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Archive journalière du 7 mai 2015

Ce texte et autres textes. Fragments / Jean-Philippe Cazier

Ce texte sans écriture (ou trace d’un texte non-écrit), ce texte, dans vos rêves, parlera : inscrira dans ce texte, les hiéroglyphes de vos rêves, écrits ailleurs…

(Ce texte écrit pour ceux-qui-ne-savent-pas-écrire (par exemple les insectes, qui sont mes enfants, et que j’aime…)).

Ce texte, une tentative, d’une technique d’écriture nouvelle, d’écrire le rêve, à travers des images détruites, au moyen d’une technique d’écriture nouvelle : le rêve…
(ce texte, ne serait que l’émission prolongée d’un son dans l’esprit…).

 .

Ce texte de Mandelstam est-il une ombre ? Ce texte d’Ossip Mandelstam, peut-on le lire comme une ombre ? Peut-on le lire, s’il n’a pas été écrit ? (ce texte doit pourtant être lu, ce texte est même l’un des textes les plus nécessaires, Ossip Mandelstam…)
(n’écrivant qu’à mi-voix, Mandelstam cessa très tôt d’écrire, n’écrivant qu’à mi-voix, dans le frémissement de ses lèvres, Mandelstam…

(Ossip Mandelstam…: mort en route, camp de torture stalinien, voué à l’oubli – raison pour laquelle il n’a jamais écrit ce texte ?)
(ce texte n’est que sa propre décomposition : qu’on le lise ainsi) (« tout ce qui se passe est effroyable : décomposition dernière : tranchez-moi la gorge à coups de dents!») (pour ne plus écrire…)
(voué à l’oubli, sauf sa voix silencieuse, mort en route, dans la neige de Sibérie, sauf le frémissement de ses lèvres… (« considérez-moi comme une ombre, je suis une ombre ! » (Mandelstam…)).

(Ce texte d’un écrivain mort, nécro-texte langue aride, multiplie les destructions, de la langue et du monde
Ce texte blanc de Mandelstam, comme lire sa propre destruction (la langue aride, d’un écrivain mort : une ombre (tout écrivain est mort), écrivant l’oubli, la mort, ce texte, comme la page d’ombre, d’une parole morte).

(Ce texte : une ombre (lire ce texte : mourir) sur un chemin…

.

Ce texte – «Immédiatement poétique» – caractérisé par l’explosion poétique, et la joie qui en résulte (ce texte, pour cette raison, est perceptible, même immédiatement, même par un lecteur, enfant) (d’où il résulte : 1) les enfants sont tous des terroristes ; 2) un texte dans lequel tout exploserait produirait nécessairement le maximum de joie ; 3) si tout le réel explosait, la joie serait universellement à son maximum ; 4) etc.) (questions : 1) pourquoi le réel n’explose-t-il pas ? 2) pourquoi les livres ne sont-ils pas détruits-déchirés-arrachés- brûlés? 3) un écrivain est-il un enfant-terroriste? 4) un écrivain doit-il écrire des livres ou les saccager ? 5) etc.).

Jean-Philippe Cazier

Ce texte et autres textes / 2015

Éditions Al Dante

Publié sur La Vie Manifeste

À lire :

Strass de la philosophie: Jean-Philippe Cazier ou les états superposés du texte / Véronique Bergen

Le Clavier Cannibale: Un texte en son absence: la syncope selon Cazier

couvcazier




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