Centre de Documentation et de Réflexion sur les Philosophies Plébéiennes
Association « Voyons où la philo mène »
Ouvert à tous et interventions gratuites
Vendredi 13 mars Librairie Les sandales d’Empédocle à Besançon
19h Christiane Vollaire présentera le livre Le Milieu de nulle part issu du travail commun avec Philippe Bazin (photographies) dans dix-huit centres d’hébergement ou de rétention de réfugiés essentiellement tchétchènes en Pologne.
Samedi 14 mars Ferme Courbet à Flagey
13h30 -15h30 « Le plébéien est-il à gauche ? » Jérôme Ferrand
Cet atelier propose de vivre une expérience éphémère d’élaboration inter-active d’une cartographie de la gauche et de la droite.
Le matière première sera faite de mots, que nous ferons danser, jetterons à la forge de la discussion, et fixerons dans un espace pré-figuré. Cet espace sera édifié, de manière préliminaire et arbitraire, par une carte affichant deux régions signifiées par deux mots : gauche et droite.
À la fin de l’expérience, peut-être serons-nous en mesure de répondre à la question posée : le plébéien est-il à gauche ?
16h-18h « Photographie documentaire et philosophie de terrain » Christiane Vollaire et Philippe Bazin
L’étroite interaction qui articule politique et esthétique mérite d’être explorée dans la multiplicité de ses champs. L’expérience d’un travail de terrain philosophique est ici associée à celle d’une pratique documentaire de la photographie, pour faire surgir, à partir d’une parole politique des migrants radicalement dissociée du témoignage et du discours victimaire, les images des lieux de leur hébergement et de leur rétention.
Le projet se poursuit sur d’autres terrains, continuant d’établir un rapport dialectique et reconstruit de l’image à la parole, destiné à susciter une position revendicatrice.
18h30 Nous vous proposons de continuer les échanges autour d’un verre et d’un repas au gîte « Le Closet » de Fertans ( tarif : 10 €, prestation sous réserve d’un nombre suffisant de participants, inscription obligatoire si possible avant le 7/03. Possibilité d’hébergement au gîte vendredi soir et/ou samedi soir, tarif 15 € la nuitée)
Ferme Courbet de Flagey
28 grande rue 25 330 FLAGEY
Depuis Besançon, suivre Ornans puis Chantrans
Possibilités de transport depuis les gares de Besançon
Inscription et renseignements :
crdpp25@gmail.com ou Philippe Roy 06 51 38 43 45
http://centre.philoplebe.lautre.net/
Ces ateliers se déroulent dans le cadre de l’ethnopôle Pays de Courbet, pays d’artiste
Télécharger le programme : Flyer atelier 14 03 15
Extraits audios du colloque du 25 octobre 2014
Pourquoi une philosophie plébéienne ?
Philippe Roy / Postures et impostures d’une philosophie plébéienne
Alain Naze / La philosophie plébéienne est dans l’escalier
Joachim Dupuis / À quoi reconnait-on une philosophie plébéienne ? Elle est baroudeuse, hétérotope, mort-vivante
« Il serait sans doute assez ridicule, mais aussi contradictoire d’envisager la philosophie plébéienne comme adossée à un projet de forme cartésienne, consistant en l’occurrence à faire table rase de la philosophie patricienne, c’est-à-dire de la philosophie officielle – par exemple telle qu’elle s’illustre dans les manuels scolaires. Ce serait ridicule parce que cela reviendrait précisément à former le projet d’une nouvelle orthodoxie (selon laquelle rien ne pourrait inspirer une philosophie plébéienne de ce qui serait dégagé du corpus de la philosophie patricienne), et parce qu’on conférerait ainsi au projet plébéien un aspect monumental emportant avec lui la désignation d’un propre (parce qu’un tel dessein serait alors visé en dehors de toute démarche du type « marronnage »). Contre ce risque, il s’agirait donc de recommencer autrement que ne le font ordinairement les Français, selon Deleuze, et bien davantage à la manière des Anglais et des Américains, c’est-à-dire, « par le milieu » : « Le recommencement français, c’est la table rase, la recherche d’une première certitude comme d’un point d’origine, toujours le point ferme. L’autre manière de recommencer, au contraire, c’est reprendre la ligne interrompue, ajouter un segment à la ligne brisée, la faire passer entre deux rochers, dans un étroit défilé, ou par-dessus le vide, là où elle s’était arrêtée. Ce n’est jamais le début ni la fin qui sont intéressants, le début et la fin sont des points. L’intéressant, c’est le milieu ». Si la philosophie plébéienne présente bien une consistance, ce n’est pas en tout cas celle que pourrait présenter un bloc, dans son aspect massif et localisable, et il y a donc bien lieu de se démarquer de l’entreprise cartésienne visant à procurer un fondement assuré à l’édifice de la mathesis universalis, dont la philosophie aurait constitué le sommet. Loin de ce modèle d’une philosophie couronnée, c’est bien plutôt en tant que flux discontinu que la philosophie plébéienne peut consister, coulant souterrainement, ou jaillissant en plein jour à certaines occasions. Autant dire que cette dimension plébéienne travaille souterrainement les formes plus aristocratiques de la philosophie, non pas à l’image d’une marge, qui pourrait coexister pacifiquement avec une philosophie ainsi réassurée dans sa centralité même, mais plutôt à l’instar d’un explosif, qui fissure, ici ou là, l’édifice imaginaire de la philosophia perennis. »
Alain Naze / La philosophie plébéienne est dans l’escalier (extrait) /
ou télécharger le texte : Alain-Naze.-La-philosophie-plébéienne-est-dans-lescalier
Diagramme : Stéphane Libert à partir de la communication de Philippe Roy
« Postures et impostures d’une philosophie plébéienne »
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