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Archive mensuelle de décembre 2012

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Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination / des occupant-e-s de la ZAD Notre-Dame-des-landes

Nous avons appris que le Tribunal de Saint-Nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice « autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents » sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la Châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée aux avocats d’AGO et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de « rétablir le contrôle de la situation ». Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la Châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Quoi qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD
(communiqué du 12 décembre 2012)
http://zad.nadir.org/
Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination / des occupant-e-s de la ZAD Notre-Dame-des-landes dans Action rhinoceros

Dimanche 16 décembre – Marche pour l’égalité : rejoignez le Pink Block !

Osons une lutte qui en soit une… car nous en sommes !
Rejoignez le bloc contre l’instrumentalisation de nos identités et de nos combats !

Nous, féministes, gouines, trans, bi-e-s, pédés, antifascistes, psychiatrisé-e-s, séropos, asexuel-le-s, queers, anormaux-ales, masochistes, poly(in)fidèles, hystériques, avortante-s, intersexes, enculé-e-s, putes, travs, pornographes, et autres combattantes dénonçons le regain de respectabilité des discours des droites extrêmes, leur diffusion dans les médias et leur influence sur les prises de décision politiques.

Plusieurs semaines que des groupes réactionnaires manifestent contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples LGBT et déversent leur homo-lesbo-transpho- bie dans plus de 70 villes en France.
Plusieurs semaines que des personnalités religieuses comme politiques invoquent la sacrosainte « différence des sexes » pour refuser aux couples LGBT, aux familles homoparentales et/ou transparentales la reconnaissance juridique de leur existence.
Plusieurs semaines que le gouvernement dit «socialiste » se mure dans un silence complice quand il ne ménage pas explicitement la susceptibilité des opposant-e-s à l’égalité des droits. Ce n’est que lorsqu’ils émanent d’une organisation musulmane (Union des Organisations Islamiques de France) que ce gouvernement se prononce contre des propos homophobes, dans la droite ligne étatique islamophobe en vigueur depuis des années.
Nous n’oublions pas que si nous nous battons encore aujourd’hui pour l’égalité des droits c’est aussi parce que le P«S» au pouvoir il y a 13 ans, déjà trop couard pour défendre réellement le PaCS en 1999, était surtout trop homophobe pour ouvrir le mariage et la filiation aux couples LGBT. Ces atermoiements du gouvernement ne peuvent que nous rappeler toutes les trahisons d’un parti qui se situe dans la continuité du gouvernement de Nicolas Sarkozy. Nous n’oublierons pas :
- l’enterrement du droit de vote des étrangers aux élections locales
- la limitation du nombre de régularisations alors que le gouvernement se gargarise d’avoir élargi les critères ouvrant le droit au séjour
- l’abandon du récépissé après contrôle d’identité
- les expulsions de Rroms plus effrénées encore qu’il y a deux ans
Nous vomissons également le tout-répressif gouvernemental qui maintient les lois sarkozystes sécuritaires et racistes, de l’interdiction de porter le voile intégral au délit de racolage passif.
Nous dénonçons l’attitude du P«S» face au militantisme radical, qui à Notre-Dame-des-Landes comme face à un groupe d’activistes transpédégouines à Besançon, ne consiste plus qu’en des invectives et des fantasmes sur un supposé « terrorisme ».
Si tant est que nous imaginions échapper au pire avec l’élection de François Hollande, nous n’avons aujourd’hui plus aucune illusion.
À l’heure où, comme à son habitude, le P«S» tâtonne, recule et rame, les principales organisations LGBT font preuve d’une naïveté complaisante et consternante, incapables de s’insurger contre ces méthodes réchauffées.
Permettre aux plus respectables des gays et des lesbiennes de gravir un échelon sur l’escalier de l’hétéronation constitue pour le P«S» un moyen de masquer les effets de ses politiques racistes, islamophobes, sécuritaires et libérales, y compris au sein de nos communautés.
Ne soyons pas dupes: les discours intégrationnistes portés par ces associations, et inlassablement répétés par une InterLGBT rêvant de nous endormir, promeuvent un modèle de « citoyenneté » vichyste et un idéal de vie ultra- normé. Leur combat pour le mariage et l’adoption s’adresse en réalité aux homocitoyen-ne-s français-e-s, en couple, fidèles, porteur-euse-s d’un projet de parentalité à deux, et payant des impôts.
En faire l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’homophobie
et contre toutes les inégalités dans le monde, c’est se désolidariser complètement des autres minorisé-e-s, sans- droits, précarisé-e-s et criminalisé-e-s.
Nous constatons que les associations LGBT mainstream se targuent aujourd’hui d’avoir toujours lutté contre les « discriminations», alors même que :
- elles puisent dans l’imagerie nationaliste la plus vomitive, cherchant à draper la « fierté LGBT » dans les plus beaux atours du patriotisme franco-citoyen (1)
- elles gardent un silence complice depuis toutes ces années sur les dégâts des politiques de répression des travailleur-euse-s du sexe
- elles cautionnent le racisme et l’islamophobie d’Etat, comme a pu le démontrer le refus de l’interLGBT d’intégrer HM2F (Homosexuel-le-s musulman-es de France) sous des prétextes fallacieux
- elles font preuve d’une transphobie et d’un cis-sexisme brutaux et ordinaires, en refusant systématiquement d’inclure des questions trans et bi dans leur agenda exclusivement centré sur les doléances gays et lesbiennes
- elles refusent d’inclure la lutte contre le sida dans leurs revendications, arguant que se montrer solidaires des trans, gouines, bi-e-s et pédés séropositif-ve-s serait trop «stigmatisant».
Nous ne débattrons plus pour obtenir des droits qui nous reviennent. Nous ne cautionnerons pas un discours homonationaliste et autocentré. Nous ne laisserons plus le P«S» nous faire miroiter une loi a minima. Nous refusons de voir ces droits se négocier sur fond de politiques droitières et de dis- cours faisant la part belle à la «citoyenneté» et au nationalisme.

Rejoignez-nous pour former un bloc inclusif dans la marche pour l’égalité le dimanche 16 décembre départ à 14H à l’angle des boulevards Richard-Lenoir et Beaumarchais

1 En 2011, l’affiche choisie par l’InterLGBT pour représenter la Marche des Fiertés LGBT de Paris représentait un coq entouré d’un boa. Le mot d’ordre était « Pour l’égalité, en 2011 je marche, en 2012 je vote ».
fichier pdf affiche16decembre
Dimanche 16 décembre - Marche pour l’égalité  : rejoignez le Pink Block ! dans Action 16-decembre-pink-block

Spasme Désir Panique / Franco Berardi / Chimères n°77 : Chaosmose

Le chaoïde est une espèce de multiplicateur, d’agent de re-syntonisation, un agent linguistique qui permet de trouver une ritournelle, un rythme qui ne soit pas le rythme et la ritournelle du spasme, mais qui soient capables de filtrer et réduire le rythme du spasme : « La cartographie écosophique, écrit encore Félix, n’aura pas pour fin de signifier ou communiquer, mais de produire des agencements d’énonciation aptes à capter les points de singularité d’une situation ». (1) Quels sont donc, aujourd’hui, les agencements qui nous permettront et permettront aux organismes conscients et sensibles de sortir de la cage du spasme qui s’appelle dictature financière ? La dictature du capitalisme financier est le spasme d’aujourd’hui. C’est un spasme qui n’est pas seulement en train d’exploiter le travail des hommes et des femmes, pas seulement d’assujettir le travail cognitif à une accélération folle et totalement abstraite, mais qui est en train de détruire la possibilité même du langage, de l’empêcher de créer, de trouver sa forme concrète, charnelle, sensuelle d’expression. Je crois que le chaoïde dont Félix nous a parlé doit aujourd’hui être traduit dans les termes d’une lutte, d’un combat qui oppose la poésie à la dictature financière. Et ce n’est pas simplement parce que nous sommes des fous ou des artistes. Mais c’est parce que la dictature financière est essentiellement une dictature de l’abstraction sur le langage, c’est l’imposition d’une férocité mathématique sur la vie de l’organisme conscient, de l’organisme sensible. Et la poésie, ce ne sont pas seulement des mots, la poésie c’est la réactivation du corps désirant, et non pour des raisons seulement idéologiques. Le mouvement qui a explosé à Londres ou à Athènes, au Caire, à Tunis, à Rome, à Madrid, n’est pas un mouvement de la politique, c’est un mouvement de la poésie, un mouvement du corps qui se cherche et qui cherche à reconstituer un rythme qui soit concret et désirant, en soustraction par rapport à la dictature financière. Voilà les richesses et les jouissances imprévisibles dont Félix nous parla dans ses derniers mots : la richesse et la jouissance imprévisibles du langage de la poésie qui réactive la force désirante du corps collectif.
Franco Berardi
Spasme Désir Panique / 2012
Extrait du texte publié dans Chimères n°77 / Chaosmose
Spasme Désir Panique / Franco Berardi / Chimères n°77 : Chaosmose dans Anarchies cliniczones2011
1 F. Guattari, Chaosmose, Paris, Galilée, 1992, p.177.

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