Derrière un rideau, il y a toujours une scène qui invitera à ce que soit à nouveau levé le rideau. Il est préférable de toujours tout faire pour quitter la scène, rideau levé ou baissé. Mieux : tout essayer pour ne jamais avoir à monter dessus. Agir, ce n’est pas jouer un rôle, c’est détruire (dans la réalité, c’est-à-dire quelquefois dans le sang) les décors des théâtres. Mais puisqu’on n’a pas d’autre choix, à un niveau ou à un autre, que de jouer le rôle – le moi – que le Capitalisme nous demande de jouer (que l’on soit le ventripotent boursier ou le miséreux des favelas), on peut toujours essayer de tout faire pour ne pas se rouler dedans au point d’exiger une scène de théâtre pour ça ! Foucault l’a bien compris : « Le propre de la scène où nous nous trouvons aujourd’hui, c’est de représenter un théâtre ; sans monuments qui soient notre œuvre et qui nous appartiennent, nous vivons dans une foule de décors.* «
Stéphane Nadaud
Manuel à l’usage ceux qui veulent réussir leur [anti] œdipe / 2006
* in Dits et Ecrits I, « Nietzsche, la généalogie, l’histoire »
0 Réponses à “Manuel à l’usage de ceux qui veulent réussir leur [anti] œdipe / Stéphane Nadaud”