Faisons du 3 mai le début d’une lutte prolongée !
Nous livrons des pizzas, distribuons des journaux, remplissons les boîtes aux lettres de publicité, faisons la plonge, des colos, du soutien scolaire, poinçonnons des tickets, informons les usagers des transports, répondons au téléphone… Et bien d’autres choses encore. Entre temps, nous pointons à Pôle Emploi, à la CAF, au CCAS, à la mission locale ; nous cherchons vaille que vaille à suivre un cursus, une formation, une promesse d’échappatoire au « petit boulot alimentaire » qui souvent rythme notre quotidien. Ayant à faire « nos preuves », il est « tout naturel » que nous en venions à travailler gratuitement : stages, évaluation en milieu de travail…
On nous dit que le travail, même le plus dégradé, est un bienfait en soi, que ça nous met le pied à l’étrier, que ça n’est qu’un début… Mais avons-nous vraiment le choix ? Avons-nous les moyens de construire dès maintenant notre vie telle que nous le souhaitons ? Avons-nous les moyens d’inventer collectivement des formes de travail épanouissantes, qui aient du sens, qui soient utiles et nous rendent plus libres ?
Non, le niveau des bourses, des allocations, du RSA (pour ceux qui y ont droit), ne nous laissent bien souvent pas le choix. Ce temps où nous faisons l’expérience des réalités du « monde du travail » est aussi un temps volé : temps où il nous faut mettre entre parenthèses ce qui nous plaît, temps où il faut fermer sa gueule. On le supporte en se disant que c’est provisoire : mais pour combien le « petit boulot alimentaire », intermittent, intérimaire ou plus stable sera-t-il un provisoire qui durera toute la vie ?
On nous dit qu’il ne faut pas cracher dans la soupe, qu’il faut garder l’esprit d’équipe. Mais en quoi ça nous concerne, les bénéfices des actionnaires, les gros salaires des administrateurs des boîtes où nous bossons, pour lesquels nous ne sommes que des exécutants interchangeables ?
Nous voulons avoir le choix. Nous voulons l’augmentation des bourses et l’élargissement de leurs critères d’attribution pour permettre aux étudiants de ne pas être contraints de se salarier pour payer leurs études. Nous voulons l’augmentation des minima sociaux, du RSA pour que les chômeurs ne soient pas réduits à la misère, pour que tout le monde ait le temps et la possibilité d’inventer un rapport plus collectif, plus solidaire, plus épanouissant au travail. Nous voulons choisir nos horaires et notre volume d’heures de travail, pour ne plus être à la disposition de nos patrons. Nous voulons des augmentations de salaire qui nous permettent de ne pas galérer à chaque fin de mois.
La coordination régionale bretonne et la coordination nationale des collectifs de chômeurs et précaires appelle à passer à l’action à partir du 3 mai. Retrouvons nous ce jour à 10 h place du Parlement pour envisager ensemble d’intervenir bruyamment dans des lieux de pouvoir institutionnel, dans des espaces de travail précaire, auprès des salariés menacés de licenciement…
Nous nous retrouverons tous les soirs à partir de 18 h place du Parlement : nous voulons faire du 3 mai le début d’une lutte prolongée pour que les chômeurs, précaires, intérimaires, étudiants se réapproprient la parole et l’espace public.
Nous invitons également tous les précaires à discuter collectivement sur leur lieu de travail, et à interpeller syndicalistes et représentants du personnel sur les possibilités de se mettre en grève (il doit s’agir d’une décision collective et motivée par des revendications, mais pas besoin de préavis) à partir du 3 mai. Le collectif unitaire de lutte des chômeurs et précaires, qui comprend également des syndicalistes, soutiendra activement toute initiative de cette nature.
Contact : collectifdu3mai@gmail.com
Voir sur : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5015
Deux réunions publiques sont organisées pour discuter de la grève des chômeurs et précaires :
mercredi 28 avril à 18 h, Maison de Quartier de Maurepas, 32 rue de la Marbaudais, bus 5 arrêt Gros Chêne
vendredi 30 avril 18 h 30 à Carrefour 18, 7 rue d’Espagne, métro Italie