Il y eut ces journées creuses, la chaleur dans ta chambre, comme dans une chaudière, comme dans une fournaise, et les six chaussettes, requins mous, baleines endormies, dans la cuvette de matière plastique rose. Ce réveil qui n’a pas sonné, qui ne sonne pas, qui ne sonnera pas l’heure de ton réveil. Tu poses le livre ouvert à côté de toi, sur la banquette. Tu t’étends. Tout est lourdeur, bourdonnement torpeur. Tu te laisses glisser. Tu plonges dans le sommeil.
Georges Perec
Un homme qui dort / 1967
Voir également Un homme qui dort
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