Archive mensuelle de mai 2015

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Eric Hazan sur le Comité invisible, Tarnac et la justice / Mediapart

Le 6 mai dernier, le parquet de Paris a décidé de réclamer, à l’issue de sept ans d’enquête, le renvoi pour terrorisme de trois des mis en examen de Tarnac, soupçonnés d’avoir saboté des lignes TGV en octobre et novembre 2008. Julien Coupat, son épouse, Yildune Lévy, et son ex-compagne, Gabrielle Hallez risquent ainsi d’être renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».

Cette décision confirme certaines des dérives du système antiterroriste français, parfaitement mises en évidence dans l’ouvrage consacré à l’affaire de Tarnac par le journaliste David Dufresne. Dans son livre Tarnac magasin général, il décrivait comment un service policier en sursis, celui des RG, avait cru trouver sa planche de salut dans la lutte contre la menace anarcho-autonome, mot forgé pour les différencier des autonomistes bretons ou corses.

Cette prétendue nouvelle expertise avait alors rencontré la pensée d’une ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, persuadée de la résurgence de la violence d’ultragauche, un autre mot maison visant à la différencier de l’extrême gauche.

Mais la décision du parquet de Paris ajoute une affaire à l’affaire, puisque avec Julien Coupat, Yildune Lévy et Gabrielle Hallez, c’est aussi un livre, L’insurrection qui vient, publié par le Comité invisible en 2007, qui est renvoyé au tribunal et qui reste le pilier de l’accusation.

Le parquet estime que Julien Coupat, malgré ses dénégations, en est l’« auteur anonyme ou au moins la principale plume » et la procureure adjointe en fait une lecture littérale, voyant dans cet « opuscule présenté de façon faussement béate par plusieurs témoins comme un simple livre de philosophie » un programme d’action suivi à la lettre par le groupe de Tarnac.

Avec cette lecture, le parquet de Paris estime donc que « ce pamphlet expose les nécessités de provoquer une insurrection, laquelle serait conduite par des groupes isolés ayant adopté un mode de vie communautaire qui auront assuré leur clandestinité ».

Quelques mois après des manifestations rassemblant plus de 4 millions de personnes dans les rues des villes de France en défense de la liberté d’expression, la décision a de quoi surprendre, même si elle rappelle la manière dont la justice italienne inquiète aujourd’hui l’écrivain Erri de Luca, qui risque la prison pour ses propos à l’encontre des grands travaux de la ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin.

D’où l’envie de discuter avec l’éditeur de ce livre, Éric Hazan, fondateur des éditions La Fabrique, dont un certain nombre de titres pourraient, selon la perception du parquet de Paris, valoir des accusations de terrorisme, sans compter quelques références classiques de cette maison d’édition, comme l’ouvrage Instructions pour une prise d’arme, d’Auguste Blanqui, dont il faudrait peut-être, à l’aune de la vision contemporaine du terrorisme, songer à débaptiser le boulevard qui porte son nom…

Medapart le 14 mai 2015

Propos recueillis par Joseph Confavreux et Michel Deléan

À lire sur le Silence qu parle

Alain Brossat / Tous Coupat, tous coupables

 

http://www.dailymotion.com/video/x2q6d7j

La Structure psychologique du fascisme / Georges Bataille

La description psychologique de la société doit commencer par la partie la plus accessible à la connaissance — en apparence, partie fondamentale — dont le caractère significatif est l’homogénéité (2) tendancielle. Homogénéité signifie ici commensurabilité des éléments et conscience de cette commensurabilité (les rapports humains peuvent être maintenus par une réduction à des règles fixes basées sur la conscience de l’identité possible de personnes et de situations définies ; en principe ; toute violence est exclue du cours d’existence ainsi impliqué).
La base de l’homogénéité sociale est la production (3). La société homogène est la société productive, c’est-à-dire la société utile. Tout élément inutile est exclu, non de la société totale, mais de sa partie homogène. Dans cette partie, chaque élément doit être utile à un autre sans que jamais l’activité homogène puisse atteindre la forme de l’activité valable en soi. Une activité utile a toujours une commune mesure avec une autre activité utile, mais non avec une activité pour soi.
La commune mesure, fondement de l’homogénéité sociale et de l’activité qui en relève, est l’argent, c’est-à-dire une équivalence chiffrable des différents produits de l’activité collective. L’argent sert à mesurer tout travail et fait de l’homme une fonction de produits mesurables. Chaque homme, selon le jugement de la société homogène, vaut selon ce qu’il produit, c’est-à-dire qu’il cesse d’être une existence pour soi: il n’est plus qu’une fonction, ordonnée a l’intérieur de limites mesurables, de la production collective (qui constitue une existence pour autre chose que soi).
Mais l’individu homogène n’est véritablement fonction de ses produits personnels que dans la production artisanale, lorsque les moyens de production sont relativement peu coûteux et peuvent être possédés par l’artisan. Dans la civilisation industrielle, le producteur se distingue du possesseur des moyens de production et c’est ce dernier qui s’approprie les produits : en conséquence, c’est lui qui, dans la société moderne, est fonction des produits ; c’est lui, et non le producteur, qui fonde l’homogénéité sociale.
Ainsi dans l’ordre actuel des choses, la partie homogène de la société est formée par ceux des hommes qui possèdent les moyens de production ou l’argent destiné à leur entretien et à leur achat. C’est dans la classe dite capitaliste ou bourgeoise, exactement dans la partie moyenne de cette classe, que s’opère, à la base, la réduction tendancielle du caractère humain à une entité abstraite et interchangeable, reflet des choses homogènes possédées.
Cette réduction s’étend ensuite, autant que possible, aux classes dites généralement moyennes, qui bénéficient de parts du profit appréciées. Mais le prolétariat ouvrier reste en grande partie irréductible. La position qu’il occupe par rapport à l’activité homogène est double: celle-ci l’exclut non quant au travail, mais quant au profit. En tant qu’agents de production, les ouvriers entrent dans les cadres de l’organisation sociale, mais la réduction homogène ne touche en principe que leur activité salariée ; ils sont intégrés dans l’homogénéité psychologique quant à leur comportement professionnel, non généralement en tant qu’hommes. Hors de l’usine, et même hors de ses opérations techniques, un ouvrier est par rapport à une personne homogène (patron, bureaucrate, etc.) un étranger, un homme d’une autre nature, d’une nature non réduite, non asservie.
Georges Bataille
La Structure psychologique du fascisme / 1933

Télécharger le texte intégral : fichier pdf hermes_1989_5-6_137

Publié dans La Critique sociale puis dans Hermès

À lire : La Revue des ressources

Revue Acéphale : Réparation à Nietzsche / 1937

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Pour les droits des artistes et techniciens intervenants / Coordination des Intermittents et Précaires, Recours Radiation, Collectif Les Matermittentes, Sud Culture, Synavi Basse-Normandie

Partout, sur tout le territoire, dans le domaine des arts vivants et enregistrés, des artistes et techniciens du spectacle interviennent pour initier des publics à la découverte et à la pratique de leur art et de leurs métiers sous la forme de stages, ateliers, interventions. Employés par des compagnies indépendantes comme par des institutions publiques et autres structures professionnelles ou non (via le GUSO), ils contribuent pour le plus grand nombre, à la démocratisation culturelle.

Ils interviennent dans tous les secteurs de la société : ateliers amateurs, rencontres, conférences, milieu scolaire et périscolaire, universitaire, rural, hôpitaux, prisons, quartiers, etc.

La politique actuelle de développement culturel affichée par le Ministère de la Culture et les collectivités territoriales fait appel explicitement à l’intervention d’artistes et techniciens du spectacle. Les amateurs eux-mêmes réclament l’accompagnement de leurs pratiques par des artistes et techniciens. Quel que soit le cadre, c’est donc bien à ce titre que les artistes et techniciens interviennent et exercent une activité de création ou d’expression artistique ou de parole propre aux métiers de la culture.

Il s’agit de l’expression artistique de tous, de l’accès de tous aux pratiques artistiques.

Ces missions, au cœur des politiques culturelles dites de décentralisation, mises en place au lendemain de la seconde guerre mondiale, sont fondamentales à la démocratie.

Mais ces activités sont menacées. Pôle Emploi requalifie les contrats d’intermittents au régime général en se basant sur une interprétation abusive des textes. Dans cette interprétation, les artistes et techniciens du spectacle se voient assimilés à ce qu’ils ne sont pas : éducateurs, formateurs, animateurs, enseignants. La dimension artistique, la raison profonde de leurs interventions, est niée. En l’état de la convention d’assurance chômage qui ne propose aucune harmonisation des régimes qui la composent, ces requalifications sont synonymes d’exclusion.

Malgré la dénonciation permanente des pratiques abusives de Pôle Emploi, malgré les décisions de justice, malgré la volonté affichée des politiques culturelles, malgré la forte et constante demande de la société civile, Pôle Emploi persiste dans sa politique de répression. Les contrôles, les procédures, les poursuites, les harcèlements contre les artistes et techniciens se multiplient. Nous ne l’acceptons pas !

En signant cette pétition, nous réclamons que les droits à l’assurance chômage spécifiques des artistes et techniciens du spectacle soient pleinement reconnus lorsqu’ils travaillent dans le cadre des pratiques amateurs (ateliers, stages, interventions, etc.).

CLIQUER ICI

http://www.cip-idf.org/

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