18 juin.
Nanaqui, je voudrais revivre mille fois ce moment, et toutes les heures de cette soirée. Je veux sentir encore cette violence et votre douceur, vos menaces, votre despotisme spirituel… toutes les craintes que vous m’inspirez, et les joies si aiguës. Craintes parce que vous attendez tant de moi… l’éternité, l’éternel… Dieu… ces mots… Toutes ces questions que vous m’avez posées. Je répondrai doucement à vos questions. Si j’ai semblé me dérober c’est uniquement parce qu’il y avait trop à dire. Je sens la vie toujours en cycle un long enchaînement, un cercle, et je ne peux pas détacher un fragment parce qu’il me semble qu’un fragment n’a pas de sens. Mais tout semble se résoudre, se fondre dans l’étreinte, dans la confiance de l’instinct, dans la chaleur et la fusion des corps. Je crois entièrement à ce que nous sentons en face l’un de l’autre, je crois à ce moment où nous avons perdu toute notion de la réalité et de la séparation et de la division entre les êtres. Quand les livres sont tombés, j’ai senti un allégement. Après cela, tout est devenu simple… simple et grand et doux. Le toi qui fait presque mal tellement il lie… le toi et tout ce que tu m’as dit, j’oublie les mots, j’entends la tendresse et je me souviens que tu as été heureux. Tout le reste ne sont que torture de nos esprits, les fantômes que nous créons… parce que pour nous l’amour a des répercussions immenses. Il doit créer, il a un sens en profondeur, il contient et dirige tout. Pour nous il a cette importance, d’être mêlé, lié, avec tous les élans et les aspirations… Il a trop d’importance pour nous. Nous le confondons avec la religion, avec la magie.
Pourquoi, avant de nous asseoir au café as-tu cru que je m’éloignais de toi simplement parce que j’étais légère, joyeuse, souriante un instant? N’accepteras-tu jamais ces mouvements, ces flottements d’algue? Nanaqui, il faut que tu croies à l’axe de ma vie parce que l’expansion de moi est immense, trompeuse, mais ce n’est que les contours… Je voudrais que tu lises mon journal d’enfant pour que tu voies combien j’ai été fidèle à certaines valeurs. Je crois reconnaître toujours les valeurs réelles… par exemple quand je t’ai distingué comme un être royal dans un domaine qui a hanté toute ma vie. Nanaqui, ce soir je ne veux pas remuer d’idées, je voudrais ta présence. Est-ce qu’il t’arrive ainsi de choisir un moment précieux (notre étreinte sur les quais) et de t’y accrocher, de fermer les yeux, de le revivre, fixement, comme dans une transe où je ne sens plus la vie présente, rien, rien que ce moment ? Et après, la nuit, la succession de tes gestes, et de tes mots, de la fièvre, de l’inquiétude, un besoin de te revoir, une grande impatience.
Anaïs Nin
Journal inédit et non expurgé des années 1932-1934
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« L’homme est malade parce qu’il est mal construit. Il faut se décider à le mettre à nu pour lui gratter cet animalcule qui le démange mortellement, dieu, et avec dieu ses organes, oui, ses organes, tous ses organes… car liez-moi si vous le voulez, mais il n’y a rien de plus inutile qu’un organe. Lorsque vous lui aurez fait un corps sans organes, alors vous l’aurez délivré de tous les automatismes et rendu à sa véritable et immortelle liberté. Alors, vous lui réapprendrez à danser à l’envers comme dans le délire des bals musette et cet envers sera son véritable endroit. » Antonin Artaud
Le corps sans organes s’oppose moins aux organes qu’à cette organisation des organes qu’on appelle organisme. C’est un corps intense, intensif. Il est parcouru d’une onde qui trace des niveaux et des seuils d’après les variations de son amplitude. Le corps n’a donc pas d’organes, mais des seuils ou des niveaux. Si bien que la sensation n’est pas qualitative et qualifiée, elle n’a qu’une réalité intensive qui ne détermine plus en elle des données représentatives, mais des variations allotropiques. La sensation est vibration. On sait que l’œuf présente justement cet état du corps « avant » la représentation organique : des axes et des vecteurs, des gradients, des zones, des mouvements cinématiques et des tendances dynamiques, par rapport auxquels les formes sont contingentes ou accessoires. Toute une vie non organique, car l’organisme n’est pas la vie, il l’emprisonne. Le corps est entièrement vivant, et pourtant non organique. Aussi la sensation, quand elle atteint le corps à travers l’organisme, prend-elle une allure excessive et spasmodique, elle rompt les bornes de l’activité organique. En pleine chair, elle est directement portée sur l’onde nerveuse ou l’émotion vitale. On peut croire que Bacon rencontre Artaud sur beaucoup de points : la Figure, c’est précisément le corps sans organes (défaire l’organisme au profit du corps, le visage au profit de la tête) ; le corps sans organes est chair et nerf ; une onde le parcourt qui trace en lui des niveaux ; la sensation est comme la rencontre de l’onde avec des Forces agissant sur le corps, « athlétisme affectif », cri-souffle ; quand elle est ainsi rapportée au corps, la sensation cesse d’être représentative, elle devient réelle ; et la cruauté sera de moins en moins liée à la représentation de quelque chose d’horrible, elle sera seulement l’action des forces sur le corps, ou la sensation (le contraire du sensationnel). Contrairement à une peinture misérabiliste qui peint des bouts d’organes, Bacon n’a pas cessé de peindre des corps sans organes, le fait intensif du corps. Les parties nettoyées ou brossées, chez Bacon, sont des parties d’organisme neutralisées, rendues à leur état de zones ou de niveaux : « le visage humain n’a pas encore trouvé sa face… »(…) Il y a dans la vie beaucoup d’approches ambiguës du corps sans organes (l’alcool, la drogue, la schizophrénie, le sadomasochisme, etc.). Mais la réalité vivante de ce corps, peut-on la nommer « hystérie », et en quel sens ? Une onde d’amplitude variable parcourt le corps sans organes ; elle y trace des zones et des niveaux suivant les variations de son amplitude. A la rencontre de l’onde à tel niveau et de forces extérieures, une sensation apparaît. Un organe sera donc déterminé par cette rencontre, mais un organe provisoire, qui ne dure que ce que durent le passage de l’onde et l’action de la force, et qui se déplacera pour se poser ailleurs. « Les organes perdent toute constance, qu’il s’agisse de leur emplacement ou de leur fonction… des organes sexuels apparaissent un peu partout… des anus jaillissent, s’ouvrent pour déféquer puis se referment… l’organisme tout entier change de texture et de couleur, variations allotropiques réglées au dixième de seconde… » (Burroughs, le Festin nu, éd. Gallimard, p.21.). En effet, le corps sans organes ne manque pas d’organes, il manque seulement d’organisme, c’est-à-dire de cette organisation des organes. Le corps sans organes se définit donc par un organe indéterminé, tandis que l’organisme se définit par des organes déterminés : « au lieu d’une bouche et d’un anus qui risquent tous deux de se détraquer, pourquoi n’aurait-on pas un seul orifice polyvalent pour l’alimentation et la défécation ? On pourrait murer la bouche et le nez combler l’estomac et creuser un trou d’aération directement dans les poumons – ce qui aurait dû être fait dès l’origine » (Burroughs, p.146). Mais comment peut-on dire qu’il s’agit d’un orifice polyvalent ou d’un organe indéterminé ? N’y a-il pas une bouche et un anus très distincts, avec nécessité d’un passage ou d’un temps pour aller de l’un à l’autre ? Même dans la viande, n’y a-t-il pas une bouche très distincte, qu’on reconnaît à ses dents, et qui ne se confond pas avec d’autres organes ? Voilà ce qu’il faut comprendre : l’onde parcourt le corps ; à tel niveau un organe se déterminera, suivant la force rencontrée ; et cet organe changera, si la force elle-même change, ou si l’on passe à un autre niveau. Bref, le corps sans organes ne se définit pas par l’absence d’organes, il ne se définit pas seulement par l’existence d’un organe indéterminé, il se définit enfin par la présence temporaire et provisoire des organes déterminés. (…) On voit dès lors en quoi toute sensation implique une différence de niveau (d’ordre, de domaine), et passe d’un niveau à un autre. Même l’unité phénoménologique n’en rendait pas compte. Mais le corps sans organes en rend compte, si l’on observe la série complète : sans organes – à organe indéterminé polyvalent – à organes temporaires et transitoires. Ce qui est bouche à tel niveau devient anus à tel autre niveau sous l’action d’autres forces. Or cette série complète, c’est la réalité hystérique du corps. Si l’on se rapporte au « tableau » de l’hystérie tel qu’il se forme au XIXe siècle, dans la psychiatrie et ailleurs, on trouve un certain nombre de caractères qui ne cessent pas d’animer les corps de Bacon. Et d’abord les célèbres contractures et paralysies, les hyperesthésies ou les anesthésies, associées ou alternantes, tantôt fixes et tantôt migrantes, suivant le passage de l’onde nerveuse, suivant les zones qu’elle investit ou dont elle se retire. Ensuite les phénomènes de précipitation et de devancement, et au contraire de retard (hystérèsis), d’après-coup, suivant les oscillations de l’onde devançante ou retardée. Ensuite, le caractère transitoire de la détermination d’organe suivant les forces qui s’exercent. Ensuite encore, l’action directe de ces forces sur le système nerveux, comme si l’hystérique était un somnambule à l’état de veille, un « Vigilambule ». Enfin un sentiment très spécial de l’intérieur du corps, puisque le corps est précisément senti sous l’organisme, des organes transitoires sont précisément sentis sous l’organisation des organes fixes. Bien plus, ce corps sans organes et ces organes transitoires seront eux mêmes vus, dans des phénomènes « d’autoscopie » interne ou externe : ce n’est plus ma tête, mais je me sens dans une tête, je vois et je me vois dans une tête ; ou bien je ne me vois pas dans le miroir, mais je me sens dans le corps que je vois et je me vois dans ce corps nu quand je suis habillé… etc. Y a-t-il une psychose au monde qui ne comporte cette station hystérique ? « Une sorte de station incompréhensible et toute droite au milieu de tout dans l’esprit… » (Artaud, le Pèse-nerfs). Le tableau commun des Personnages de Beckett et des Figures de Bacon, une même Irlande : le rond, l’isolant, le Dépeupleur, la série des contractures et paralysies dans le rond ; la petite promenade du Vigilambule ; la présence du Témoin, qui sent, qui voit et qui parle encore ; la manière dont le corps s’échappe, c’est-à-dire échappe à l’organisme… Il s’échappe par la bouche ouverte en O, par l’anus ou par le ventre, ou par la gorge, ou par le rond du lavabo, ou par la pointe du parapluie. Présence d’un corps sans organes sous l’organisme, présence des organes transitoires sous la représentation organique. Habillée, la Figure de Bacon se voit nue dans le miroir ou sur la toile. Les contractures et les hyperesthésies sont souvent marquées de zones nettoyées, chiffonnées, et les anesthésies, les paralysies, de zones manquantes (comme dans un triptyque très détaillé de 1972). Et surtout, nous verrons que toute la « manière » de Bacon se passe en un avant-coup et un après-coup : ce qui se passe avant que le tableau ne soit commencé, mais aussi ce qui se passe après-coup, hystérèsis qui va chaque fois rompre le travail, interrompre le cours figuratif, et pourtant redonner par-après…
Gilles Deleuze
Francis Bacon, logique de la sensation / 1981
voir aussi : l’Anti-Oedipe en question
LE CONSEIL DE LA PAIX, les journaux, la radio, la circulation,
tout ça n’est qu’une façade,
il y a des livres, des systèmes, des pièces, des poèmes, des philosophies,
les choses sont ça et pas ça,
voilà ce que l’on remarque dans ça,
les grands noms passent,
mais celui qui avait quelque chose à dire comme Nietzsche l’a bramé,
il n’a pas construit un système,
c’est beau de dire il y a ça et ça, et puis après ça ne dépasse pas le papier imprimé
les choses ne sont ni ça ni ça, elles ne sont ni ça ni pas ça,
et la merde,
et boucle-moi ça.
Je ne veux plus savoir ce qui est ou n’est pas.
Je veux vivre.
C’est tout.
Car pendant que cette mascarade a lieu,
poème, système, discours, etc.,
là par-dessous la conscience travaille,
elle avance,
et ceux qui la mènent ne pensent pas,
ils trouent,
ils font plus que d’évider un système,
de dévider des aperçus,
de lever des propositeux, des noteux, de délabyrinther des pseu, pseu,
peut ou peut être pute pute,
de faire avancer des i de eux
universaux ou principaux
comme on noue de petits rideaux,
ils ne se livrent pas au cérébreux
comme Kant ou con Spinozeux,
ils n’entrent pas dans le menteux,
ils ne croient pas qu’il y ait un menteux où tout se réfère et se liquide,
ils ne croient pas que les choses soient un vide traversé d’idées animeuses,
comme on dit esprits animaux quand l’esprit décafalte ses boeufs,
se sépare en 3000 bestieux,
ils ne croient pas que l’intelligible soit un monde ou un zoo
et qu’il y ait un intelligibleux,
ils ne se soulèvent pas de leur corps
pour entrer dans la conscience,
ils ne s’élèvent pas en esprit au-dessus de ce monde affreux,
sachant qu’ils y perdraient le meilleur d’eux-mêmes,
leur corps,
qui n’est pas où l’esprit se meut,
et qu’est-ce que l’esprit sans le corps ?
De la lavette de foutre mort.
VOUS VOUS CROYEZ SEUL
ce n’est pas vrai
vous êtes une multitude
vous vous croyez votre corps
il est un autre,
vous vous croyez le maître de votre corps
non
il appartient à d’autres,
à un autre,
à l’autre,
cet autre,
qui était la tarentule de Platon,
Platon, ce sinistre peaussier d’étrons,
sinistre, sinistre peaussier, tanneur,
râpeur, sarcleur,
limeur, lipeur,
laupeur, manque à gagner,
manque à payer, à souffrir et à expier,
(c’est ainsi que les peaussiers travaillent, comme d’ailleurs tous les métiers)
lapeur,
étrons, résidus formels d’excréments
qui veut dire que Platon, comme bien d’autres, mais plus que d’autres, a travaillé sur des résidus et sur des restes, un vieux vestiaire juif, une solennelle et gothique jade (…) chrétienne, etc., etc.
ET MAINTENANT JE VAIS DIRE UNE CHOSE qui va peut-être stupéfier bien des gens.
Je suis l’ennemi
du théâtre.
Je l’ai toujours été.
Autant j’aime le théâtre
autant je suis, pour cette raison-là, son ennemi.
Le théâtre est un débordement passionnel,
un épouvantable transfert
de forces
du corps
au corps.
Ce transfert ne peut pas se reproduire deux fois.
Rien de plus impie que le système des Balinais qui consiste après avoir une fois produit ce transfert
au lieu d’en rechercher un autre
de recourir à un système d’envoûtements particuliers
afin de priver
la photographie astrale
des gestes obtenus.
ÇA VEUT DIRE QUE LE CERVEAU DOIT TOMBER
l’homme que nous sommes
n’a pas été fait pour vivre avec un cerveau,
et ses organes collatéraux :
moelles, coeur,
poumons, foie, rate,
reins, sexe et estomac,
il n’a pas été fait pour vivre avec une circulation sanguine
une digestion, une assimilation des glandes,
il n’a pas été fait non plus pour vivre avec les nerfs d’une sensibilité et d’une vitalité limitées,
quand sa sensibilité et sa vie
sont sans fin
et sans fond,
comme la vie,
à vie
et pour la perpétuité.
L’homme que nous sommes ne ressemble à rien qu’à un singe,
dont nous sommes sortis et qui l’a fait à son image de masturbateur et de châtré,
quand il y en a d’autres
que le sans-image
n’a pas fini
d’imaginer
n’aura jamais fini
d’imaginer.
Car il est trop vrai, hélas, que nous avons été créé,
quand nous étions tous de l’incréé ç qui il fallait foutre la paix
et qui se serait fort bien passés d’exister
quand il vivait.
Où étions-nous
en Orient
dans un orient qui était peut-être le sud infernal des choses,
lorsque Dieu nous a dérangés
pour nous créer
alors que nous étions tous athées.
Et Dieu on n’en avait jamais entendu parler
et ce fut la bataille
qui n’est pas encore achevée
entre l’homme
(car il y a ce qui fut fait avec mon corps inerte
ignorant, vivant
inconscient
et ce qui fut fait avec les résidus chassés de mon corps après utilisation)
et, j’allais dire la divinité,
mais non,
mais : tout ce qui n’y est pas arrivé,
toutes ces demi-portions corporelles, qui jusqu’à l’homme ne sont pas arrivées,
qui ne sont jamais parvenues à se faire un corps d’homme entier
et ont voulu vivre
en essaims mutilés,
toutes ces larves de corps tronqués qui se sont un certain jour
installées en êtres de pure essence
n’ayant jamais pu être des hommes
en entier
oui, tout cela qui s’est classé dieu
et en dieu
comme si dieu avait jamais existé.
Et c’est cela qui nous a toujours emmerdés,
cela
qui ne put jamais être un corps
qui fut trop lâche pour être un corps,
et qui s’est intitulé âme,
étant trop lâche pour aller jusqu’au corps,
c’est cela cet évadé du squelette humain,
cet évadé de la carcasse humaine,
qui un jour s’est évanoui en fusée,
qui a fusé dans un prétendu empyrée
pour y constituer la divinité,
cela,
cette barbaque d’une nausée du néant,
des expulsés du néant,
qui n’a jamais pu faire un livre
et qui a prétendu les avoir tous inspirés.
J’AI REMARQUÉ UNE CHOSE
bizarre, anormale,
étrange,
que nul n’aura voulu
et ne veut s’avouer
car il y a des mots d’ordre,
d’infranchissables barrières,
et des sortes d’essentiels interdits :
nous sommes une vie de pantins menés,
et ceux qui nous mènent et tiennent les ficelles du sale guignol tablent avant tout, je dis AVANT tout sur l’amour-propre invétéré d’un chacun
qui fait que pour rien au monde cet un chacun ne voudrait
ne pas se croire libre,
et avouer, et reconnaître honnêtement et sincèrement qu’il ne l’est pas.
Nous sommes un monde d’automates sans conscience, ni libertés,
nous sommes des inconscients organiques greffés sur corps, nous sommes des corps greffés sur rien,
une espèce de rien sans mesure et sans bord, et qui n’a pas de milieu ou d’axe,
ou serait-ce l’axe dans le rien, et qu’est-ce qui serait le milieu du rien (et de quoi rien serait le milieu) ? et comment rien formerait-il centre, quand il n’y a pas d’invariable milieu,
quand l’invariable milieu est un leurre
qui désarticule la réalité.
Antonin Artaud
Extraits des Cahiers / 1946