Archive mensuelle de mars 2012

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2666 / Roberto Bolaño

A côté de la porte, un autre homme s’était assis. La serveuse était auprès de lui et ils se parlaient. Le type portait une veste en jean assez large et un tee-shirt noir. Il était maigre et ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Rosa l’avait regardé et le type s’était immédiatement aperçu qu’il était observé, mais il avait avalé son rafraîchissement sans y accorder grande importance et sans la regarder à son tour.

- Trois jours après, nous nous sommes rencontrés, dit Rosa.
- Pourquoi tu es allée au match ? dit Fate. Tu aimes la boxe ?
- Non, je t’ai déjà dit que c’était le première fois que j’allais à un spectacle de ce genre, mais c’est Rosa qui m’a convaincue.
- L’autre Rosa, dit Fate.
- Oui, Rosita Méndez, dit Rosa.
Mais après le match, tu allais faire l’amour avec ce type, dit Fate.
- Non, dit Rosa. J’ai accepté sa cocaïne, mais j’avais pas l’intention de coucher avec lui. Je supporte pas les hommes jaloux, mais je pouvais continuer à être son amie. On en avait parlé au téléphone et il avait eu l’air de le comprendre. De toute façon, je l’ai trouvé bizarre. Pendant qu’on roulait en voiture, quand on cherchait un restaurant, il a voulu que je le suce. Il m’a dit : Suce-moi pour la dernière fois. Ou peut-être qu’il ne me l’a pas dit comme ça, avec ces mots, mais plus ou moins c’est ce que ça voulait dire. Je lui ai demandé s’il était devenu dingue et il a ri. Moi aussi j’ai ri. On aurait dit que tout était une blague. Pendant les deux jours précédents, il avait pas arrêté de m’appeler, et lorsque c’était pas lui, c’était Rosita Méndez et elle me transmettait des messages de sa part. Elle me conseillait de pas le laisser tomber. Elle me disait que c’était un bon parti. Mais moi je lui ai dit que je considérais notre relation, ou quoi que cela ait pu être, comme finie.
- Lui, il considérait comme finie la relation, dit Fate.
- On avait parlé au téléphone, je lui avais expliqué que j’aime pas les hommes jaloux, moi je le suis pas, dit Rosa, je ne supporte pas la jalousie.
- Lui, il te considérait déjà comme perdue, dit Fate.
- C’est probable, dit Rosa, sinon il m’aurait pas demandé de le sucer. Jamais il l’avait fait, et encore moins dans les rues du centre-ville, même s’il faisait nuit.
- Mais il n’avait pas l’air triste, non plus, dit Fate, du moins c’est pas l’impression qu’il m’a donnée.
- Non, il avait l’air joyeux, dit Rosa. Ça a toujours été un type joyeux.
- Oui, c’est ce que j’ai pensé, dit Fate, un type joyeux qui veut passer une nuit à faire la fête avec sa petite amie et ses amis.
- Il était drogué, dit Rosa, il arrêtait pas d’avaler des cachets.
- Il m’a pas donné l’impression d’être drogué, dit Fate, je l’ai trouvé un peu bizarre, comme s’il avait quelque chose de trop vaste dans la tête. Et comme s’il savait pas quoi faire avec ce qu’il avait dans la tête, même si, à la fin, elle allait en éclater.
- Et c’est pour ça que tu es restée ? dit Rosa.
- C’est possible, dit Fate, en réalité je ne sais pas, je devrais me trouver en ce moment aux Etats-Unis ou être attablé à écrire mon article, et pourtant je suis ici, dans un motel, à parler avec toi. J’y comprends rien.
- Tu voulais coucher avec mon amie Rosita ? dit Rosa.
- Non, dit Fate. Absolument pas.
- Tu es resté à cause de moi ? dit Rosa.
Je sais pas bien, dit Fate.
Tous deux bâillèrent.
- Tu es tombé amoureux de moi ? dit Rosa avec un naturel désarmant.
- C’est possible, dit Fate.

Lorsque Rosa fut endormie, il lui enleva ses chaussures à talons et la recouvrit. Il éteignit les lumières et pendant un moment il resta à regarder entre les petits rideaux de la fenêtre le parking et les phares qui éclairaient la route. Ensuite il mit sa veste et sortit sans faire de bruit. A la réception, le réceptionniste était en train de regarder la télé et sourit en le voyant arriver. Ils bavardèrent pendant un moment des émissions de télé mexicaines et nord-américaines. Le réceptionniste dit que les émissions nord-américaines étaient mieux faites, mais que les mexicaines étaient plus drôles. Fate lui demanda s’il avait le câble. Le réceptionniste lui dit que le câble n’était que pour des riches ou des pédés. Que la vie réelle sortait et qu’il fallait la chercher dans les chaînes gratuites. Fate lui demanda s’il ne croyait pas qu’en fin de compte rien n’était gratuit, et le réceptionniste se mit à rire et lui dit qu’il savait déjà où il voulait en venir, mais qu’il n’allait pas le convaincre de ce côté-là. Fate lui dit qu’il ne pensait pas le convaincre de quoi que ce soit, puis il lui demanda s’il avait un ordinateur d’où il pourrait envoyer un message. Le réceptionniste fit non de la tête et se mit à fouiller dans une liasse de papiers empilés sur le bureau, jusqu’à ce qu’il trouve une carte de cybercafé de Santa Teresa.
- Il est ouvert toute la nuit, lui apprit-il, ce qui surprit Fate, car bien que new-yorkais il n’avait jamais entendu parler d’un cybercafé qui ne ferme pas la nuit.
La carte du cybercafé de Santa Teresa était d’un rouge intense, tellement intense qu’il était difficile même de lire les mots imprimés. Au revers, d’un rouge plus doux, était dessiné un plan qui indiquait la localisation exacte de l’établissement. Il demanda au réceptionniste de lui traduire le nom du cybercafé. Le réceptionniste se mit à rire et lui dit qu’il s’appelait « Feu, chemine avec moi ».
- On dirait le titre d’un film de David Lynch, dit Fate.
Le réceptionniste haussa les épaules et dit que le Mexique tout entier était un collage d’hommages divers et hétéroclites.
- Tout ce qui existe dans ce pays est un hommage à tout ce qui existe dans le monde et même aux choses qui ne sont pas encore arrivées.
Une fois que le réceptionniste lui eut expliqué comment arriver au cybercafé, ils se mirent à parler pendant un moment des films de Lynch. Le réceptionniste les avait tous vus. Fate n’en avait vu que trois ou quatre. Pour le réceptionniste, le meilleur de Lynch se trouvait dans la série télévisée Twin Peaks. Le film qui avait le plus plu à Fate était Elephant Man, peut-être parce qu’il s’était senti comme ça, avec l’envie d’être comme tous les autres mais en même temps se sentant différent. Lorsque le réceptionniste lui demanda s’il savait que Michael Jackson avait acheté ou essayé d’acheter le squelette de l’homme éléphant, Fate haussa les épaules et que Michael Jackson était malade. Je ne crois pas, dit le réceptionniste, en regardant quelque chose de vraisemblablement important qui, à ce moment-là, se passait à la télévision.
- Mon avis, dit-il, le regard fixé sur le téléviseur que Fate ne pouvait pas voir, est que Michael sait des choses que nous, on sait pas.
- Tous, on sait des choses qu’on croit que les autres ne savent pas, dit Fate.
Ensuite il lui souhaita une bonne nuit, glissa la carte du cybercafé dans une poche et retourna à sa chambre.
Roberto Bolaño
2666 / 2004 (posthume)
Archivo Bolaño
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Commune hantise / G. Mar

Nous ne voulions pas, dans ce feuilleton, de billet appartenant vaguement à la catégorie essai littéraire. C’était sans compter sur l’imprévu des rencontres, leurs effets d’impertinence et leur événementialité propre dérogeant à toute mise en projet définitive du travail d’écriture. Son anarchisation en quelque sorte, par la mise à mal de toute téléologie stricte à laquelle répondrait le travail de composition dans la réalisation forcenée d’une idée claire et distincte. Très platonicienne idée de la création.
Effet Larsen produit par une lecture matinale donc, et ici, la préface de Jean-Jacques Aubert au Portrait de l’artiste en jeune homme…
… où l’on apprit que les Epiphanies, considérées comme des « blocs de matière personnelle » : proses courtes, récits de rêves, évocations poétiques « surgissant d’un autre lieu » et s’imposant à l’auteur comme tombées du ciel, constituaient pour Joyce des textes écrits sous la dictée d’une autre voix par une autre « main », fantomatique, précurseur sombre des mots s’étalant sur la page comme autant de désordres qui ne sont rien que « le brouillage des repères d’espace et de temps », l’anarchisation ponctuelle du réel par leurs intrusions fulgurantes et leur imprévisibilité notoire…
– et les Illuminations ne sont rien d’autre que cela –
… épiphanies qui (nous nous sommes mis à rêver tandis que nous lisions), mises bout à bout formeraient un patchwork, parfaitement étranger à la forme du récit, dans une coagulation de textes de factures et de tonalités divergentes par laquelle se manifesterait, dans un composum faisant artificiellement bloc sous l’unité d’un titre, la dissolution d’un moi – démembré par la diversité des voix qui le traversent comme pour le disséminer dans le rectangle des pages… et le recomposer, une fois l’œuvre achevée et cousue d’une seule masse, bien mort-vivant, damné par sa main et les lignes de fuite qu’elle lui aura tracées et qui l’emportent, lui, bien au-delà de lui-même et de sa maîtrise sur le cours des choses (ponctuation y comprise). Mort à lui-même comme au monde qui l’entoure le temps que durent ces emportements. Impuissance face à l’évènement qu’est la voix non voulue, machinalement relayée par la main. Damnation qui est tout son salut d’écrivain…
« Je me trouvais mûr pour [la mort] le trépas et ma faiblesse me tiraient jusqu’aux confins du monde et de la vie, [où le tourbillon] dans la Cimmérie noire, patrie des morts, où un grand… a pris une route de dangers laissé presque toute [illisible] [aux] chez une sur emb… tion épouvantes. » Brouillons d’Une saison en enfer.
… assemblage discontinu de pièces diverses donc – telles des notes inscrites sans aucune partition, guidées par des logiques imprévues faisant rouler celui qui s’y adonne en abîmes et perdition.
Les Épiphanies, nous rappelle Aubert, constituent en outre la « recherche d’une écriture disparue », « enfouie », fantomatique comme il a été dit mais bien réelle à laquelle il s’agirait de redonner la parole et, par cela, la vie. Magie propre aux capacités christiques de résurrection [Lazare, etc.], brouillant pour nous la limite qui sépare le monde des morts de celui des vivants et place l’écriture dans cette aire d’indécision perpétuelle. Non tant pour conjurer la mort, comme pour s’en défaire et l’envoyer foutre, que pour lui faire droit, en toute chose présente, et l’insérer dans le monde des vivants comme son revers actif faisant glisser toutes nos assurances en vanités.
Ecriture fantôme avec laquelle l’écrivain aurait donc affaire et avec laquelle il lui faudrait chaque fois négocier, dans son travail de composition, d’ordonnancement et de mise en forme. Soit (croyons-nous comprendre) : donner un corps, dans l’œuvre, à l’écriture fantomatique qui la précède et se révèle à l’état de brouillons, « tâche qui implique un travail, une transformation des données de l’écriture […] sa remise en jeu dans l’illisible de la lettre », pour rendre cette illisibilité patente, tangible, dans le texte informé. Rimbaud disait approximativement : si ce que je ramène de là-bas a forme, je donne de la forme, si c’est informe, je donne de l’informe. Ce n’est pas de ma faute si le cuivre s’éveille clairon, etc. Et aussi : je donne le premier coup d’archet et la symphonie surgit toute entière. Comme par revers soi. Sachant qu’en cette occurrence « je » désigne un autre… Et ne pensons pas à l’Esprit du Père s’incarnant dans l’écrivant comme il le fit dans son historique rejeton, même si le principe est allégoriquement le même : faire venir la voix – multiple – dans le corps du texte.
Commune hantise à ces deux têtes donc : celle d’un espace autre, un là-bas dans lequel se déploierait le temps propre à l’activité d’écriture, son flux dont la plume est l’outil médiumnique et la captation, avant qu’elle ne se fige définitivement dans une forme, celle de l’œuvre achevée, tombeau du verbe en sa verbalité héraclitéenne d’où celle-ci proviendrait comme d’une origine inassignable au moi en possession de tous ses moyens. Temps païen de l’inspiration, temps des démons visitant les hommes, temps d’une déprise de la conscience et de son pouvoir d’ordonner le visible selon ses catégories. Manière fabuleuse de saisir la chose littéraire soit. Mais qui en dit long.
Le second temps de l’écriture (la composition) consisterait alors à porter le Hors-Temps des épiphanies dans le Temps, l’unique et seul reconnu effectif et valable, comme autant de trouées dans le cours du siècle, sa phénoménalité propre et l’enroulement des horloges qui en scande le tempo. Nuit pénétrant le jour qu’ourlerait l’une à l’autre la main fantôme, et dont l’activité aurait chaque fois pour effet de défaire (temporairement) le Monde-Un qui s’offre à nous dès lors que nous ouvrons les yeux… tel qu’il est, défiant par-là l’harmonique qui le tient tout d’une pièce, dans sa belle unité pythagoricienne, comme dans un « Merde à Dieu ! » par le truchement de son œuvre mise en pièces, concassée, réduite, par l’écriture première, à l’état inchoatif de brouillons.
Le travail de l’écrivain, celui qui signe et porte le Nom, résiderait dès lors tout entier dans ce second temps de l’écriture (deux temps, deux mains, et même : deux voix, deux têtes – individu foncièrement bicéphale chargé de tenir ensemble ses aspirations schizoïdes à n’être plus au monde et pourtant tout juste en son milieu – « ombre d’homme parmi les hommes » comme le dit Stephen Dedalus, ce double avoué de l’écrivain). Il lui faudrait ainsi, croyons nous comprendre à mesure que nous lisons, passées les secousses du désordre par l’intrusion d’une matière imprévue sur laquelle il n’a ni prise ni pouvoir de décision, une fois repris ses esprits et sa maîtrise rétablie : « compter, peser, diviser » (Joyce). Soit transformer l’illisibilité propre aux brouillons en son contraire sans trahir toutefois le désordre dans lequel ceux-ci se donnent, anarchiques dans leur multiplicité, par une mise en forme globale adaptée à leur originel chaos afin que l’autre de l’espace et du temps prenne corps ici-maintenant, dans l’espace du livre et le temps auquel il se livre – qui est celui des affaires. « Ah ! Remonter à la vie ! Jeter les yeux sur nos difformités ». Comme pour en témoigner, dans la composition de l’œuvre jetée en pâture dans le siècle, tout en les trahissant dans la belle forme qu’on attend qu’elle transcrive, pareille au monde dont elle est pourtant la défaite et l’arrachement. Exigence qui est de ce monde-ci, auquel Finnegans Wake portera un coup décisif : produire du lisible, du compréhensible, du partageable universellement… selon les us et les goûts de l’époque.
« La main à plume vaut la main à charrue. – Quel siècle à mains ! Je n’aurai jamais ma main » s’apitoie faussement l’Illustre Merdeux d’Une saison en enfer. Elle est d’un autre temps, croyons-nous donc comprendre, inactuelle – « Je suis réellement d’outre-tombe » – étrangère au siècle, son progrès, sa logique et ses aspirations. Faussement car il l’aura eu, il s’en sera assez vanté, sous ses manières feintes de demander pardon du fond de son enfer, par saccades et intermittence, le temps que dure celui des brouillons tout au moins, eux qui ne se laissent pas compter, ni prévoir, ni prédire, et emportent tout sur leur passage, comme dans un déluge. Et peut-être fusse la même main qui hanta les Épiphanies pour former devant nous, tel est ici finalement notre songe, ce monstre frankensteinien des belles-lettres : James-Arthur-Rimbaud-Joyce, dans notre délire de littérature et l’impertinence avec laquelle celui-là comme celle-ci – promptes à coudre ensemble ce qui se donne comme disparate selon l’espace et le temps… tissent à gros traits des ponts.
G. Mar
Janvier 2012
Publié sur http://d-fiction.fr/
Commune hantise / G. Mar dans Anarchies joyce

Venus Erotica (2) / Anaïs Nin

Comment me voit-il, lui ? se demanda-t-elle. Elle se leva et alla chercher un grand miroir qu’elle posa face à la fenêtre, par terre contre une chaise. Puis elle s’assit sur un tapis, en se regardant, et écarta doucement les jambes. Le spectacle était un enchantement. La peau était sans défaut, et les lèvres roses et pleines. Cela lui fit penser à la feuille d’un caoutchouc dont il sort un lait secret lorsqu’on la presse avec les doigts, une sécrétion à l’odeur particulière, comme celle des coquillages. Ainsi de la mer, était née Vénus, portant en elle ce petit noyau de miel salé, que seules les caresses pouvaient extraire des profondeurs cachées du corps. Mathilde se demanda si elle pourrait le faire sortir de son mystérieux noyau. Elle ouvrit, de ses doigts, les petites lèvres et se mit à les caresser avec une douceur de chat. D’avant en arrière, elle se caressait comme le faisait Martinez avec ses doigts sombres et plus nerveux. Elle se rappelait la couleur mate de ses doigts qui contrastait tellement avec sa peau, ainsi que leur grosseur, qui semblait les destiner à irriter la peau plutôt qu’à éveiller le plaisir. Mais avec quelle délicatesse il la touchait, pensait-elle, frottant les petites lèvres entre ses doigts, comme du velours. Maintenant elle les massait comme lui, entre le pouce et l’index, tandis que de sa main libre elle continuait les caresses. Elle éprouva la même impression de dissolution que sous les doigts de Martinez. De quelque part se mit à couler un liquide salé couvrant la toison de part et d’autre de l’orifice qui maintenant luisait. Puis Mathilde voulut savoir à quoi elle ressemblait quand Martinez lui disait de se retourner. Elle s’allongea sur le côté gauche et présenta ses fesses au miroir. Elle pouvait ainsi voir son sexe par-derrière. Elle remua, comme elle, le faisait pour Martinez. Elle vit sa propre main apparaître au-dessus de la petite colline que formaient ses fesses qu’elle commença à caresser. Son autre main glissait entre ses jambes et elle la voyait par-derrière dans le miroir. De cette main, elle se caressait le sexe d’avant en arrière. Son majeur pénétra en elle et elle le fit aller et venir. Elle eut soudain envie d’être prise des deux côtés à la fois et de glisser son autre majeur entre ses fesses. En remuant d’avant en arrière, elle sentait tour à tour les deux doigts comme cela lui arrivait parfois lorsque Martinez et un ami la caressaient en même temps. L’approche de l’orgasme l’excita, elle se mit à faire des gestes convulsifs, comme pour attraper le dernier fruit d’une branche ; tirant, tirant sur la branche pour faire éclater le tout en un orgasme sauvage, qui l’envahit alors qu’elle se regardait dans la glace, et voyait ses mains actives, et le miel briller, mouillant tout son sexe et ses fesses, entre les jambes.
Anaïs Nin
Venus Erotica / 1940
Venus Erotica (2) / Anaïs Nin dans Eros Cyd-Charisse

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