Cant de Dédalus aunciant fi
SYNOPSIS
Dedalus comme homme mûr. Autodidacte. Lassitude et abandon de la littérature. Repli sur un seul auteur : Joyce. Prétention à transformer certains moments de sa vie en copie de celle du maître. Séparation avec la femme et le fils. relation hebdomadaire avec une prostituée. Le dur comme érudit. Relation avec un groupe terroriste (son encadrement dans le groupe). Travail dans le bureau qu’il quittera lorsqu’il se verra plus tard poursuivi par la police. Problème existentiel. Pratiques de braquages. La nouvelle vie. Discussions politiques avec le groupe armé (divergences) qui se sert de lui, à son insu, pour faire perdre la piste à la police. Nécessité de mettre du fric de côté pour avoir une planque confortable à proximité, le cauchemar. La solitude. Le problème oedipien dans les lettres qu’il envoie à sa mère. L’alcool et les drogues. Ses mouvements dans la ville. Enquête policière. Surveillance de la prostituée. Fuite en France. Voyage d’amour. Abandon à Paris. Séjour. Promenades. Le héros Joyce. Solitude parisienne. Désirs de retour. Discussion avec le chef de la bande. Interdiction faite par ses compagnons de retourner dans la péninsule. fuite spectaculaire après un attentat. Personne ne désire courir le risque de sa capture. Retour à Barcelone. Il se sait recherché. Trouve refuge chez d’anciennes amitiés. Erreur. Fusillade et mort.
DONNÉES POUR UNE BIOGRAPHIE DE DEDALUS
Naissance à Barcelone / A trois ans, la famille déménage au Brésil / Souvenirs du départ / Images comme des flashs sans bande-son / Printemps, père, mère, frère, valises / Escale aux Canaries / La mère malade / Recherche de médicaments sur le port / et ses alentours la nuit / Peur que le bateau lève l’ancre sans eux / Les lumières de la ville / Etat de Sao Paulo / Divers domiciles dans des agglomérations nouvelles / Cofondateurs de celles-ci avec d’autres familles / Idée tropicale / Villa Santo Eduardo / Villa Rica / Villa Formosa / Vie avec les Noirs / Maison type : deux pièces, un lit pour les quatre / Enfouissement des excréments dans la forêt / Chaleur / Inondations / Noirs à cheval armés de pistolets / Père vendeur de cadenas / Manoeuvre dans la construction / Rapiéçages / Courtier e produit de grande consommation / Douze heures de travail / Inondations ; un noir ivre qui se noie dans la rivière / La mère lui apprend à lire / Jeux dans la boue / La forêt : serpents et autres animaux / La famille décide de retourner à Barcelone / Croit découvrir une sensation amoureuse lorsque, pendant le voyage, avant de prendre le bateau, il découvre une fillette blonde et blanche / S’établissent dans la quartier de la Horta / Rentrée dans une école « nationale » du quartier / Poêle au pétrole : intoxication / Films de Charlot, Laurel et Hardy, etc., dans la rue / Confection de tapis de fleurs pour les processions / Silhouette physique mince et élancée / Manque d’amis / Entrée dans une école de formation professionnelle / Vit dans le Carmelo et à Mirasol / Retour à Horta / A treize ans fait une crise d’appendicite qui est considérée comme grave et frôle la mort / A quatorze ans s’enfuit de son foyer / Motif : son père veut qu’il soit dessinateur, lui veut être écrivain / Arrive au monastère de Montserrat, son père va le chercher / Epoque de liberté / Finit les études de dessin : Va étudier alternativement sculpture et peinture / Abandonne ses études / Ses parents se convertissent à la religion protestante, secte des baptistes / Barrio Chino, hippies, drogues, musique / Travail de dessinateur / Premières petites amies à quatorze et quinze ans / Première relation sexuelle à dix-sept ans avec une prostituée / Quelques mois plus tard avec une fille du bureau.
LECTURES
Arrive à la littérature à travers la musique et les mouvements protestataires nés aux Etats-Unis par l’intermédiaire de chanteurs et de poètes. En lisant Morrison, Dylan, ginsberg, Kerouac ou Jones, il prend connaissance d’autres noms auxquels il va s’intéresser. C’est comme ça qu’il arrive à Pound, Cummings, Gertrude Stein et d’autres, tissant un immense réseau de noms. Président de la séance : James Joyce. Son intérêt pour la littérature catalane est une affaire différente ; les vers de Ferrater lui plaisent, il ne crache pas sur Pedrolo, même s’il préfère les Barcelonais qui écrive en castillan. Avec les Français, il est plus à l’aise : il découvre Georges Perec et JMG Le Clézio. dans un courrier à un ami, il cite également comme écrivain qui a eu une grande influence sur lui Nestor Sanchez : l’homme perdu, l’homme disparu – est-ce pour des raisons politiques ou parce qu’il l’a voulu, on ne le sait pas ; enfin, le musicien qui offre une mort miséricordieuse à l’écrivain.
NOTES
- Critique littéraire J. Joyce. Plusieurs oeuvres.
- Fidèles du rognon de porc à ce jour-là (jeudi 16 juin 1904, « Bloomsday »)
- Décadence parallèle d’Ulysse et de Dedalus.
- Oreille musicale.
- Première partie. Jusqu’à la fuite en France.
- Deuxième partie. Paris.
- Troisième partie. Le retour : Dedalus revient à la maison.
- Attention aux vêtements.
- Périodes de l’année par lesquelles la narration passe.
- La question des barbituriques et des biodramines.
- Rencontre avec de vieux compagnons littéraires.
- Première édition en castillan d’Ulysse. (Année ?…)
- Voyage en France. Amour dans le train : Giacomo Joyce, bourjoyce.
- L’Odyssée. Est-ce de cet oeuvre que proviennent des chapitres comme Télémaque, Pénélope, Charybde et Scylla ? Ne pas commettre d’erreur à cause de cela.
- Paris. Lieux où a habité Joyce. Restaurants, Les Trianons, Shakespeare and Company – Left Bank Facing Notre-Dame (même si celle-là n’était pas la même. Celle d’origine se trouvait, d’abord, au numéro 8 de la rue Dupuytren, puis, à l’été 1921, au numéro 12 de la rue de l’Odéon).
- Beatles : nostalgie.
- Action dans le hold-up d’une banque. Préparation. Braquage. Fuite. Partage du butin.
- Lien de chapitres confus avec un dernier où tout sera clair.
- Deuxième chapitre de Paris : Libération, 19 octobre 1977. Baader.
- Quelques armes :
Pistolet Manlicher 7.63, 880 grammes
énergie : 25,8 kilogrammètres
Pistolet Parabellum 9 mm., 880 grammes
énergie : 37 kilogrammètres
Revolver Nagant (modèle russe), 785 grammes
énergie : 36 kilogrammètres
Revolver Smith & Wesson de 38 (9,3 mm), 900 grammes
- Sur comment « Hem » a fait entrer Ulysse aux Etats-Unis.
- Couverture imprimée en bleu grec.
- Projet d’Eisenstein pour tourner Ulysse.
- Une photographie de Bloom. « Monsieur Bloom a beaucoup en commun avec Bouvard et Pécuchet. »
- Robert McAlmon… Contact Editions.
- Monsieur Darantière de Dijon.
- Deux disques avec la voix de Joyce.
- Joyce au piano.
- Les dossiers dans la maison de Paul Léon.
- Saint Thomas taquin.
- « Je crains que beaucoup d’écrivains n’aient pas approuvé mon désir de ne publier que du Joyce ; mais ils ne comprenaient sans doute pas que je me trouvais déjà submergée avec mon unique auteur. » Sylvia Beach dans Shakespeare an Company.
QUELQUES ELEMENTS POUR UNE CRITIQUE DE JOYCE
Saint Thomas. L’éducation jésuite. Langage. L’exactitude en littérature. Ingénieur de mots. Indifférenciation entre littérature et réalité. Mythification du vulgaire et du quotidien. Le clergé irlandais. Irlande : principal exportateur de curés. Nationalisme. Littérature crue. Etre différent. La seule manière de penser : « Ça été magnifique, mais tu es fou à lier. » La provocation. Simultanéité de ce qui est bon, héroïque, doux, propre et honnête et de ce qui est triste, violent, stupide et lâche. Auto-exil. Autocompassion, « masochisme ». L’égoïsme. Nora Barnacle : la femme comme support et être unificateur de l’oeuvre face à la possible dispersion de l’auteur entre une infinité d’éléments. Les yeux : une vision spéciale des alentours. Capacité. Transformation de l’écriture. La question de la postérité. Malheur et instabilité. La boisson. Pound : le salut de l’érudit errant. Le passé familial. L’homme réel et le génie. Les classiques en…
Roberto Bolaño et Antoni García Porta
Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce / 1984
Archivo Bolaño
Coucou.
J’aime bien son maillot, à Marilyn, et je te préviens, je vais faire la cruche parce que j’ai essayé de lire Joyce et que ça m’a passablement ennuyée. J’ai dû lire Ulysse en entier, parce que bon, c’est un monument de la littérature, c’est comme la Tour Eiffel, il faut y être monté une fois dans sa vie.
« Peut-être que ce livre, il faut commencer à le lire par la fin pour y comprendre quelque-chose, se disait Marilyn. »
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« Pendant ce temps, Arthur Miller divorçait de sa femme. Pourtant on les disait « très mariés », mais il faut croire qu’ils ne l’étaient pas tant que ça! Il s’en passait des choses! La presse parlait même d’un éventuel mariage de Miller avec moi, mais il ne m’avait rien demandé. Quand je lui dis que la presse ça n’était que mensonges, il me dit que non, pas dans ce cas, qu’il le voulait et il en profita pour me faire une demande avec les formes.
Je me sentais amoureuse de lui. Vraiment. J’étais merveilleusement pas heureuse, c’est-à-dire heureuse sans angoisse. Je n’en revenais pas qu’un prix Pulitzer veuille m’épouser. Même si je l’avais espéré, je n’en revenais pas, parce qu’au fond, je n’étais qu’une Miss Cheasecake.
Le prix Pulitzer était le plus grand prix d’Amérique, un prix pour livres et non pour chevaux. Il y en avait un seul par an, ça faisait 100 par siècle, et lui était un des 100. Et il me proposait d’être la pouliche du vainqueur du prix pas pour chevaux!
Il rit quand je lui dis ça. Je lisais son livre Mort d’un commis voyageur en cachette, pour ne pas lui dire que je ne l’avais pas lu avant. En fait, c’était moins difficile à lire qu’Ulysse de Joyce. À chaque fois que des gens me voyaient plonger la tête dans Ulysse (le livre), ils trouvaient ça extraordinaire et me prenaient en photo! Ça leur paraissait plus incongru qu’une voiture qui s’envole ou un martien qui boirait un lait fraise avec une paille. Les gens sont plein de préjugés! Ce qui me fascinait dans Ulysse est que le héros ne s’en sortait jamais parce qu’il s’interrogeait sur les langages. On croit que c’est un livre triste mais il y a plein de jouissance, seulement elle est à l’état brut.
Quant au livre d’Arthur, il me semblait surtout beau parce qu’il l’avait écrit, avec sa main à lui. Il avait peut-être eu des crampes, car tenir un stylo pendant des heures, entre deux doigts, avec toutes les idées qu’il y a derrière, c’est pas facile, et quand il n’y a pas d’idée, c’est plus dur encore! Ça me semblait au moins aussi difficile que tenir une batte de base-ball, et même plus pour le cerveau !
Pour Joyce, c’était sans doute pareil, mais je ne connaissais pas Joyce alors que je couchais avec Arthur. Quand celui-ci me mettait une main sur le corps, même une main sans stylo, c’était comme s’il réécrivait l’histoire de ma vie. Mes frissons faisaient des virgules, mes hoquets des points et il s’approchait de très près, de très très près pour voir ce qu’il écrivait car il avait enlevé ses lunettes. Les écrivains c’est comme ça!
Il ôtait mes vêtements pour ne pas que ça gêne, écrivait à même la peau, en braille, c’est l’alphabet des aveugles. C’est ça, on dit que l’amour est aveugle, alors les écrivains qui aiment écrivent en braille
Je pensais que mon sexe était son encrier quand il y trempait sa plume, on dit que je ne pense pas, mais on voit bien que si ! Alors il signait Arthur, en s’appliquant comme le peintre à la fin de son tableau, en tirant un peu la langue, et j’en profitais. »
Moi je Marilyn Monroe/ Théo Delibès
Chère Hellsy,
Merci pour cet extrait pertinent.
Quant à Joyce, quel dommage qu’il vous ait ennuyé.
Ulysse, et plus encore Finnegans Wake, ne sont pas des livres, mais des abîmes. Une vie n’y suffit pas !
Cher Monsieur Lesilenski-Parl,
Je ne lis pas des abîmes, je ne lis que des livres. Ya pas de fond, ya pas de fin, on s’y perd. Toute une vie pour un livre, c’est trop, pas le temps.