Archive pour la Catégorie 'Dehors'

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«Contre-courant»: le débat Alain Badiou-Kristin Ross / Mediapart

Pour cette nouvelle édition de « Contre-courant », Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent aujourd’hui Kristin Ross, professeure de littérature comparée à l’université de New York. Elle vient de publier L’Imaginaire de la Commune (aux éditions La Fabrique). Il s’agit d’un essai sur les mots, les expériences, les objectifs des communards, leurs réalisations et ce qu’il en reste aujourd’hui, dans les nouvelles formes de protestation contre l’organisation centralisée de l’État. « Le monde des communards nous est en réalité bien plus proche que le monde de nos parents », écrit dans sa préface Kristin Ross. « Cet événement commence à se libérer des grands récits historiographiques », explique-t-elle dans ce débat.

Kristin Ross a également publié en français Rouler plus vite, laver plus blanc. Modernisation de la France et décolonisation au tournant des années soixante (Flammarion, 2006), Mai-68 et ses vies ultérieures (rééd. Agone, 2011), Rimbaud, la Commune de Paris et l’invention de l’histoire spatiale (Prairies ordinaires, 2013). Elle a également contribué à Démocratie, dans quel état ? (La Fabrique, 2009).

Au menu de ce débat : ce que les 72 jours de la Commune ont changé à l’imaginaire de la gauche. Kristin Ross explique comment l’idée de ce livre lui est venue en 2011 en examinant les nouveaux mouvements sociaux nés de la crise financière, tel Occupy, ou plus tard l’occupation du parc Gezi à Istanbul.

Pour retrouver les précédents débats d’Alain Badiou et Aude Lancelin, cliquez ici

http://www.dailymotion.com/video/x2jnfs6

Vivre avec la folie / Olivier Apprill / Édito de la revue Chimères n°84 : Avec Jean Oury

« Refaire le club thérapeutique, tout le temps. » Cette petite phrase de Jean Oury, extraite d’un dialogue avec Danielle Sivadon en 2004 (1), aurait pu être prononcée au printemps dernier comme il y a cinquante ans. Elle exprime une constance mais aussi une exigence : donner du pouvoir aux malades, créer de la responsabilité, du mouvement, du possible. C’est à ces tâches essentielles que le fondateur de la clinique psychiatrique de La Borde se consacrait encore quelques jours avant sa mort, le 15 mai dernier, à l’âge de 90 ans.
Rendre hommage à celui que ses pairs considèrent comme l’un des meilleurs connaisseurs de la psychose, c’est d’abord prendre la mesure de cette passion médicale (2) qui voit en chaque individu, plus ou moins fou, un sujet à part entière. C’est surtout honorer un engagement au jour le jour, une disponibilité, une présence confondue avec l’accueil permanent de l’autre.
Jean Oury n’a jamais cessé de l’affirmer : dans l’abord de la folie, le plus petit détail, un simple geste ou un sourire peuvent avoir une valeur inestimable. Ce souci de l’ambiance, ces paroles qui soignent, cet humour, cette bienveillance, ces moments féconds au cours desquels une existence parfois bifurque constituent l’arrière-fond sensible dont ce numéro de Chimères se veut l’écho, nourri d’expériences, de témoignages et de récits souvent placés sous le signe d’une « vraie rencontre ». Une sorte de constellation affective où les voix de plusieurs générations de patients, de « psychistes », d’artistes, d’amis proches ou de compagnons de route se mêlent pour composer un portrait multiple, polyphonique, de l’homme qui a tracé « son chemin en marchant » et su s’adresser, avec une qualité de parole incomparable, à ce qu’il y a de plus singulier en chacun.
En soutenant l’hypothèse que l’hôpital peut devenir un instrument thérapeutique et que la folie est aussi création, Jean Oury abroge toutes les formes de ségrégation et tout réductionnisme de la maladie mentale. Autant de révolutions partagées au long de son parcours commun avec son ami Félix Guattari : la machine bicéphale Oury-Félix occupe une place privilégiée dans ce numéro de Chimères. Un agencement foisonnant, tour à tour créateur et conflictuel, qui constitue le caractère le plus visible de cette amitié – terme sans doute à entendre ici dans le sens d’une « condition pour l’exercice de la pensée » (3). Pensée en extension chez l’un, locale et intensive chez l’autre, dont la complémentarité aura permis d’instituer un milieu et un lieu « qui n’en a jamais fini de se construire» (4).
Ce lieu de soin, bien réel et pourtant toujours à venir, Jean Oury en a lui-même élaboré la formule logique, la topique, dans son concept princeps de « collectif ». Réussir à déchiffrer ce qui se passe dans la vie quotidienne, sur le terrain, au travail, entre les gens, afin qu’une organisation d’ensemble puisse tenir compte du désir inconscient, est au principe même d’une « psychiatrie concrète » (autre nom de la psychothérapie institutionnelle) pour laquelle le médecin directeur de La Borde a oeuvré sans relâche.
Tel est peut-être l’un des legs les plus manifestes de Jean Oury aux pensées qui n’ont pas renoncé à transformer l’état des choses. Un legs clinique, philosophique, politique, poétique, éthique, dont la « valeur humaine » imprègne toutes les pages qui suivent. Accueillir, soigner, penser, vivre avec la folie : la contingence, une vie…
Olivier Apprill
Vivre avec la folie / 2015
Édito du n°84 de la revue Chimères : Avec Jean Oury

Numéro dirigé par Olivier Apprill et Jean-Claude Polack

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Nous vous informerons bientôt des initiatives de présentation de ce numéro.

Se procurer la revue, s’abonner

4 CH 84

1 Jean Oury et Danielle Sivadon, « Constellations », Chimères n° 79.
2 « La fonction du médecin, l’exercice de la médecine ont toujours été vécus par Jean Oury comme passion, passion du réel, passion éthique », écrit Pierre Couturier dans un numéro spécial des Nouvelles Labordiennes (été 2014).
3 Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Minuit, 1991.
4 Éditorial de Jean Oury dans les Nouvelles Labordiennes n° 496, 2013.

Voire / Maël Guesdon

Voire est un premier livre.

Il y a un récit, un genre de, mais très resserré dans ses lacunes.

On traverse des matières, des manières de dire, on y marche, on y meurt.

La phrase de Maël Guesdon semble, dans son extrême sobriété, appeler de la vie sur les objets qui la répercutent avant qu’elle ne puisse prendre son essor.

Extrait

Elle, interdite. Pour ceux du présent où s’ouvre en péril.
Il regarde dehors puis retourne au miroir. Elle le voit
alors en elle sans corps.

De nouveau plus sombre et flou, d’un fond uni de loin,
l’image de sa main passe devant le champ de masses rouges et beiges.

Vu de la meurtrière, le pas de porte est désert.

Maël Guesdon
Voire / 2015

Maël Guesdon est né en 1983, à Paris. Il est actuellement doctorant au sein du Centre de Recherche sur les Arts et le Langage, à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il a publié dans de nombreuses revues.

voire_mael_guesdon

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