• Accueil
  • > Archives pour le Jeudi 12 juillet 2012

Archive journalière du 12 juil 2012

La vulve qui a sauvé le monde / Agnès Giard

Tout le monde connaît le mythe de Déméter, déesse des moissons : sa fille bien-aimée, Perséphone, lui a été arrachée par le maître du royaume des morts. Déméter pleure, cesse de se nourrir, néglige les récoltes qui périssent. L’univers plonge avec elle dans l’enfer glacé de la douleur… Pour consoler la déesse, une femme nommée Baubo (servante ou déesse mère, on ne sait pas exactement) exhibe alors sa vulve et lui explique par ce geste que l’énergie de la vie se trouve là… A cette vue, Déméter rit et retrouve le goût de vivre.
La vulve est-elle un antidépresseur ? Elle qui ressuscite les déesses. Elle qui rappelle aux femmes en deuil que la mort d’un enfant n’empêchera jamais les suivants de naître. Aucun hiver n’est définitif. Célébrant devant Déméter les vertus du plaisir, Baubo montre que la vulve n’est pas seulement l’origine du monde, mais la source de jeunesse éternelle, qui permet çà chaque femme de recommencer sa vie à zéro. La fontaine de jouvence.
Il existe de nombreux mythes similaires ou associés à celui de Baubo. Celui de Baubo-Phryne, par exemple, dont le culte est célébré en Egypte sous la forme d’une déesse crapaud qui préside aux accouchements. Elle est souvent représentée avec les cuisses écartées. Au Japon, la déesse Ame no Uzume exhiba son sexe pour ébranler le monde d’un rire cosmique et ainsi le sauver. Au détour des frontons d’églises irlandaises, on trouve aussi des femmes rieuses appelées Sheela Na Gig, qui tiennent les bords de leur vulve à deux mains et l’ouvrent comme s’il s’agissait d’une grotte… Elles ont le pouvoir, dit-on, de faire fuir les démons.
Agnès Giard
la Vulve qui a sauvé le monde / 2012
Publié dans Causette n°26, dossier « la Vulve sort du bois »
Illustré par les œuvres textiles de Claudie Guyennon-Duchêne
Blog d’Agnès Giard : les 400 culs

« (…) Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d’abord des grandes lèvres baîllent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d’un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.(…) »
Louis Aragon / le Con d’Irène
La vulve qui a sauvé le monde / Agnès Giard dans Eros vulveclaudieguyennonduchen
Complément du Silence qui parle :
« (…) Son sexe ressemblait à une fleur de serre géante, plus grand que tous ceux qu’avait vus le Baron, avec une toison abondante et bouclée, d’un noir brillant. Elle passait du rouge sur ces lèvres avec autant de soin qu’elle l’aurait fait sur sa bouche, si bien qu’elles finirent par ressembler à des camélias rouge sang, que l’on aurait forcés à s’ouvrir, pour laisser apparaître le bouton intérieur encore fermé tel le cœur plus pâle, à la peau plus fine, de la fleur. »
Anaïs Nin / Venus Erotica




boumboumjames |
femmeavenirhomme |
Toute une vie... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Warhol l'avait dit...un qua...
| juliette66
| les bonnes "occaz" de Murielle