Y’ a une route, y’ a une route,
tu la prends qu’est-ce que ça coûte
Y’ a une route, y’ a même un chien
qui court la tête entre les mains
Y’ a une route, tu sais y’ a pendant des années,
des gens qu’ont vécu l’ dos tourné,
sur une route abandonnée
Avec des marronniers sauvages,
qui jettent leurs fruits plein l’ paysage
Y’ a une route, comme une blessure
on verrait l’os de ton visage
Y’ a une route, y’ a une route,
avec des champignons qui poussent
et qui font la neige et la mousse
Y’ a une route qui coupe la brousse
Y’ a une route, remplie d’oiseaux aux yeux malades,
qui regardent vers l’équateur
D’où vient la fumée qui fait peur,
d’où vient la fumée qui fait peur
Y’ a une route, y’ a une route
on marche dessus y’ a pas d’ tapis
Y’ a des fleurs comme des anémones
qui attendent la pluie
Y’ a une route, tous les dix ans y’ a un marin,
qui jette l’ancre au café du coin
Qui parle de voyage et plus loin,
après la route faut prendre le train
Tu descends dans le p’tit matin,
avec ta valise à la main
Y’ a tellement d’ bruit qu’ t’as plus d’oreille,
pendant qu’ la fumée mange le ciel
Puis final’ment tout est pareil,
parc’ qu’y’ a une route, tu la longes ou tu la coupes
Tu t’allonges et on t’ passe dessus,
ou tu t’ lèves et on t’ tire dessus, mais
Y’ a une route, c’est mieux que rien
sous tes s’melles c’est dur et ça tient
Y’ a une route…
Gérard Manset
Y’ a une route / 1975
En passant, sur la route, juste pour dire MERCI.