le local, la relation immédiate, l’environnement, la reconstitution du tissu social et la portée existentielle de l’art… Et au terme d’une lente recomposition des agencements de subjectivation, les explorations chaosmiques d’une écosophie, articulant entre elles les écologies scientifique, politique, environnementale et mentale, devraient pouvoir prétendre se substituer aux vieilles idéologies qui sectorisaient de façon abusive le social, le privé et le civil, et qui étaient foncièrement incapables d’établir des jonctions transversales entre le politique, l’éthique et l’esthétique.
Qu’il soit cependant clair que nous ne préconisons ici, en aucune façon, une esthétisation du Socius, car après tout, la promotion d’un nouveau paradigme esthétique est appelée à bouleverser tout autant les formes d’art actuelles que celles de la vie sociale ! Je tends la main vers le futur. Selon que j’estimerai que tout est joué d’avance ou que tout est à reprendre, que le monde peut être reconstruit à partir d’autres Univers de valeur, que d’autres Territoires existentiels doivent être construits à cette fin, ma démarche sera empreinte d’une assurance mécanique ou d’une incertitude créatrice. Les grandes épreuves que traversent la planète, tel l’étouffement de son atmosphère, impliquent un changement de production, de mode de vie et d’axes de valeur. La poussée démographique, qui va faire, en quelques décennies, se multiplier par trois la population de l’Amérique latine et par cinq celle de l’Afrique (4), ne procède pas d’une inexorable malédiction biologique. Des facteurs économiques, c’est-à-dire de pouvoir et, en dernier ressorts, subjectifs, des facteurs culturels, sociaux, mass médiatiques en constituent la clé. L’avenir du tiers-monde repose d’abord sur sa capacité à ressaisir ses propres processus de subjectivation dans le contexte d’un tissu social en voie de désertification. (Au Brésil, par exemple, on voit coexister un capitalisme de Far West, une violence sauvage des gangs et de la police, avec d’intéressantes tentatives de recomposition des pratiques sociales et urbanistiques dans la mouvance du Parti des Travailleurs.)
Dans les brumes et les miasmes qui obscurcissent notre fin de millénaire, la question de la subjectivité revient désormais comme un leitmotiv. Pas plus que l’air et l’eau elle n’est une donnée naturelle. Comment la produire, la capter, l’enrichir, la réinventer en permanence de façon à la rendre compatible avec des Univers de valeurs mutants ? Comment travailler à sa libération, c’est-à-dire à sa re-singularisation ? La psychanalyse, l’analyse institutionnelle, le film, la littérature, la poésie, des pédagogies innovantes, des urbanismes et des architectures, créateurs… toutes les disciplines auront à conjoindre leur créativité pour conjurer les épreuves de barbarie, d’implosion mentale, de spasme chaosmique, qui se profilent à l’horizon et pour les transformer en richesses et en jouissances imprévisibles, dont les promesses, au demeurant, sont tout aussi tangibles.
Félix Guattari
Chaosmose / 1992
A lire également sur le Silence qui parle :
Cartographier l’inconscient / Manola Antonioli
Arpenter la maison du monde / Manola Atonioli et Anne Sauvagnargues
et Chimères n°77, Chaosmose 1, une lecture collective
1 « Pour les hommes d’aujourd’hui, le « Big Bang » et l’évolution de l’Univers font partie du monde au même titre que hier, les mythes d’origine », dans Entre le temps et l’éternité, Fayard, 1988, p.65.
2 Dans la ligne de la Pédagogie institutionnelle, voir, parmi bien d’autres ouvrages, celui de René Laffitte : Une journée dans une classe coopérative : le désir retrouvé, Syros, 1985.
3 Sur les réseaux de solidarité subsistant parmi les « vaincus » de la modernité dans le tiers-monde : Serge Latouche, la Planète des naufragés. Essai sur l’après-développement. La Découverte, 1991.
4 Jacques Vallin (de l’INED, Transversales Science/Culture, 29, rue Marsoulan – 75012 Paris, n°9 de juin 1991. La population mondiale, la population française ; la Découverte, Paris, 1991.