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Archive journalière du 11 sept 2008

De la surface de Dieu / Alfred Jarry

Dieu est par définition inétendu, mais il nous est permis, pour la clarté de notre énoncé, de lui supposer un nombre quelconque, plus grand que zéro, de dimensions, bien qu’il n’en ait aucune, si ces dimensions disparaissent dans les deux membres de nos identités. Nous nous contenterons de deux dimensions, afin qu’on se représente aisément des figures de géométrie plane sur une feuille de papier.
Symboliquement on signifie Dieu par un triangle, mais les trois Personnes ne doivent pas en être considérées comme les sommets ni les côtés. Ce sont les trois hauteurs d’un autre triangle équilatéral circonscrit au traditionnel. Cette hypothèse est conforme aux révélations d’Anne-Catherine Emmerich, qui vit la croix (que nous considérerons comme symbole du Verbe de Dieu) en forme d’Y, et ne l’explique que par cette raison physique, qu’aucun bras de longueur humaine n’eût pu être étendu jusqu’aux clous des branches d’un Tau.
Donc, POSTULAT :
Jusqu’à plus ample informé et pour notre commodité provisoire, nous supposons Dieu dans un plan et sous la figure symbolique de trois droites égales, de longueur a, issues d’un même point et faisant entre elles des angles de 120 degrés. C’est de l’espace compris entre elles, ou du triangle obtenu en joignant les trois points les plus éloignés de ces droites, que nous nous proposons de calculer la surface.
Soit x la médiane prolongement d’une des Personnes a, 2 y le côté du triangle auquel elle est perpendiculaire, N et P les prolongement de la droite (a + x) dans les deux sens à l’infini.

Nous avons:

x = ∞ – N – a – P.

Or

N = ∞ – 0.

et

P = 0.

D’où

x = ∞ – (∞ – 0) – a – 0 = ∞ – ∞ + 0 – a – 0
x = – a.

D’autre part, le triangle rectangle dont les côtés sont a, x et y nous donne

a2 = x2 + y2.

Il vient, en substituant à x sa valeur (-a)

a2 = (-a)2 + y2 = a2 + y2.

D’où

y2 = a2 – a2 = 0

et

y = √0.

Donc la surface du triangle équilatéral qui a pour bissectrices de ses angles les trois droites a sera

S = y(x + a) = √0(- a + a)
S = 0 √0.

COROLLAIRE : A première vue du radical √0, nous pouvons affirmer que la surface calculée est une ligne au plus ; en second lieu, si nous construisons la figure selon les valeurs obtenues pour x et y, nous constatons :
Que la droite 2 y, que nous savons maintenant être 2√0, a son point d’intersection sur une des droites a en sens inverse de notre première hypothèse, puisque x = -a; et que la base de notre triangle coïncide avec son sommet ;
Que les deux droites a font avec la première des angles plus petits au moins que 60°, et bien plus ne peuvent rencontrer 2√0 qu’en coïncidant avec la première droite a.
Ce qui est conforme au dogme de l’équivalence des trois Personnes entre elles et à leur somme.
Nous pouvons dire que a est une droite qui joint 0 à ∞, et définir Dieu :

DÉFINITION : Dieu est le plus court chemin de zéro à l’infini.
Dans quel sens ? dira-t-on.
- Nous répondrons que Son prénom n’est pas Jules, mais Plus-et-Moins. Et l’on doit dire :

± Dieu est le plus court chemin de 0 à ∞, dans un sens ou dans l’autre.

Ce qui est conforme à la croyance aux deux principes ; mais il est plus exact d’attribuer le signe + à celui de la croyance du sujet.
Mais Dieu, étant inétendu, n’est pas une ligne.
- Remarquons en effet que, d’après l’identité

∞ – 0 – a + a + 0 = ∞

la longueur a est nulle, a n’est pas une ligne, mais un point.
Donc, définitivement :

DIEU EST LE POINT TANGENT DE ZÉRO ET DE L’INFINI.
Alfred Jarry
Gestes et opinions du Docteur Faustroll, pataphysicien / 1898
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Alerte à Babylone

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Jean Druon
Alerte à Babylone / 2005
« Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumé et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne. »
Entretien avec Marguerite Duras / le Matin / 4 juin 1986




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